2 juin 2022 | Actualité / journal SEV

Initiative

Renforcer l’AVS grâce aux bénéfices de la BNS

La récolte de signatures en faveur de l’initiative populaire « Renforcer l’AVS grâce aux bénéfices de la Banque nationale » a débuté le 24 mai. La Banque nationale suisse (BNS) a amassé des milliards de francs avec les taux d’intérêts négatifs et les bénéfices réalisés. Cet argent doit revenir à la population. C’est ce que prévoit l’initiative sur la BNS.

L’initiative fait la démonstration qu’il est possible d’avoir une AVS aux reins solides sans relever l’âge de la retraite. Elle offre donc une alternative crédible aux attaques en règle du parlement contre les retraites. On peut d’ores et déjà laisser tomber le projet de démantèlement AVS 21, car il repose sur des prévisions beaucoup trop pessimistes jusqu’en 2032. En revanche, les rentes de vieillesse sont déjà sous pression : les prestations de l’AVS ne suivent pas le coût de la vie et les rentes LPP sont en chute libre, notamment en raison de la politique des faibles taux d’intérêts des dernières années. Beaucoup de retraité-e-s n’ont tout simplement plus assez d’argent pour vivre. Voilà pourquoi il faut renforcer l’AVS avec les bénéfices issus des taux d’intérêt négatifs de la BNS. Tout le monde en profitera.

Pour Valérie Solano, vice-présidente du SEV qui a participé au lancement de l’initiative, les témoignages de travailleurs et travailleuses sont permanents : « Voilà ce que j’entends au contact des travailleuses et travailleurs : ’ Après une vie de travail, voilà comment on nous remercie, par une rente avec laquelle on ne peut pas vivre sans demander de l’aide ’. Et j’en connais des gens qui trouvent que c’est indigne de demander de l’aide alors qu’ils se sont toujours débrouillés. »

Valérie Solano enfonce le clou : « L’AVS, c’est l’assurance de ceux et celles qui triment sans mot dire, qui se lèvent avant les autres, qui travaillent la nuit, qui nettoyent et qui soignent, qui ont commencé tôt et dont le corps porte les marques du travail, qui ne gagnent pas de quoi racheter des année au deuxième pilier, et encore moins de quoi faire un 3e pilier au cas où. Je pense donc à ce collègue qui travaille sur les voies chez Cargo d’origine portugaise qui a si mal aux genoux et quitte CFF Cargo en me disant: « Je retourne au Portugal, ici, je deviendrai un pauvre après avoir bossé toute ma vie ». En renforçant l’AVS, nous soutenons donc toutes celles et ceux qui ont eu les travaux les plus pénibles et ont de plus en plus besoin de rentes complémentaires. »

Respect de la Constitution

Le peuple suisse a décidé que la rente AVS devait garantir le minimum vital et a inscrit cette exigence dans la Constitution. Aujourd’hui, cette décision n’est toujours pas mise en œuvre. Au contraire, la rente AVS moyenne atteint à peine 1800 francs actuellement, soit 21 % du salaire moyen. Avant, ce taux était de plus de 26 %. Il faut donc de toute urgence augmenter les rentes AVS, et non pas les diminuer comme c’est prévu actuellement. Et pourtant, le Conseil fédéral et le Parlement ne trouvent rien de mieux à faire que de décider de nouvelles détériorations, à commencer par un relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Les gens qui partent à la retraite ou sont sur le point de le faire vont déjà toucher nettement moins que les générations précédentes, et ce, depuis un bon moment. Les retraité-e-s se retrouvent donc avec toujours moins pour vivre.

Un financement supplémentaire équitable

Dans le passé déjà, lorsque la BNS a réalisé des bénéfices particulièrement élevés, l’AVS en avait bénéficié. C’était le cas en 2007 par exemple, lorsqu’elle a touché 7 milliards de francs issus de la vente des réserves d’or excédentaires de l’institution. Une distribution à l’AVS se justifie aussi par le fait que les taux négatifs de la BNS affectent la prévoyance vieillesse. Ainsi, le Conseil national s’est par exemple prononcé pour que les revenus de la BNS issus des taux d’intérêt négatifs soient versés à l’AVS. Entre 2015 et 2021, les taux négatifs ont rapporté pas moins de 11,3 milliards de francs à la BNS. Si ces revenus des taux négatifs sont versés à l’AVS, la fortune de celle-ci en 2032 ne serait pas moindre qu’aujourd’hui et ce, en dépit du vieillissement démographique. Le financement de l’AVS serait donc assuré pour les 10 prochaines années : c’est ce que démontre un calcul fait à partir des scénarios du SECO et de l’Administration des finances. Compte tenu du potentiel de distribution de la BNS, un versement supplémentaire de 2 milliards par an à l’AVS serait réaliste.

Ta signature pour renforcer l’AVS : Renforcer l’AVS avec les bénéfices de la Banque nationale

Union syndicale suisse/Vivian Bologna