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TPC (CHABLAIS)

186 signaturespour le respect

Le 29 septembre à Aigle (VD), une quarantaine de travailleurs des TPC s’est réunie pour remettre une pétition à la direction exigeant le respect de leurs compétences. Cette pétition, qui a récolté 186 signatures - près des deux tiers des salarié-e-s - en moins de dix jours, fait suite à une proposition de grille salariale insuffisante et décevante dans le cadre des négociations de la CCT.

Depuis plusieurs mois, les employé-e-s des TPC, les Transports publics du Chablais, sont en négociation pour le renouvellement de leur CCT. Le dialogue avec la direction est difficile et cette dernière se montre peu à l’écoute des revendications de son personnel. C’est le constat qui est ressorti d’une assemblée générale le 30 août dernier où, suite au mécontentement général exprimé, il a été décidé de montrer le soutien à la délégation syndicale par le biais d’une pétition. « Signe que ce sentiment est largement partagé, souligne Patricia Alcaraz, secrétaire syndicale SEV en charge des TPC, ce sont près des deux tiers des salarié-e-s de l’entreprise, 186 signataires sur près de 300, qui ont signé la pétition en moins de dix jours. Par leur signature, ils réaffirment leur attachement au cahier de revendications soumis à la direction et demandent que le système salarial soit repensé en prenant réellement en compte les compétences et l’engagement du personnel. »

Certains salaires d’entrée seraient baissés d’environ 300 francs. La progression salariale serait minime, voire nulle. Elle se ferait en pour-cent, et non en francs comme le défend le SEV, ce qui favorise les hauts revenus dont l’ancienneté est ainsi mieux rémunérée, sans raison. En l’état, cette première mouture de grille salariale qui conduit plutôt à une péjoration des conditions salariales n’est pas acceptable pour le personnel. Si la direction n’a pas apprécié la critique présentée sous forme de pétition, pour la grande majorité des salarié-e-s, le malaise est sur le fond en lien avec la reconnaissance de leurs compétences et de leur travail.

Si formellement les salarié-e-s en place ne connaîtraient pas de baisse de salaires, la direction oublie de préciser qu’une bonne partie verraient leurs salaires plafonner, ce qui équivaudrait à une perte sur le reste de leurs carrières. Avec une grille salariale qui commence plus bas pour certains métiers, cela pourrait avoir des conséquences sur l’attrait de la profession. Ce qui non seulement se traduirait par une difficulté pour l’entreprise d’engager du personnel dont on peut pourtant déjà constater la pénurie, mais pourrait avoir des effets sur le personnel actuel dont la progression salariale serait plafonnée. Les métiers de la conduite, pénibles, stressants, sources de problèmes de santé et difficiles en raison des horaires irréguliers, le soir et le week-end, pour l’organisation d’une vie sociale et familiale, demandent à être revalorisés et non dévalorisés. A la responsable des ressources humaines qui pensait que les salarié-e-s manquaient d’explications pour comprendre la nouvelle grille, la délégation a répondu qu’elle n’a pas besoin de nouvelles explications mais d’un modèle plus respectueux de leur valeur.

Le fait que le directeur n’ait pas accepté de descendre sur les quais pour recevoir la pétition devant la délégation d’une quarantaine de salarié-e-s des TPC et qu’il n’ait pas accepté d’être photographié au moment où la délégation CCT la lui a remise dans ses locaux n’a guère envoyé de signal positif quant à la prise en compte de cette demande de respect formulée par les collègues.

L’arrivée enfin d’une voiture de police pour rendre visite aux collègues restés sur le quai de la gare n’a guère pu être interprétée non plus comme un signe de détente.

La prochaine séance de négociation a eu lieu le 10 octobre, en dehors des délais rédactionnels. Espérons que ce message de la base d’être entendue et reconnue se traduira par des améliorations notables dans la grille salariale. « Sinon, cette remise de pétition ne sera qu’un premier pas vers une mobilisation plus importante. Le nombre et la rapidité des signatures indique que les salarié-e-s vont veiller de très près à ce que leurs revendications légitimes soient entendues », prévient Patricia Alcaraz.

Yves Sancey
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