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Sur les traces de ...

Urs Aebischer, serrurier

Urs Aebischer an seinem Arbeitsplatz – im SBB-Werk in Biel.

« Tout cheminot devrait être membre du SEV ! », me dit Urs Aebischer, 55 ans, en cette belle journée printanière aux ateliers CFF à Bienne où nous nous sommes rencontrés pour discuter. Notre collègue, en plus d'être caissier de la section TS Mittelland, est serrurier à la halle 2 pour les véhicules de service des ateliers. Il me parle des années qu'il a vécues, empreintes de diversité autant sur le plan professionnel que personnel.

Urs fait tout d'abord un apprentissage de serrurier-forgeron puis, après quelques années de travail sur les chantiers, il suit une formation continue pour devenir dessinateur technique. Il ne le reste pas longtemps : « Le travail de bureau, ce n'est pas mon truc ! » Il poursuit donc sa formation pour devenir agent technico-commercial. A 38 ans, il accepte un engagement fixe aux ateliers CFF de Bienne. Il y avait déjà travaillé auparavant de manière temporaire et ne voulait y rester que quelques mois, mais les choses tourneront autrement.

«Crocodile» et Orient-Express

Au début, Urs s'occupe surtout de réviser des wagons marchandises. Mais il commence assez vite à s'ennuyer car il aime le changement. Puis il a une opportunité de se former à Bellinzone sur la Re 4/4 (« BoBo ») et de transmettre les connaissances qu'il a acquises à Bienne : la pose des systèmes d'air conditionné et d'un appareil d’arrêt automatique des trains ETCS. Il se charge aussi de plusieurs véhicules de CFF Historic qui sont transformés dans les ateliers pour répondre aux exigences actuelles ou préparés pour les musées. Urs travaille ainsi sur la « Flèche rouge » et le « Crocodile », et même l'Orient-Express se retrouve une fois dans son champ d'action.

Aujourd'hui il travaille presque exclusivement sur les véhicules de service. Il y a beaucoup de véhicules spéciaux pour lesquels il faut des spécialistes accomplis. Dans tout l'atelier il y a environ une cinquantaine de véhicules. Le travail change presque tous les jours. Urs est aussi beaucoup plus qu'un serrurier : « Je suis capable d'improviser et cela facilite beaucoup ma tâche. »

Voyager est sa passion

Il a appris l'improvisation lors de ses nombreux longs voyages, surtout durant les 18 mois où il a voyagé à travers l'Afrique avec sa moto. Mais il est aussi allé en Amérique du Sud et en Australie. Les voyages sont sa passion et un nouveau projet lui trotte déjà dans la tête : faire la Russie en camion. Lorsqu'il sera à la retraite, il s'imagine travailler comme aide-fromager sur un alpage. Il l'a déjà fait durant une saison quelques années auparavant…

Urs ne reste jamais bien longtemps en place ! Ce fut en tout cas mon impression pendant notre entretien et la visite des halles CFF. Durant ses loisirs, il fait de la moto, du parachute, de la varappe, et en plus de tout ça il construit aussi une maison, ce qui l'a occupé durant ces derniers mois... C'était une maison destinée à la démolition qu'il a rebâtie pratiquement de ses propres mains et qu'il habite maintenant, en partie car il loue l'autre partie. Il sait tout faire et a une grande expérience dans de nombreux domaines.

Le sociétariat SEV en impose

Durant les dernières années, Urs a constaté beaucoup de tensions aux ateliers de Bienne. « Du temps de l'ancien CEO, les CFF se sont concentrés sur le trafic voyageurs qui est rentable. Ils auraient bien voulu externaliser le trafic marchandises et les véhicules de service. Cela amène aujourd'hui encore pas mal de discussions et beaucoup d'insécurité », nous explique-t-il. En ces temps incertains il est bien content d'être membre SEV car en tant que tel, il se sent mieux protégé dans l'entreprise. « En cas de difficultés je sais que j'ai le SEV pour me soutenir et mes supérieurs le savent aussi. Le syndicat me garantit plus de respect… », dit-il avec conviction.

Urs est membre SEV depuis plus de onze ans. « Dans le temps, les collègues présentaient tout de suite aux nouveaux venus un formulaire d'adhésion. Et on devenait membre très rapidement. Maintenant c'est différent. Il est de plus en plus difficile de convaincre les nouvelles et nouveaux collègues de rejoindre le syndicat. Et de manière générale, l'esprit communautaire s'est un peu perdu. Pourtant le syndicat devient de plus en plus important ! » Urs en est persuadé.

Il se souvient d'une grande manifestation au début des années 2000. « Les CFF voulaient fermer nos ateliers. Nous avons marché tous ensemble avec les drapeaux SEV vers la Place Centrale, c'était impressionnant ! » Il y a trois ans, Urs a franchi le pas et a laissé son statut de membre « normal » pour assumer un rôle actif dans la section. Il a été élu en tant que caissier et essaie de remplir au mieux cette fonction très variée. Je ne suis pas inquiète : avec son ouverture d'esprit, son enthousiasme pour ce nouveau défi et sa longue expérience de l'inconnu, ceci ne devrait pas poser trop de problèmes pour Urs.

Chantal Fischer

Commentaires

  • Andreas Aebischer

    Andreas Aebischer 11/03/2021 15:26:20

    Das ist mein bruder wo ich sehr gut kenne und ich selber 26 jahre in disem werk wahr und jetzt in basel bin seit 14 jahren

  • Joel Mühlethaler

    Joel Mühlethaler 11/03/2021 15:28:30

    Dann sollte sich der SEV aber wehementer gegen sinnlose und dauernde Reorganistaionen wehren und sollte sich dafür einsetzen dass sie SBB wieder mehr aufs menschliche setzt und nicht auf Abschlüsse irgendwelcher Hochschulen.