Se changer, aussi du temps de travail
Swiss : aucune ouverture au dialogue
Le 19 novembre, une délégation de SEV-GATA a rencontré les représentants de Swiss, demandant que le temps nécessaire pour se changer et pour les trajets soit considéré comme temps de travail dans le domaine technique. Selon le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), ce temps devrait être rémunéré. Or, lors de cet entretien, Swiss n’a montré aucune ouverture au dialogue. Pour justifier cette attitude, ils ont évoqué une procédure juridique actuellement en cours avec Swissport: un membre SEV-GATA poursuit son employeur en justice. Le sujet du litige étant le temps nécessaire pour se changer et les trajets des trois dernières années. Swiss attend que la justice tranche.
Pour revenir à la thématique du changement de vêtements, Swiss prétend que les employés du domaine technique peuvent rentrer chez eux avec leurs habits de travail. «Toutefois, il s’avère que cette situation ne correspond manifestement pas la réalité. En effet, un règlement sur l’uniforme stipule que, pour les mécaniciens chez Swiss, il est formellement interdit de porter les habits de travail en partant du domicile et en y retournant», explique Markus Cadosch, secrétaire syndical. Swiss affirme que cette clause est désuète et qu’elle sera supprimée. SEV-GATA n’est pas d’accord: «Swiss envoie un signal discutable s’il suffit de tout simplement supprimer une clause d’un règlement afin de résoudre des problèmes.»
En plus, SEV-GATA est d’avis qu’on ne peut pas attendre des mécaniciens qu’ils rentrent à la maison avec leurs habits de travail tout sales - point de vue confirmé par la jurisprudence.
Par ailleurs, les mécaniciens travaillent parfois avec des substances qui sont classifiées comme toxiques. «Les vêtements qui ont été en contact avec de telles matières ne peuvent, selon nous, pas être portés en dehors de la zone prévue à cet effet», affirme Markus Cadosch.
SEV-GATA va continuer la lutte pour que Swiss reconnaisse le temps nécessaire pour se changer. «En plus, nous espérons que la procédure juridique engagée à l’encontre de Swissport permettra de clarifier les choses et d’étayer nos revendications.»
Si la justice reconnaît le bien-fondé de l’argumentation de SEV-GATA, cette reconnaissance du temps nécessaire pour se changer et pour les trajets comme temps de travail serait valable tant à l’aéroport de Zurich qu’à celui de Genève.
Elisa Lanthaler