3 novembre 2023 | Actualité / journal SEV

Swissport Genève Aéroport

Deux CCT entrent en vigueur et améliorent les conditions de travail

L’assemblée générale du personnel de Swissport à Genève a largement validé le 17 octobre le bon résultat de négociation. Les nouvelles CCT, pour le personnel avec salaires mensuel et horaire, entreront en vigueur le 1er novembre 2023 pour une durée de quatre ans.

Diminution du temps de travail, augmentation des salaires, revalorisation des fonctions et du travail auxiliaire et augmentation des vacances, telles sont les mesures phares des nouvelles CCT Swissport et du paquet de négociations largement validées par le personnel réuni en assemblée au Terminal T2 de Cointrin le 17 octobre. « On sort enfin de la spirale négative enclenchée à l’aéroport de Genève depuis 2019 et la succession de crises et de CCT de courte durée avec des résultats mitigés malgré les mobilisations (voir encadré). Pour la première fois depuis la crise du Covid, on part sur une CCT de quatre ans qui rétablit à Swissport certains acquis du passé, apporte de nouveaux acquis et offre au personnel un peu plus de sérénité », résume Pablo Guarino, secrétaire syndical en charge de l’aéroport de Genève pour SEV-GATA. Cette CCT s’appliquera aux près de 1100 employés qui procèdent à l’enregistrement des passagers et de leurs bagages et des équipes qui se chargent aussi du repoussage des avions pour leur décollage, de la gestion, du chargement et du déchargement des bagages et marchandises de fret ou encore du dégivrage et de la sécurité.

Nos déléguées

Cet accord est le fruit de la bonne mobilisation du personnel et de l’engagement de la délégation de négociation soutenue par les syndicats SEV-GATA, ssp et Avenir syndical. Nos deux déléguées étaient Cristina Arias et Anusya Vasanthan. L’une est agente d’escale dédiée à EasyJet depuis onze ans et l’autre Duty Manager au Load Control depuis dix ans, dont huit à ce service. « Elles ont fait un travail formidable, notamment par leurs allers-retours auprès de la base et leur présence assidue et leurs interventions pertinentes lors des négociations », souligne Guarino. Pour Anusya, c’était sa première négociation : « J’ai été frappée de l’écart entre ce que pense la direction et ce que vivent et font les gens sur le terrain. Ils ne voient pas toujours la pénibilité de ce qu’on fait. Ils parlent toujours de flexibilité, mais ne voient pas à quel point nous sommes déjà très flexibles ! » Sa collègue Cristina se félicite du résultat : « Nos collègues sont globalement contents. Dans mon unité en particulier, on a acquis une égalité de traitement qu’on attendait depuis un moment ».

Salaire et temps de travail

Les « bons résultats obtenus lors de cette négociation », selon les termes de Guarino, se traduiront sur le plan financier au 1er janvier 2024 par le plein renchérissement selon l’IPC genevois (+1.3 %), une augmentation réelle des salaires (+1.5 %) et l’échelon (env. 1 %) et une nouvelle grille revalorisée qui, dès le 1er novembre, augmentera également sensiblement le salaire de certaines catégories. À cela, il faut ajouter une diminution du temps de travail, de 41 h 15 à 40 h, sans diminution de salaire à partir du 1er janvier 2025, qui représenterait 3 % d’augmentation. En ce qui concerne la grille salariale, il est à noter cette très bonne nouvelle pour les collègues qui travaillent à Swissport depuis des années : l’évolution salariale n’est plus plafonnée. La planification a été réduite de neuf à huit de travail maximum par jour et au minimum de trois heures. « Le retour des 40 heures et des shifts de maximum huit heures, c’est vraiment ce qui fait plaisir et qui est apprécié », estime Anusya.

Pénibilité

Comme les métiers des services au sol de l’aéroport sont souvent très pénibles, du point de vue du stress ou physiquement, il était important que l’entreprise reconnaisse l’impact des métiers sur les corps et les têtes. A partir de 55 ans, nos collègues auront cinq jours de vacances en plus (7 semaines) et, dès 60 ans, cinq jours supplémentaires (8 semaines). Par ailleurs, dès 55 ans, on peut demander à être dispensé du travail de nuit.

Travail irrégulier et auxiliaires

Concernant les indemnités pour horaires de travail irrégulier (HTI), la CCT maintient les acquis des salarié-e-s payés mensuellement et étend ces conditions aux travailleurs auxiliaires, mettant ainsi ces deux catégories de travailleurs sur un pied d’égalité. Cette revalorisation importante est supérieure à ce que prévoient les usages de la branche.

Par cette mesure âprement négociée et portée avec force par le SEV, les auxiliaires verront leur rémunération du travail de nuit fortement améliorée. « Ils sont maintenant considérés comme n’importe quel autre employé. Il n’y a plus de différence. L’inégalité a été effacée », se réjouit Cristina.

Indemnités de transition

Le personnel qui travaille depuis de nombreuses années à Swissport se réjouit du maintien à 100 % des indemnités mensuelles de transition pour cas de rigueur. En échange de toutes ces avancées, des mesures sur la flexibilité ont été maintenues et certaines contrebalancées. Ce bon résultat ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien à faire. Il faudra être attentif à l’application concrète des mesures et à obtenir régulièrement des nouvelles avancées dans cette branche exigeante.

Syndicalisation

Il faut aussi poursuivre le travail de renforcement de la représentativité des syndicats à l’aéroport. « Nous espérons avoir convaincu les non-syndiqués de l’utilité des syndicats et que cela se traduira par une augmentation des demandes d’adhésion à SEV-GATA.

Pour s’assurer d’un rapport de force favorable sur le long terme, un bon taux de syndicalisation sera déterminant pour faire comprendre à la direction qu’en raison de la grande pénibilité du travail, seules de bonnes conditions de travail leur permettront de trouver et de conserver le personnel », conclut Guarino.

Yves Sancey
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