CFF Cargo international
Hausse du travail de nuit
Chez CFF Cargo International, le personnel des locs travaille de plus en plus la nuit vu que les sillons sont occupés la journée. Une enquête au dépôt de Muttenz par la commission du personnel et la direction laisse entrevoir des solutions concernant la protection de la santé.
« Le trafic voyageurs a augmenté et, aujourd’hui, dans les tunnels des NLFA, il n’y a presque plus de sillons disponibles pour CFF Cargo international en dehors des heures marginales, malgré que les tunnels aient été construits d’abord pour le fret, afin d’éviter les camions à travers la Suisse », explique le mécanicien de locs Max Weiler, membre de la CoPe chez CFF Cargo international. « C’est pourquoi chez nous le travail de nuit a beaucoup augmenté. » Durant le deuxième semestre 2021, Max a co-organisé l’enquête précitée qui, mis à part le travail de nuit, abordait des thèmes comme la disposition à dormir hors du lieu de service, la formation des tours et l’infrastructure des dépôts. Parmi les 89 mécaniciens de locs, environ 75% ont participé. Parmi ceux-ci, 20,6 % seraient prêts à effectuer seulement des tours de nuit et du soir, toutefois ceci nécessiterait un contrat spécifique pour ne pas enfreindre la règle des 15/28 de l’article 9 LDT, qui dit qu’en l’espace de 28 jours il ne faut pas dépasser 15 tours de nuit (entre minuit et 4h du matin).
Le travail de nuit est plus difficilement supportable avec l’âge et les participants de moins de 55 ans ont dû dire s’ils étaient prêts à assurer plus de travail de nuit afin de décharger les plus de 55 ans. Avec la perspective que plus tard, ils profiteront aussi de cet avantage. Précision pour cette question : « le temps de travail ne sera pas rallongé et la règle des 15/28 sera conservée. » 69,1 % des personnes de moins de 55 ans ont répondu oui et seulement 30,9 % ont dit non. « Cette solidarité des jeunes envers les plus âgés m’a agréablement surpris, confie Max Weiler. Suite à cette enquête nous allons tenter dans un premier temps de former un groupe pour le service du matin.»
Il faudra demander aux intéressé-e-s de s’annoncer puis le chef mécanicien devra évaluer les candidatures, ensuite les personnes devront passer un examen médical d’aptitude et on leur établira un avenant au contrat de travail pour travail de nuit permanent. Les volontaires devront recevoir pour cela des suppléments sous forme de temps ou d’argent. L’impact positif sera réel lorsque la majoration de temps sera suffisamment grande et directement intégrée dans les tours. Toutefois le travail de nuit permanent représente un risque pour la santé et d’un point de vue syndical, cette solution est discutable. « Nous devons nous assurer que si un collaborateur effectuant du service de nuit a soudain des problèmes de santé ou s’il le désire tout simplement, il puisse retrouver un poste avec un horaire normal. Il faut régler clairement la manière de le faire et écarter tout risque de licenciement et toute pression de la part de l’entreprise », insiste le secrétaire syndical SEV Thomas Giedemann.
Une autre manière d’aborder le problème serait de répartir le travail de nuit sur plus de monde en collaborant avec CFF Cargo et CFF P. Ceci est toutefois compliqué car chez P surtout, il y a d’autres véhicules moteur, d’autres prescriptions et d’autres tronçons à rouler ; ce sont donc des examens supplémentaires. Actuellement déjà, un échange de prestations existe avec CFF Cargo. Il suffirait de l’étendre. Et certains mécaniciens de locs ont déjà deux contrats à 50% : l’un chez Cargo International et l’autre chez P.
Signalons encore que la nouvelles CCT chez CFF Cargo international a été négociée entre mars et décembre 2021. La consultation des membres SEV n’est pas encore terminée.
Markus Fischer