CGN
SEV-VPT-Lac Léman: nouveau président, nouveaux défis !
L’élection d’un nouveau comité et d’un nouveau président étaient les points d’orgue d’une assemblée où la question de la future grille salariale, des sous-effectifs et des manques d’anticipation dans les embauches ont été au cœur des discussions.
Plus de 50 salarié-e-s de la CGN, la Compagnie générale de navigation sur le Lac Léman, se sont réunis le 29 mars sur « Le Rhône » au chantier naval d’Ouchy-Bellerive. Cette assemblée de printemps a été riche en émotions. Pour le président sortant, le capitaine Mathias Gay-Crosier, c’était l’heure du bilan après quatre ans à la tête de la section et douze dans divers comités : « Par mes actions, j’ai essayé, avec succès et parfois sans, de défendre au mieux nos acquis sociaux et nos conditions de travail. » Avec son comité, il a dû faire face à de très nombreux changements et défis : nouveau directeur général, nouvelles directions RH, marketing et finance, crise du covid, nouvel horaire, construction d’un nouveau bateau, départ du directeur d’exploitation, renouvellement de la CCT et nouveau tournus.
Mathias n’a pas manqué de remercier le secrétaire syndical SEV Jean-Pierre Etique pour son soutien et accompagnement et le représentant du personnel au conseil d’administration Stéphane Montangero pour son écoute, jusqu’à tard le soir, et ses conseils stratégiques. Il a aussi remercié ses collègues de l’atelier de menuiserie.
L’assemblée a ensuite passé aux différentes élections prévues. Le comité de gestion a été réélu à l’unanimité. Pour l’élection à la présidence du comité, la seule candidature était celle de Lionel Simonin, sous-timonier et secrétaire de la section VPT-Lac Léman. Celui-ci a rappelé son parcours à la CGN où il est rapidement devenu président du pont avant d’entrer au comité il y a un an et demi. Lionel n’hésite pas à exprimer avec conviction son avis même s’il a appris à y mettre quelques rondeurs. « J’ai conscience que la tâche est énorme », soulignait-il avant cette élection. « Le prochain gros dossier, c’est la négociation sur la grille salariale qui va nous demander un énorme travail. J’espère pouvoir compter sur les anciens présidents et bien d’autres, mais j’aurai surtout besoin, avec le comité, du soutien de l’ensemble des collègues. On devra se serrer les coudes ces prochaines années. » Au vote, c’est à l’unanimité et sous les applaudissements que Lionel a été élu président. Il en est allé de même pour le comité qui voit arriver deux nouveaux membres, Raphaël Isaaz et Jean-David Martin, caissier. Monique Stuut, qui a renoncé à se représenter après son mandat de quatre ans au comité en tant que caissière, a expliqué avec émotion et courage les raisons qui l’ont conduite à cette décision. Elle a été chaleureusement applaudie.
Un groupe de travail va se mettre prochainement en place pour la négociation de la grille salariale, en lien avec les présidents de groupements. Celle-ci devrait durer environ deux ans pour arriver à une application janvier 2024.
La question du sous-effectif est ensuite apparue dans divers points à l’ordre du jour. Ainsi en discutant des retraites, il est apparu qu’il serait difficile pour la direction de se passer du personnel qui aimerait partir en retraite anticipée, malgré l’idée d’un fonds de solidarité qui pourrait être constitué par cotisation, du fait du manque d’effectifs pour assurer le service. Une retraite par paliers, en libérant du temps en particulier l’hiver où on trouve plus rapidement du personnel, pourrait permettre d’assurer le service en soulageant les collègues à partir de 60 ans. La proposition a eu le soutien de la salle.
Ce sous-effectif, que le SEV dénonce depuis des années mais qui a tardé à se traduire par des embauches supplémentaires, menace les services de cet été. Pour pallier le problème, la direction propose des mesures qui s’apparentent à ce que certains ont appelé du « bricolage » pour les tours de service de cet été et des services de réserve afin d’assurer le départ des lignes du matin. L’idée est aussi de réduire les « spéciaux », p. ex les croisières pour les feux d’artifice. Cela résulte bien du manque d’anticipation pour engager du personnel – héritage de l’ancienne direction comme l’ont fait remarquer des voix dans la salle - et non d’un manque de flexibilité du personnel qui refuse d’être rappelé sur ses jours de congés. L’été sur le Léman pourrait bien ressembler à la période qu’ont vécue les CFF qui n’avaient pas engagé assez de mécanicien-ne-s de loc du temps de la gestion néolibérale en flux tendu du CEO Meyer. Avec des passagers qui resteront à quai. « L’entreprise a-t-elle grandi trop vite ? », se sont demandé certains. Il semblerait que oui.
Yves Sancey