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VPT branche retraités

La campagne AVSplus lancée

Près de 100 retraité-e-s de la VPT se sont penché-e-s le 17 mars sur l’initiative AVSplus sur laquelle nous voterons en septembre, mais aussi sur l’encadrement des pensionné-e-s au sein des sections.

Giorgio Tuti a évoqué la force syndicale devant les quelque 100 participant-e-s.

Le 25 septembre 2016, c’est loin? Pas tant que ça. La mobilisation en faveur de l’initiative AVSplus a commencé. Le secrétaire syndical SEV Vincent Brodard a présenté les arguments en faveur du texte qui prévoit une hausse de 10% des rentes du 1er pilier, soit 200 fr. de plus par rente individuelle, 350 fr. pour les couples!

«L’AVS est en faillite? C’est pour semer le doute sur sa santé et en démanteler les prestations que les opposants lancent ces affirmations. En fait, il faut rappeler que les banques et les assurances font de l’argent avec le 2e pilier. Plus le 1er pilier est fort, moins ils font de profits avec le 2e.» Pour étayer son propos, Vincent Brodard a réaffirmé que le 2e pilier c’était 891 milliards de fortune, contre 43 milliards pour le fonds de compensation AVS. Le 2e pilier, ce sont 6,5milliards par an de coûts de fonctionnement.

L’AVS est en bonne santé

Surtout, Vincent Brodard a tordu le cou à quelques chiffres alarmistes. Certes, l’espérance de vie a augmenté. De 67,3ans en 1948, on est passé à 82,7ans en 2013. Certes la natalité a fondu de 2,5 enfants à 1,5 enfant durant la même période. Certes, il y avait 6,5 personnes actives par retraité en 1948, contre 3,4 par retraité en 2013. Mais d’autres chiffres bien plus éclairants ne doivent pas être oubliés: «Grâce à l’augmentation du nombre d’actifs/actives de 2,8 millions en 1975 à plus de 4 millions aujourd’hui et la hausse des salaires moyens de 66000 fr. annuels à 106000 fr. les recettes de l’AVS sont passées de 14 milliards en 1975 pour près de 1 million de retraité-e-s à 29,5 milliards pour 2,2 millions de retraité-e-s en 2013.

L’AVS représente la plus grande partie des revenus des bas salaires. «Pour les hauts revenus, l’importance de l’AVS est négligeable, tandis que pour 2/3 des retraité-e-s, il s’agit du revenu principal, a souligné Vincent Brodard. Autre élément, l’AVS est le seul revenu pour 38% des femmes et 19% des hommes. Le 2e pilier n’offre en moyenne «que» 1390 fr. par mois aux femmes et 2580fr. par mois pour les hommes.» Selon les chiffres de 2012.

«Il faut renforcer l’AVS»

Dans ce contexte, il est donc impératif de renforcer l’AVS. Vincent Brodard a rappelé les baisses permanentes des rentes du 2e pilier: «Les caisses de pension baissent les taux de conversion, en raison de l’espérance de vie. Les rendements financiers sont plats ou faibles. Les taux d’intérêt du capital baissent aussi.»

Un retraité a bien résumé: «Dans le 2e pilier, on est mangé par les deux bouts. Par le taux de conversion et le taux d’intérêt.»

Un autre tabou est tombé puisque certaines têtes pensantes estiment qu’il doit être possible de baisser les rentes après la retraite...

Vous avez parlé d’insécurité?

Dans ce contexte, un Oui s’impose le 25 septembre en faveur d’AVSplus.

Vivian Bologna

Sondage: Les retraité-e-s, bien encadré-e-s

La sous-fédération VPT a voulu savoir comment les sections encadrent les retraité-e-s. Elle les a sondées: 85% ont répondu. «Dans 16sections, il y a un représentant retraité au comité, 26 n’en ont pas. Faudrait-il insister pour qu’il y ait un représentant des retraité-e-s au comité?», s’est demandé Gilbert D’Alessandro, président central VPT. Dans trois sections les retraité-e-s sont dans une autre section (dans 39, non). «La section VPT tpg des actifs annonce directement la retraite prochaine d’un membre. C’est un tout bon exemple.»

Du côté des retraité-e-s BLS, leur président Walter Holderegger a fait remarquer que l’envoi d’une brochure pour la retraite était contre-productif et que le passage à la retraite engendrait parfois une démission du syndicat. «Les actifs devraient mieux discuter avec ces futurs retraités.» Un autre participant a ajouté: «Le mal, c’est ce manque de lien entre actifs et retraité-e-s. Donnons-nous la main, car les directions ne donnent rien aux retraité-e-s.» En cas de démission d’un membre retraité, 39présidents assurent prendre contact avec lui ou elle pour essayer de lui faire changer d’avis. Parmi les prestations fournies par les sections pour les retraité-e-s on trouve: les sorties, les repas, les visites aux malades, les journées d’informations, les assemblées, les aides aux impôts, les jubilaires, le 1er Mai. Aux tl, «on a une caisse décès. Et on soutient les familles en deuil», a expliqué Domenico.

Les contacts/invitations se font personnellement par 37 sections, par le journal, par e-mail. «Il faut tenir compte de la non-maîtrise d’Internet», a-t-on entendu. Et la journée de branche? 14 présidents de sections la jugent peu importante, trop éloignée, 26 la jugent intéressante. Par contre l’inscription par Internet n’est pas convaincante. Il faudrait publier le contenu de la journée bien plus tôt, avant Noël.

Le sondage sera présenté à l’Assemblée des délégués. «Faites entendre votre voix au sein de vos sections», a exhorté Gilbert D’Alessandro.

 

«Le SEV, c’est plus qu’une assurance résiliable à la retraite»

«Le monde du travail change de manière radicale», a lancé le président du SEV Giorgio Tuti. «On voit des trains sans personnel. La Deutsche Bahn teste des trains marchandises sans mécano, CarPostal des bus sans chauffeur. A nous de développer des réponses syndicales appropriées.»Dans un monde syndical en pleine mutation, il est impératif de maintenir un haut taux d’organisation. «Dans les transports (pas seulement les transports publics), il est de 69%. Le SEV, c’est en moyenne 50% de taux d’organisation. Le taux d’organisation inverse le rapport de force. Le SEV a donné de la voix contre Crossrail et son dumping salarial. Les 3600 fr. par mois qu’il proposait étaient bien inférieurs aux plus de 5000 fr. usuels de la branche. On voit que les salaires sont plus faibles là où les taux de syndicalisation sont faibles (coiffeurs, conducteur de camion)», a expliqué Giorgio Tuti. Et les retraité-e-s dans tout ça? «Se syndiquer, c’est plus qu’une assurance qu’on résilie à la retraite. C’est se battre pour un idéal. Les rentes ne sont pas automatiques. Elles sont attaquées. On va se battre, mais il faut des retraité-e-s qui soient syndiqué-e-s et se battent. Pour eux et pour leurs enfants.»

vbo