CFF Cargo transfère les marchandises vers la route en voulant fermer 170 des 344 points de desserte
800 postes à la trappe chez Cargo
CFF Cargo projette une coupe sombre dans son personnel et dans le trafic de marchandises par wagons isolés et groupes de wagons. Il s’en prend ainsi à son personnel et favorise le transfert des marchandises vers la route. La direction des CFF attaque simultanément la protection contre les licenciements inscrite dans la CCT, faisant preuve d’une absence de fibre sociale que le SEV juge totalement inacceptable.
Philipp Hadorn, secrétaire syndical SEV en charge du dossier Cargo, critique la suppression brutale de centaines de postes de travail. Il s’agit là d’un mauvais calcul. « Les dernières réorganisations n’ont pas encore toutes été mises en place qu’elles conduisent déjà à des restrictions de personnel et des situations précaires. L’insécurité au sein des employés est énorme, beaucoup d’entre eux travaillent à la limite, ou l’ont déjà dépassée. Les exigences monstrueuses avancées par les CFF lors des négociations sur la CCT ne sont rien d’autre qu’une attaque supplémentaire contre le personnel. Elles risquent de déboucher sur des mesures de lutte dictées par la colère ».
La direction des CFF dramatise
La direction des CFF justifie cette suppression massive de postes de travail et de points de desserte par le déficit enregistré par Cargo en 2017 et le « recul accéléré » de la demande en transport de marchandises par wagons isolés. Elle oublie de préciser qu’elle a elle-même contribué à ce recul en planifiant de manière désastreuse le début de son nouveau trafic de marchandises par wagons complets (TWC17) en décembre 2016, avec à la clé d’innombrables pannes. Celles-ci ont indisposé les clients et nécessité en permanence des mesures d’urgence et des corrections qui ont augmenté les dépenses, tandis que le chiffre d’affaires chutait. « Si les employés n’avaient pas fait preuve d’autant d’engagement et de flexibilité pour éviter le pire, les CFF auraient perdu encore plus de clients. Et aujourd’hui c’est le personnel qui devrait payer les erreurs de la direction », constate Philipp Hadorn. Il estime que le TWC a également souffert de la fermeture, durant plusieurs semaines, de l’axe nord-sud de la vallée du Rhin, à la hauteur de Rastatt (D), un incident que nul ne pouvait prévoir. Quant à la correction de valeur de 189 millions, « elle suscite des interrogations sur la transparence de CFF Cargo en matière de comptabilité ».
« Ajoutés les uns aux autres, même les plus petits points de desserte contribuent au soulagement de tout le système TWC. C’est leur fermeture systématique ces dernières années qui a amorcé la spirale vers le bas », a poursuivi Philipp Hadorn, pour qui le démantèlement des capacités est une erreur stratégique d’autant plus grave qu’on s’attend à une hausse de 45% du trafic marchandises d’ici 2040. C’est également une erreur en matière de politique des transports, puisque les CFF abandonnent le trafic marchandises à la route, au mépris de la volonté réitérée du peuple suisse de privilégier le transport par le rail. Le SEV demande donc à CFF Cargo de chercher des solutions pour empêcher ce transfert du rail sur la route, quitte à s’écarter, si nécessaire, du principe de rentabilité, mais pour le plus grand bien de la population et de l’environnement.
Combat sur le terrain politique
En tant que conseiller national, Philipp Hadorn s’oppose au démantèlement de Cargo également sur le plan politique. Il a lancé une motion dans ce sens signée par 91 de ses collègues du National. Elle charge le Conseil fédéral de « s’assurer que les CFF et CFF Cargo ne procéderont à aucune orientation stratégique concernant le futur de CFF Cargo jusqu’à ce que son conseil d’administration, présidé par une personne indépendante, ait développé une nouvelle stratégie qui assure à l’entreprise un développement durable ».
Markus Fischer/MG
Les chiffres des CFF
Cargo entend supprimer, d’ici fin 2020, 330 des 2200 postes de travail: 150 dans le secteur des manœuvres, 100 dans l’administration et 80 dans le personnel des locomotives. Ce « programme d’assainissement » est censé remettre CFF Cargo dans les chiffres noirs. Entre 2021 et 2023, 470 places de travail supplémentaires devraient passer à la trappe, grâce aux projets de numérisation. La suppression de 800 postes de travail d’ici 2023 est jugée « socialement acceptable », car 750 d’entre eux concernent des «fluctuations naturelles», notamment les mises à la retraite, estime l’entreprise. Les CFF ont justifié ainsi leur cure d’amaigrissement: une perte d’exploitation de 37 mio de francs en 2017, malgré 8 mios de bénéfice avec Cargo International. Sur le plan suisse et par rapport à 2016, l’entreprise a accusé une baisse de 4,1% de wagons en trains complets et de 14,5% dans le trafic de marchandises par wagons isolés. C’est ce dernier segment qui a accusé le recul le plus net et le plus rapide, soumis à la forte concurrence de la route. D’ici 2023 seront analysés 170 des 344 points de desserte qui ne gèrent en moyenne que deux wagons par jour.
Fi/MG
Commentaires
Demage Roger 15/03/2018 07:08:18
Bonjour,
CFF Cargo se plaint du manque de rentabilité du transport de marchandises.
À qui la faute ? Avant que je parte en retraite, le 01.01.2012, la plupart des trains
étaient tirés par deux locs, et surtout de bonne heure le matin, voire la nuit.
Aujourd'hui, je suis effaré quand je vois passer un de ces trains, composé que
de 3 ou 4 wagons, et ceci à toute heure de la journée . CFF Cargo voudrait se saborder
qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Que font les dirigeants de la volonté populaire
de transférer les marchandises de la route au rail ? Un tel mépris ainsi qu'une incapacité à diriger l'entreprise vont immanquablement mener CFF Cargo à sa perte.
Avec mes cordiales salutations,
Roger Demage
Markus Roner 26/10/2018 07:13:10
Angesichts der dauernden Horrormeldungen bei den SBB, aber auch aller anderen Bahnunternehmungen, in Sachen Personalabbau, Outsourcing von Arbeiten, Verlagerungen von der Bahn auf für Straße, Stellenstreichungen, Schließung von Verladepunkten, Abbau von Zulagen, Verschlechterungen von Arbeitsbedingungen, Lohnsenkungen etc, scheint es mir an der Zeit, das der SEV einmal dem Personal seine Sicht der Dinge kundtut. Wie sehen die Werte aus für die sich der SEV einsetzt. zB eine Zusammenführung mit Verstaatlichung der Normalspur Bahnen, ein anzustrebender GAV aus Sicht des SEV für alle Sparten etc. Aus Sicht der Mitglieder möchte ich wissen wie eine ideale Eisenbahn aus sich des SEV aussieht. Kann ich mich mit den Zielen des Verbandes identifizieren. Es reicht meiner Ansicht nach nicht, wenn der SEV ständig publiziert was die Bahnen wieder an Abbau und Outsourcing Vorhaben und der SEV dann Feuerwehr spielt. Ohne Visionen wird nicht nur die SBB über kurz oder lange zusammenbrechen, sondern auch die Mitglieder des Vertrauen verlieren.