Le GoldenPass ne veut pas respecter les salaires minimaux
Le SEV dépose plainte contre le GoldenPass
Le SEV va se battre sur les plans syndical, politique et juridique afin que le GoldenPass respecte la convention collective cadre qui fait autorité dans le canton de Vaud. L’entreprise a quitté l’association patronale vaudoise UVTP car elle ne veut pas verser les salaires minimaux prévus dans la CCT cadre. Et pour couronner le tout : le directeur du GoldenPass Richard Kummrow est justement élu aujourd’hui à la présidence de l’Union patronale nationale UTP (Union des transports publics).
Six mois après la signature de la convention collective de travail cadre pour les transports publics dans le canton de Vaud, il y a un premier cas de désaccord. Le Syndicat du personnel des transports (SEV) a déposé plainte contre le GoldenPass à cause de sa sortie de l’association patronale vaudoise. Le GoldenPass était membre de l’Union vaudoise des transports publics (UVTP) lors des négociations de la CCT cadre, mais lorsqu’il a fallu appliquer les dispositions de cette CCT à l’entreprise, celle-ci s’est rebiffée : elle a refusé de reprendre les salaires minimaux dans sa convention d’entreprise. Le SEV n’a pas accepté cela et a exigé que la CCT cadre soit entièrement respectée. En conséquence, le GoldenPass a donné sa démission à l’UVTP. « Cela transgresse les règles de la bonne foi », déclare l’avocat du SEV Jean-Michel Dolivo en faisant référence à un jugement du Tribunal fédéral. Le SEV a déposé plainte hier auprès du Tribunal des Prud’hommes de l’arrondissement de l’Est vaudois à Vevey. Cette plainte repose non seulement sur le départ abusif de l’UVTP mais aussi sur le non-respect de la CCT cadre, en particulier en ce qui concerne les salaires minimaux.
Kummrow en tant que président de l’UTP : inacceptable !
Le comportement du GoldenPass vis-à-vis de son personnel est intolérable. Sortir d’une association patronale cantonale pour ne pas devoir appliquer à son personnel les dispositions d’une convention collective négociée entre les partenaires sociaux, c’est faire preuve d’une incroyable arrogance ! Mais la cerise sur le gâteau, c’est sans conteste l’élection de Richard Kummrow à la présidence de l’Union des transports publics (UTP) lors de l’assemblée générale à Pontresina. « Pour une union patronale nationale, il est tout simplement irresponsable d’élire à sa tête une personne qui a rompu un contrat », déclare Giorgio Tuti, vice-président du SEV. « Bien avant l’élection, nous avons annoncé à l’UTP que ceci serait une atteinte au partenariat social, mais l’UTP a quand même conservé la candidature de Kummrow. » C’est pour cette raison que le SEV a renoncé à envoyer une délégation à l’assemblée générale à Pontresina, comme cela était d’usage jusqu’à présent dans le cadre du partenariat social.
Les CCT cadres sont notre objectif
Le SEV insiste sur le fait que l’avenir réside dans la conclusion de conventions collectives de branche. Celles-ci remplacent les règlements et les accords isolés. Elles fixent des conditions de travail qui sont appliquées de manière uniforme dans des groupes professionnels ou des régions. La CCT cadre pour les transports publics du canton de Vaud est une référence en la matière. Elle a été signée le 23 mars de cette année et concerne neuf entreprises de transports publics. D’autres CCT du même genre existent pour les bus des cantons de Berne et de St-Gall (cette dernière n’est cependant pas encore signée, elle est de plus contournée par la mise au concours des lignes de bus dans la région de Sargans). Il est aussi prévu de conclure une CCT cadre pour les chemins de fer à voie normale en Suisse. « Nous nous opposons catégoriquement à ce que le personnel subisse les conséquences de la concurrence dans les transports publics », conclut le secrétaire syndical Eric Levrat.