Les critiques du SEV sont entendues
L'OFT renonce à la concurrence
L'Office fédéral des transports a enfin revu sa stratégie sur les transports publics établie en 2014, c'est ce que le Syndicat du personnel des transports SEV demandait depuis longtemps. Les critiques maintes fois répétées du SEV ont porté leurs fruits. Mais certaines corrections sont encore nécessaires.
«On peut se réjouir du renoncement à l'idéologie basée sur la concurrence et la privatisation, ainsi qu’à l'encouragement explicite des bus grandes lignes», déclare le président SEV Giorgio Tuti. «Depuis cinq ans nous répétons à l'OFT que les mises au concours systématiques coûtent cher et qu'elles n'apportent rien à personne. Il a enfin compris.»
Coopération au lieu d'une sanglante concurrence
Au lieu de la concurrence et de l'ouverture du marché, l'OFT veut maintenant encourager les coopérations entre les entreprises de transport. «Ce modèle de coopération a fait ses preuves jusqu'ici. Il est extrêmement important pour la qualité des transports publics», explique Giorgio Tuti. «Si chaque acteur ne s'occupe que de son propre profit, c’est la qualité des transports publics qui en souffre, comme par exemple en Suède. L'objectif des transports publics n'est pas de réaliser le plus de bénéfices possible mais de proposer un service public de haut niveau pour l'ensemble de la population, dans tout le pays.» Giorgio Tuti salue également le fait que l'OFT veuille maintenant préserver face à l'UE «les acquis du système suisse des transports publics» et les intérêts de la Suisse en ce qui concerne le transfert du trafic et le bruit.
L'OFT aspire maintenant à une meilleure répartition modale aussi dans le trafic marchandises intérieur et plus seulement dans le trafic de transit, ce qui répond à une autre revendication de longue date du SEV. Par contre l’OFT ne remet pas en question l'autofinancement du trafic marchandises. Selon le SEV, en réalité une amélioration de la répartition modale dans le trafic marchandises intérieur ne sera toutefois pas possible sans subventions.
Le SEV est également sceptique en ce qui concerne l'ouverture du système de données des entreprises de transports publics, étant donné que les entreprises-plateforme en profiteront pour réaliser leurs propres gains au détriment des entreprises suisses de transports publics.
En outre le SEV déplore l'absence d'objectifs pour encourager le développement du personnel des transports publics, justement en ces temps de grands changements avec l'ère numérique. La stratégie ne mentionne en effet que le personnel de l'OFT.
Pour de plus amples renseignements:
Giorgio Tuti, président SEV, 079 221 45 64