Angle droit
Licenciement abusif chez elvetino
Au début, tout se passe bien. Mais, bien vite, ses conditions salariales (il est payé à l’heure) et le faible nombre d’heures travaillées le mettent dans une situation financière précaire.
En outre, les conditions de travail se détériorent au fil du temps et sa santé s’en ressent. On lui demande de faire d’autres tâches, plus pénibles physiquement, que celles prévues au départ, ce qui a pour conséquence d’exacerber ses douleurs au dos. Enfin, les horaires de travail subissent aussi des modifications, qui ont pour effet de rallonger les journées et d’augmenter la fatigue et le stress ressentis par Georges.
Critiques très mal accueillies
Avec l’aide du secrétariat syndical, qui l’assiste et le conseille dans ses démarches, Georges fait part à son employeur de ses critiques et demandes pour que sa situation soit mieux prise en compte. Mal lui en prend : convoqué par sa direction, il est licencié et libéré de ses obligations, en raison d’une « perte de confiance ». L’employeur prétend que plusieurs manquements à ses devoirs peuvent être reprochés à Georges.
Avocat engagé
La défense des intérêts de Georges est confiée à un avocat, qui commence par contester le bien fondé des motifs du licenciement : les prétendus abandons de service ont tous fait l’objet d’annonces et d’excuses valables. Le lien de confiance n’est ainsi pas en cause. Au contraire, c’est un congé-représailles, pour punir Georges de ses demandes et plaintes relatives à la dégradation de ses conditions d’engagement et de travail et de celles de ses collègues. La demande d’indemnité pour licenciement abusif est de 6mois de salaire.
Licenciement abusif avéré
Le Tribunal estime effectivement que le licenciement prononcé est abusif : l’employeur n’a pas prouvé que les absences de Georges étaient injustifiées. En outre les prestations de travail de Georges ne sont pas critiquables au point de justifier un licenciement. Abusif, le congé l’a aussi été dans sa forme : l’employeur a convoqué Georges soi-disant pour évoquer ses réclamations, mais en réalité pour le licencier. Or, ce jour-là, Georges n’est pas accompagné par le secrétariat syndical et il n’a donc pas pu assurer plus efficacement sa défense. Enfin, Georges n’a jamais pu faire valoir sa version des faits. Pour tous ces motifs, le Tribunal condamne l’employeur à verser à Georges 3 mois de salaire.
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