Plus de 5000 personnes protestent pour de bonnes CCT, des salaires minimums obligatoires et une politique industrielle
«L'industrie, c'est nous !»
La plus importante manifestation de l'industrie que la Suisse ait connue depuis des décennies a réuni samedi à Berne plus de 5000 travailleuses et travailleurs de l'industrie et d'autres branches de l'industrie. Les participant-e-s y ont appelé de leurs vœux une politique industrielle axée sur la reconversion écosociale, ainsi que des conventions collectives de travail garantissant des salaires minimums et de bonnes conditions de travail.
«L'industrie, c'est nous!» était le mot d'ordre de la grande manifestation organisée ce samedi après-midi sur la Place fédérale à Berne. Elle avait pour organisateurs les syndicats Unia, syndicom, SEV et APC. Plus de 5000 travailleurs/euses de l'industrie ont répondu à l'appel. La branche de l'industrie MEM y était d'autant plus fortement représentée que des négociations sur une nouvelle convention collective de travail (CCT) dans cette branche sont imminentes.
Corrado Pardini, responsable du secteur Industrie du syndicat Unia, a récolté de vifs applaudissements pour son discours combatif: «Vous contribuez chaque année, par votre dur travail, à la prospérité de la Suisse», avait lancé Pardini à la foule avant de poursuivre. «Or la place industrielle helvétique est en danger — et les autorités font la politique de l'autruche! C'est inacceptable. L'heure est venue de mener une politique industrielle active axée sur la reconversion écosociale. La branche de l'industrie MEM a également besoin d'une bonne CCT, qui garantisse enfin des salaires minimums obligatoires et des conditions de travail équitables. Ainsi seulement, l'industrie aura un avenir dans ce pays.»
Des orateurs/trices issus des commissions d'entreprise de Bosch-Sapal, Tornos et ABB ont apporté leur soutien à Pardini. Werner Schwarzer, président central du Personnel service technique du SEV, a également souligné le rôle clé de la CCT de l'industrie MEM: «Nous aussi, aux ateliers industriels CFF, avons tout intérêt à ce qu'une bonne CCT MEM voie le jour, sans quoi aux prochaines négociations avec les CFF, nous subirons également une péjoration de nos conditions de travail.» Maria Roth-Bernasconi, secrétaire générale de l'APC, a quant à elle a rappelé l'interdépendance très étroite entre l'industrie et le service public: «Nous avons la conviction qu'un service public de qualité est un facteur fondamental des conditions-cadres permettant ou non le développement d'une économie, et donc d'une place industrielle.»
Niklaus Dähler, président de la branche Industrie graphique et emballage de syndicom, a durement critiqué les attaques patronales contre les conditions de travail dans l'industrie graphique. «L'augmentation de la durée hebdomadaire du travail à 42 heures préconisée par Viscom détruirait 1000 emplois dans l'industrie graphique.» Afin d'appuyer ses revendications syndicales dans les négociations en cours sur le CCT de l'industrie graphique et de dénoncer haut et fort le projet de réductions salariales et d'extension des horaires de travail, le cortège s'était préalablement arrêté devant le siège de l'association patronale Viscom, durant son défilé à travers la vieille ville.
Renseignements:
Corrado Pardini, responsable du secteur Industrie d'Unia
Christian Gusset, responsable de la branche Industrie MEM d'Unia
Maria Roth-Bernasconi, secrétaire générale de l'APC
Werner Schwarzer, président central du Personnel service technique du SEV
Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias de syndicom
Hans-Peter Graf, secrétaire central de la branche Industrie graphique et emballage de syndicom
Impressions de la manif
Photos: Markus Fischer, SEV