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prévoyance vieillesse

Les femmes ne trinqueront pas

La semaine écoulée a été intensive pour les retraites. D’une part, le Conseil fédéral a annoncé sa volonté d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, d’autres parts les syndicats et l’Union patronale ont fait une proposition pour les rentes du 2e pilier.

Mercredi 3 juillet, l’Union syndicale a tiré à boulets rouges contre la réforme AVS21 présentée par le Conseil fédéral: «Il n’y a même pas deux mois, en acceptant la RFFA (réforme fiscale et financement de l’AVS), les citoyen-ne-s ont montré toute l’importance qu’ils accordent à l’AVS. La stabilité financière de cette dernière s’en trouve désormais garantie pour les prochaines années.» L’USS n’a pas manqué de rappeler que le 14 juin, les femmes ont envoyé un signal clair lors de la Grève féministe qui a réuni plus de 500 000 personnes - le plus grand événement politique de notre histoire récente. «Pas question de pratiquer un pseudo-égalitarisme avec l’âge de la retraite», critique l’USS.

Les grands axes d’AVS 21 montrent que le Conseil fédéral continuer de miser sur un relèvement de l’âge de la retraite des femmes au lieu de s’attaquer à la vraie problématique des rentes insuffisantes. Le SEV et l’USS estiment que, sur ces deux points, cette attitude est inacceptable et menace inutilement les travaux de réforme. Les délégué-e-s de l’USS l’ont répété, lors de leur dernière assemblée de fin mai, et se sont clairement prononcés contre le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Les mesures compensatoires proposées en contrepartie de ce dernier ne représentent pas une compensation des vrais problèmes des femmes. «Non seulement elles ne compenseront qu’un tiers de la contribution des femmes à la réforme via le relèvement de leur âge de la retraite, mais il faut aussi rappeler ici qu’à cause des rentes du 2e pilier, le niveau de leurs rentes est globalement très inférieur à celui des hommes dans la prévoyance vieillesse.» La Confédération vient récemment de confirmer que les prestations du 2e pilier touchées par les hommes qui ont pris leur retraite en 2017 ont été environ deux fois plus élevées que celles des femmes pendant la même année. La rente des femmes est souvent si basse qu’elle ne permet pas de vivre décemment, une fois à la retraite. Le compromis présenté mardi dernier (voir ci-contre) par les partenaires sociaux au sujet de la LPP corrigerait certes à l’avenir cette situation, mais le niveau des rentes des femmes restera sans doute encore longtemps largement inférieur à celui des hommes. Par conséquent, le Parlement doit en tirer les bonnes conséquences pour le projet de réforme de l’AVS.

Pour l’USS, il est évident d’une part qu’il reste suffisamment de temps pour réaliser une réforme de l’AVS qui soit dans l’intérêt de l’ensemble de la population. D’autre part, la Suisse devient toujours plus riche. Elle peut et doit se permettre une prévoyance vieillesse de qualité et dotée d’un financement solide.

Vivian Bologna avec USS

Projet de modernisation de la LPP

Les trois organisations faîtières nationales syndicales et patronales ont soumis le 2 juillet au conseiller fédéral Alain Berset leur proposition pour moderniser la prévoyance professionnelle (LPP). Malgré la baisse du taux de conversion minimal, le niveau actuel des prestations peut être globalement maintenu. Grâce à des mesures portant sur les cotisations et d’autres sur les prestations, les salarié-e-s à temps partiel et les personnes à revenus plus faibles – en particulier les femmes – percevront même des rentes supérieures.

Le compromis des partenaires sociaux comprend les mesures suivantes:

  • Le taux de conversion minimal est abaissé en une seule fois de 6,8% à 6 % lors de l’entrée en vigueur de la révision.
  • La déduction de coordination, qui détermine le salaire assuré, est divisée par deux. Cette baisse entraîne immédiatement une augmentation du gain assuré. À long terme, les salarié-e-s à temps partiel notamment seront mieux assurés dans la LPP.
  • Les cotisations salariales pour le 2e pilier s’élèveront à 9 % du salaire soumis à la LPP pour les personnes de 25 à 44 ans ; dès 45 ans, la bonification est de 14 %. Ainsi, les bonifications des salarié-e-s plus âgé-e-s en particulier se trouvent sensiblement baissées.
  • Les futurs bénéficiaires de rentes du 2e pilier toucheront un supplément de rente (montant fixe par personne) financé solidairement. Ce supplément de rente sera financé par une cotisation salariale de 0,5 % sur le salaire soumis à l’AVS jusqu’à concurrence d’un revenu annuel de 853200 francs.

L’UPS, l’USS et Travail.Suisse

Commentaires

  • Rowin

    Rowin 13/07/2019 14:42:31

    Wieso ist das in der heutigen Zeit immer noch ein Tabu, ein gleiches Rentenalter zu haben?
    Wie wär‘s mit konsequenter Gleichberechtigung & Fairness, für was Gewerkschaften normalerweise einstehen?
    Ich finde das als Mann echt unfair und kann diese Haltung nicht nachvollziehen, vorausgesetzt es werden die gleichen Löhne bezahlt. Zudem werden Frauen laut Statistik älter als Männer...