Chemins de fer du Jura
Le petit train rouge doit se bouger
Un nouveau président du conseil d’administration, François-Xavier Boillat. Un directeur qui partira à la retraite d’ici un an. Ces changements dans les organes dirigeants des Chemins de fer du Jura sont des tournants pour l’entreprise. Qu'en dit le SEV?
Le nouveau président du CA s’est voulu rassurant sur les ondes de RFJ. «La perte des lignes de bus est une mauvaise nouvelle et une mauvaise surprise. Le maintien du transport sur pneus, du lait et des écoliers demeurent des défis majeurs.»
Du côté du personnel, «les attentes sont fortes», considère le secrétaire syndical SEV Jean-Pierre Etique en charge du dossier (photo). «Malgré les intentions du nouveau président du CA, l’avenir du secteur des bus est un élément de préoccupation. Les lignes de bus perdues au profit de CarPostal affaiblissent l’entreprise. En termes d’emplois, on ne sait pas ce qu’il adviendra de ceux qui ont des emplois liés à ce secteur. De même on ne sait pas encore quelles seront les conditions de travail des conducteurs qui seront repris par CarPostal», poursuit Jean-Pierre Etique.
Les CJ doivent se développer
Mais les attentes du personnel sont plus larges. Il souhaite encore plus d’audace de l’entreprise. «Le personnel y est très attaché. C’est une ressource capitale. Il veut que les CJ affichent de l’ambition, qu’elle propose un développement des offres touristiques et de transports de marchandises, particulièrement dans le contexte actuel. L’environnement et la mobilité douce ont le vent en poupe. Il s’agira de ne pas loupe le coche. C’est avec satisfaction que les employé-e-s entendent que des projets de développement reviennent à la surface, par exemple, l’amélioration des offres de mobilité entre la capitale du canton du Jura et de La Chaux-de Fonds, même si cette offre n’est pas pour demain… Il leur semble aussi qu’il y a encore d’autres développements possibles qui devront voir le jour, notamment en termes de tourisme, une si belle région comme les Franches Montagnes doit être mise en valeur avec la contribution des CJ.»
Les employé-e-s n’oublient pas que la compagnie proposait jadis des offres globales. «Aujourd’hui, les employé-e-s constatent que l’entreprise n’offre quasi que des prestations liées aux transports publics, le démarchage n’est plus de mise. Les prestations 'clés en main' devraient revoir le jour aux CJ, ceci afin de développer et d’améliorer les résultats. Pour atteindre ces objectifs, le constat du personnel est clair, il faut des dirigeants qui œuvrent avec tous les acteurs touristiques des régions que couvre la compagnie», insiste Jean-Pierre Etique.
Le directeur actuel partira à la retraite d’ici juin 2021. Le nouveau président du CA admet que lui trouver un successeur est l’un des défis majeurs pour les CJ.
Vivian Bologna