Égalité
16 jours contre la violence faite aux femmes
Côte à côte contre la violence et l’oppression : c’est le slogan de la campagne « 16 jours contre la violence basée sur le genre » de cette année, qui débutera par une manifestation nationale contre la violence et l’oppression patriarcales. La campagne est organisée par une alliance féministe constituée de divers partis, ONG, collectifs féministes et syndicats dont Solidar Suisse et le SEV. La manif’ de lancement aura lieu le samedi 23 novembre à Berne.
En Suisse romande, la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre constitue toujours un rendez-vous important avec des manifestations massives. En Suisse alémanique, depuis une quinzaine d’années, sont organisés les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre du 25 novembre au 10 décembre, aussi date clé, car il s’agit de la Journée des droits humains. L’idée de cette campagne internationale lancée par ONU Femmes : avoir le temps de faire des violences sexistes et sexuelles un vrai sujet et pas seulement une journée.
Cette année, la campagne suisse s’élargit au Tessin et à la Suisse romande. Une manifestation nationale aura lieu à Berne le 23 novembre comme action de lancement des 16 jours, durant lesquels des centaines d’actions sont prévues dans tout le pays pour visibiliser la cause. Le SEV, partie prenante du projet aux côtés d’une large alliance de près de 90 associations, collectifs, partis politiques, syndicats et autres organisations, formera un bloc syndical sur les violences au travail.
Cette manifestation contre les violences et l’oppression patriarcales sera une démonstration de colère contre les violences subies par les femmes et les minorités de genre et l’inaction politique. « Toutes les trois semaines, une femme est tuée par son partenaire, son ex-partenaire ou une connaissance, dénonce l’appel à manifester. Les homicides en rapport avec le genre ne sont pas des dérapages ni des cas isolés. Ils s’inscrivent dans une violence structurelle à l’encontre des femmes, des personnes trans et non binaires et des rapports de force patriarcaux. Et ils sont le résultat d’un échec politique en matière de protection des victimes, de prévention de la violence et d’égalité des droits. » Sans parler des dizaines de milliers de femmes touchées par les violences conjugales et le harcèlement dans la rue ou encore au travail…
Régulièrement, nous lisons dans les journaux des comptes rendus effrayants de féminicides. À chaque fois, notre colère grandit. Nous sommes en colère contre la banalité de la violence patriarcale. Nous sommes en colère contre l’indifférence de la société, la minimisation et l’inaction politique. Les autorités judiciaires ne sont pas suffisamment informées, trop peu de places sont financées dans les maisons d’accueil pour les femmes et dans les refuges, les centres de consultation d’aide aux victimes luttent contre le manque d’argent et de nombreux cantons ne proposent pas de solutions de suivi.
Toutes les trois semaines, une femme est assassinée par son conjoint, son ex-conjoint ou une connaissance. Les meurtres en lien avec le genre ne sont pas des dérapages ni des cas isolés. Ils sont ancrés dans un système de violence structurelle envers les femmes, les personnes trans et les personnes non binaires, ainsi que dans une dynamique de pouvoir patriarcale. Ces meurtres sont le résultat d’un échec politique en matière de protection des victimes, de prévention de la violence et d’égalité des droits.
L’année passée, la statistique de l’aide aux victimes recensait 49 055 consultations, et la demande augmente chaque année. On ne peut que s’imaginer le nombre réel de personnes affectées par la violence. Il n’y a pas assez de statistiques ni d’études.
Pour prévenir durablement la violence basée sur le genre et soutenir de manière adéquate les personnes affectées, il faut que des mesures conséquentes soient enfin mises en place !
Solidar Suisse et
L’Événement syndical
Plus d’infos sur : 16jours.ch/manif2024