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L’aviation – un secteur du SEV en développement

Le SEV prêt à décoller à Cointrin

Le secteur de l’aviation a pris de l’ampleur au SEV depuis l’entrée des plusieurs centaines de nouveaux membres au 1er juillet, avec l’arrivée des anciens de Push. L’occasion de plonger dans un monde parfois inconnu avec notre reportage à Zurich, mais aussi de comprendre ce que le SEV doit désormais réaliser pour s’installer dans ce secteur complexe et difficile, notamment à Cointrin où le SEV fait son entrée.

Le SEV est désormais à l’aéroport de Genève! Après l’intégration des anciens membres de PUSH au 1er juillet dernier dans la section SEV-GATA, il s’agit désormais pour le secrétaire syndical SEV Tony Mainolfi de se faire connaître à Cointrin.

C’est dans cet esprit que s’est déroulée la journée du 22 novembre. L’occasion notamment de rencontrer Claude-Alain Aymon, délégué syndical SEV chez Swissport, l’une des trois entreprises présentes à Cointrin avec lesquelles le SEV a une CCT. « Dans le marché de l’aviation, les entreprises comme la nôtre qui font de l’assistance sont sous forte pression. Si un opérateur vend un billet à 100 fr. que reste-t-il au final pour les prestataires de services ? C’est donc dans ce contexte qu’une bonne CCT est d’autant plus nécessaire. »

Alex Fokas en tenue de travail sous un avion.

Transition utile

Pour construire une activité syndicale « made in SEV » chez Swissport, Tony Mainolfi et Claude-Alain Aymon pourront compter sur le soutien de Henri-Pierre Mullner – Monsieur PUSH à Genève – jusqu’en avril 2018. Une phase de transition pour bien comprendre les rouages de ce grand bateau qu’est l’aéroport de Genève avec ses nombreux employeurs, grand mélange entre acteurs publics et privés, où le mix syndical y est aussi riche que complexe. Le défi s’annonce aussi passionnant qu’ ardu dans un domaine précaire où le taux de syndicalisation est faible et le tournus du personnel important.

Pour le SEV, habitué à une représentativité de plus de 50% dans les transports publics, la donne est bien différente et Tony Mainolfi l’a clairement évoqué avec Claude-Alain Aymon : « Nous allons construire une présence syndicale. Cela va demander du temps. C’est un travail de longue haleine. » Pour marquer sa présence, Tony Mainolfi va donc s’appuyer sur Claude-Alain, relais indispensable chez Swissport.

Les deux hommes ont d’ores et déjà prévu de mettre sur pied des permanences, d’augmenter l’information aux personnel. Le tout, pas à pas, mais rapidement.

Technisches Umfeld: der Arbeitsplatz der BluCoDi.

Pour Tony Mainolfi, ce travail avec les salarié-e-s est fondamental, c’est la marque de fabrique du SEV. « Il s’agit pour moi, chez Swissport, mais aussi chez ISS et Priora avec qui nous avons négocié des CCT, d’aller sur le terrain, de rencontrer, d’écouter les besoins du personnel et de recevoir des mandats clairs. Chez ISS et Priora, il s’agira de mettre en place un fonctionnement qui s’appuie également sur les délégué-e-s de ces entreprises. Je suis confiant et à disposition des membres et du pesonnel de ces entreprises », conclut-il.

Environ 26000 personnes travaillent à l’aéroport de Zurich, dont environ 2500 chez Swissport. L’un d’entre eux se prénomme Alexandros Fokas – de parents grecs, il a grandi dans le canton de Zurich et on l’appelle Alex. Lui rendre visite à sa place de travail, ce n’est pas une mince affaire : il faut un préavis, sans quoi on n’obtient pas l’indispensable badge visiteur délivré par la police de l’aéroport. Un passeport et une carte d’identité ne suffisent pas. Les portes d’accès à la zone intérieure sont très sécurisées; si on n’a pas de badge avec pin, on est d’abord soumis à une vérification des pièces d’identité par la police. Ensuite vient le contrôle de sécurité. C’est là que sont détectées les armes et toutes sortes d’objets défendus – tous ceux qui voyagent connaissent ce procédé. Il y a lieu de procéder à toutes ces vérifications : l’aéroport est une zone sensible.

Tony Mainolfi

Un job compatible avec la vie de famille

Grâce à Alex, cette atmosphère pesante est vite oubliée : il est une personne ouverte, aimable, attentive et disponible. De telles compétences sont nécessaires pour exercer sa fonction de « Shiftleader » – et pour son engagement dans la commission du personnel de Swissport. Avant d’être actif à ce poste à l’aéroport, Alex en a occupé d’autres. Ayant fondé une famille, il a postulé pour la place de « Supervisor Ramp » ; en effet, le travail en équipes est planifié à l’avance. Le Supervisor, c’est la personne qui organise et contrôle le chargement et déchargement des avions. Pour pouvoir occuper ce poste, il faut suivre une formation modulaire. Ensuite, on peut être formé comme « collaborateur BluCoDi » dans la Blue Collar Disposition. Ce sont les personnes qui contrôlent que l’accès à la rampe soit réservé au personnel autorisé pour le chargement et le déchargement. Pour l’efficacité de la rampe, BluCoDi est une pièce maîtresse. Entre-temps, Alex Fokas a été promu au poste de Shiftleader et chef d’équipe pour BluCoDi. En tant que Shiftleader, il gère 6 postes de travail et 22 moniteurs qui lui permettent de superviser les occupations journalières des collaborateurs de la rampe. Son deuxième job, à l’extérieur près des avions, lui procure un changement et Alex est également responsable du dégivrage des avions.

Le travail à l’aéroport se fait par rotation d’équipes. C’est pourquoi Alex a besoin d’une voiture, bien qu’il habite à moins de 10 kilomètres de son lieu de travail. Quand il a les vacances, la plupart du temps il prend l’avion: «Je me vois mal assis au volant de ma voiture pour parcourir des centaines de kilomètres», dit-il. Et finalement, il est issu d’une famille qui travaillait dans l’aviation; c’est son univers.

Peter Anliker

« Notre champ d’action s’est élargi »

Philipp Hadorn est responsable de l’aviation au SEV, président de la section SEV-GATA. Il analyse la situation depuis l’arrivée des anciens membres de PUSH au SEV le 1er juillet.

Philipp Hadorn, le nombre de membres SEV-Gata a fortement augmenté avec l’arrivée des anciens de PUSH. Comment encadres-tu désormais cette section avec plusieurs centaines de nouveaux membres ?

En reprenant les collègues de Swissport, SBS, Priora, ISS et Cargologic, notre palette de thèmes s’est encore diversifiée. Nous nous efforçons de prendre en considération les attentes tout à fait justifiées de nos nouveaux membres qui sont partie intégrante de notre mouvement syndical.

Quels sont les défis que ce changement engendre pour ta section ?

Pour la section il s’agit d’une extension bienvenue de notre champ d’action. Les collègues qui nous ont rejoints ont été accueillis à bras ouverts et nous avons eu des échanges intensifs. Pour SEV-GATA, il s’agit d’une reconnaissance de notre engagement durant toutes ces années.

Quelles sont les principales actualités syndicales dans l’aviation ?

Durant l’année écoulée nous avons pu conclure les nouvelles CCT avec Swiss et ISS Genève, et en 2018 nous allons négocier la CCT avec Swissport ainsi que le système salarial avec Swiss.

vbo