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Stratégie d’accompagnement des trains 2020

Deux agents de train à bord !

Les CFF souhaitent supprimer le double accompagnement systématique dans les trains, et cela dès le changement d’horaire 2018. Ils espèrent ainsi obtenir plus de flexibilité et orienter leurs efforts sur la clientèle. Les employés sont sceptiques et ne cachent pas leurs craintes.

Andreas Menet

En supprimant le double accompagnement intégral, les CFF créent les bases qui permettront à l’avenir de ne plus mettre dans les trains longues distances qu’un seul agent de train et d’utiliser tous les autres collaborateurs de manière flexible, au gré des besoins. Le SEV se montre très critique vis-à-vis de ce projet, surtout si l’on sait qu’en 2010 c’est lui qui avait imposé la présence systématique d’un deuxième agent de train, en raison de l’augmentation des agressions dont était victime le personnel des trains. Depuis, le phénomène de la violence ne s’est pas atténué: le nombre d’agressions stagne à son plus haut niveau, et les agressions sont devenues plus violentes.

Les revendications du personnel

Le SEV exige le maintien du principe du double accompagnement, notamment pour les correspondances suivantes :

  • les trains à partir de 22h
  • les trains critiques
  • les trains qui traversent les tunnels de base du Gothard et du Lötschberg
  • lles ICN à deux rames
  • les convois à plusieurs rames et modules
  • les convois à plus de six wagons
  • le nouveau trafic longues distances – Dosto

Les CFF ont pris connaissance de ces revendications, mais n’en ont pas tenu compte dans leur concept. Ils avancent comme argument que, dans la plupart des trains, les collaborateurs continueront à l’avenir de fonctionner à deux, voire au sein d’équipes plus étendues.

Prestations obligatoires, théoriques et potentielles

Les CFF ont subdivisé leurs prestations en trois catégories. Premièrement les prestations de base et autres prestations obligatoires qui requièrent impérativement la présence de deux agents d’accompagnement, surtout du point de vue réglementaire. Deuxièmement les prestations théoriques qui, uniquement dans les cas exceptionnels, ne prévoient pas la présence d’un deuxième agent d’accompagnement. Troisièmement les prestations potentielles, où les trains peuvent bénéficier d’un surplus de personnel en fonction des besoins.

Trois questions à Andreas Menet, président central ZPV

Andreas Menet, les CFF avancent comme argument que, pour élaborer leur concept, ils ont tenu compte à la fois des expériences faites sur le terrain par les employés et des contributions apportées par les partenaires sociaux. En tant que président central de la ZPV, comment vois-tu les choses ?

Non, ce n’est pas exact. Nous avons communiqué nos revendications aux CFF en novembre 2017, par écrit. Et, quelques mois plus tard, on nous met sous les yeux un document de travail où elles n’ont guère été prises en considération. Concernant le personnel, il est intéressant de constater que les déclarations faites par les employés dans notre récente enquête ZPV recouvrent exactement nos exigences. Celles-ci ne sont donc pas tombées du ciel et reflètent bel et bien la position et les craintes du personnel d’accompagnement des trains.

Avec ce projet d’accompagnement des trains 2020, c’est toute une image de la profession qui se modifie. Les CFF y offrent également à leurs collaborateurs des opportunités de développement, non ?

Oui, on peut certainement voir les choses ainsi. Les jeunes employés, notamment, ont une attitude plutôt positive vis-à-vis du projet. La fusion des trois profils professionnels FV, RV et surveillance P est perçue plutôt positivement, au vu de l’évolution dans la numérisation. Mais il y a aussi des craintes, car les exigences vont s’accroître.

Comment voyez-vous la suite? Il apparaît clairement que les CFF vont mettre en place ce projet en l’état.

La direction générale des CFF a décidé de réaliser son projet en l’état. Mais de notre côté, nous continuons de penser qu’il y a un grand besoin d’agir et nous allons tenter à tous les niveaux de faire valoir nos revendications et de débattre sur cette suppression du double accompagnement systématique dans les trains. Il y a également des aspects relatifs à la santé qui méritent d’être discutés. Ainsi, le fait que les agents de train ne puissent plus être utilisés directement dans la circulation des trains après les cours de formation, est perçu comme plutôt négatif, car cela nuit à la flexibilité dans le travail au quotidien.

chf