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Assemblée des délégué-e-s LPV

« Basta ! »

Les délégué-e-s de la LPV ont dit «stop» aux revendications de la direction des CFF le 16 mai. Le responsable RH Markus Jordi était invité pour évoquer la formation des mécaniciens.

Peter Mathis, Stefan Bruderer et Rolf Braun, trois collègues qui ont été clairs avec Markus Jordi.

«L’Assemblée des délégué-e-s se déroule pour la première fois au Tessin. C’est un moment historique, s’est réjoui le président de la LPV Ticino Thomas Giedemann. Reste que l’Assemblée des délégué-e-s a été marquée par la colère des mécanos à l’encontre de la direction des CFF et de ses revendications inacceptables dans les négociations CCT CFF/ CFF Cargo. Le responsable des ressources humaines, Markus Jordi, était là pour présenter les avancées en matière de formations pour les mécanos (lire ci-contre). «Mais il est important qu’il entende nos revendications, a martelé le président central Hans-Ruedi Schürch. Car notre productivité est déjà en hausse. Lorsqu’on parle de la CCT des CFF, on évoque un phare. Elle est une fierté pour nous mais devrait l’être aussi pour l’entreprise à l’heure où elle peine à garder son personnel.»

Les délégué-e-s lui ont emboîté le pas avec virulence : Peter Mathis n’a pas mâché ses mots: «Les revendications de l’entreprise m’ont choqué! On ne peut accepter cela dans une entreprise en mains publiques. On voit ici le visage du capitalisme.» De son côté, Stefan Bruderer a souligné que même des collègues qui ne disent rien d’habitude sont désormais plus bruyants.» Quant à Rolf Braun, il a enfoncé le clou: «La hausse de productivité du personnel n’est pas récompensée sur le plan matériel. Au contraire. Et aujourd’hui, ceux-là même qui prennent des congés sabbatiques veulent nous enlever notre garantie de 115 jours libres annuels. Ce démantèlement est une gifle faite au personnel!»

Markus Jordi, assez malin pour ne pas mettre de l’huile sur le feu, a tout de même tenté de justifier la politique de la direction: «Il y a de nombreux changements dans notre secteur: le 4e paquet ferroviaire européen et sa libéralisation, les bus longue distance nationaux voulus par l’OFT ou la concurrence dans le trafic grandes lignes.» Ces facteurs extérieurs n’ont pas convaincu Thomas Giedemann: «Je ne comprends pas les managers qui ont des problèmes qui viennent d’en-haut et les font payer à ceux qui sont en bas. Et la seule solution? Péjorer les conditions de travail du personnel.» Il a ensuite fait une comparaison provocatrice sur le principe: «Lorsque l’Europe était sous l’emprise des nazis, on ne l’a pas accepté simplement comme un fait accompli. Il faut donc se battre contre les projets européens.» Il n’y a pas de fatalité. Damian Vogel a poursuivi: «La diminution des vacances ou la suppression des indemnités régionales sont autant de coups dans le visage du personnel. C’est démotivant. Cela devrait vous faire réfléchir car sans le personnel, la boîte n’avancera pas.»

En fin de journée, la vice-présidente du SEV Barbara Spalinger a rappelé la nécessité de se battre pour la CCT CFF : «Les négociations sont difficiles parce qu’on sent que votre réalité de terrain est méconnue. C’est à vous de l’expliquer et de vous battre pour vos conditions de travail. Quant aux problèmes liés à la concession grandes lignes, il faut que les dirigeant des CFF, du bls et l’OFT se mettent autour de la table».

Vivian Bologna


Élections et congés

Ont été élu-e-s: Meyer Christian (rempl. com. de gestion, CdG), Thomas Giedemann (vice-prés. de l’ass. des délégué-e-s), Hanny Weissmüller (Com. des femmes), Matthias Papp (délégué CCT CFF / CFF Cargo), Giuseppe Lupica (rempl. délégué CCTCFF), Sven Zimmermann (Com. Jeunesse). La caissière Mirjam Ensner a annoncé son retrait pour la fin de l’année. Les intéressé-e-s peuvent s’annoncer à la LPV. L’assemblée a remercié chaleureusement ceux qui mettent un terme à leur mandat: Kurt Kälin (responsable de la CdG, à droite), Manuel Grünig (Jeunesse) et Bernhard Frauenfelder prés. de l’Ass. des délégué-e-s.

vbo

Le Logo de la LPV s’adapte à celui du SEV

Markus Kröpfli de la Cope P est venu parler de Sopre et de ses nombreux problèmes. Un logiciel qui a déjà coûté quelque 100 millions aux CFF...:Entre informations incompréhensibles et changements d’informations qu’on ne comprend pas, Sopre fait encore des merveilles. «Et la LDT est transgressée dans certaines situations. Cela ne doit pas pouvoir arriver. Et nous devons pouvoir voir nos plages de travail jusqu’16 à 18 mois en arrière», a-t-il critiqué.

Logo largement approuvé

Barbara Spalinger a donné le ton pour la discussion sur le logo du SEV. «Le logo, c’est comme un enfant avant qu’il ne vienne au monde. On s’y intéresse, tout le monde se mêle du choix du prénom et six mois plus tard, on n’en parle plus.» Le comité SEV a décidé d’unifier son identité visuelle le 4 mai. La LPV a rejoint les autres sous-fédérations par 15 voix contre 5 et 3 abstentions. Dès la fin 2018, voire début 2019, le SEV se présentera uni pour ses 100 ans!

Formation des mécaniciens

Markus Jordi est venu parler de l’examen professionnel fédéral dont la responsabilité incombe à l’Association pour la formation professionnelle supérieure des mécaniciennes et mécaniciens de locomotive (AFSM), et dont le SEV est membre. «Elle permet notamment d’augmenter l’attrait et la valeur du profil métier sur le marché du travail et doit permettre de remédier à la pénurie de personnel spécialisé», a expliqué Markus Jordi. Les coûts de cette formation volontaire et la participation des CFF ne sont pas encore fixés. Plus d’informations sur www.vhbl-afsm.ch. L’assemblée a aussi accepté deux résolutions soumises à toutes les sous-fédérations (voir l’assemblée d’AS de contact.sev n°6). Enfin, les délégué-e-s ont été informé-e-s d’un sondage (seulement en allemand pour l’instant) concernant la climatisation et le chauffage des cabines de pilotage. Ils ont été invité-e-s à y participer.

vbo