USS
Des mesures plus fortes contre le travail temporaire
Le travail temporaire en Suisse a pris des proportions inquiétantes: depuis 1995, la part de ce type de travail potentiellement précaire par rapport au volume global du travail a plus que quintuplé pour atteindre 2,6 %. Même si en 2012, une convention collective de travail (CCT) pour les employé-e-s temporaires a permis d’apporter des progrès substantiels, l’évolution à la hausse de ce type d’emploi est préoccupante.
Les employé-e-s temporaires restent défavorisés par rapport à leurs collègues avec des emplois permanents. Ils gagnent moins, courent un risque plus élevé d’accident et leurs perspectives d’évolution professionnelle sont moins bonnes que dans un emploi stable. Pas étonnant donc que la majorité des employé-e-s temporaires recherchent plutôt un emploi fixe. Le Dossier sur le travail temporaire, publié lundi par l’USS, illustre bien la situation. «Qu’ils ou elles soient issus de l’immigration, qu’ils ou elles travaillent pour Uber ou pour une entreprise temporaire, une personne qui travaille doit être au bénéfice des mêmes droits sociaux que les autres et doit recevoir un salaire identique pour un travail identique au même endroit», a déclaré Pierre-Yves Maillard, président de l’USS. C’est pourquoi le travail temporaire, qui met sous pression les salaires et les conditions de travail, doit être restreint.
Le président du SEV Giorgio Tuti a dressé le portrait de la situation dans le service public suisse: «On dénombre quelque 1000 temporaires à la Poste avec des pointes à Noël et à Pâques. Chez Swisscom, la part de temporaires est de 8,5% en moyenne et aux CFF, cette moyenne est de 3,6%. La problématique reste la même: hausse du travail temporaire, des salaires plus bas parce qu’ils ne sont pas soumis à la CCT d’entreprise et ne perçoivent pas d’indemnités, et des conditions de travail précaires, notamment parce qu’ils ne sont pas protégés contre le licenciement.» Giorgio Tuti a insisté sur le fait qu’aux CFF il a été convenu que le taux de temporaires ne peut excéder les 4%. Il a toutefois mentionné que dans la Division Voyageurs le nombre de temporaires est bien au-dessus de la moyenne. Aux ateliers d’Olten, parmi les quelque 900 employés avant tout actifs dans la maintenance, on dénombre un tiers d’intérimaires.
L’USS a étudié les réglementations de nombreux pays en matière de travail temporaire. Elle exige notamment que:
- Les employé-e-s temporaires doivent avoir les mêmes conditions de travail que les personnes avec un contrat de travail régulier. Le principe de l’égalité de traitement est inscrit dans une loi.
- La Confédération et les cantons fixent des plafonds pour la part d’employé-e-s temporaires travaillant dans le domaine des marchés publics.
- La Confédération et les cantons contrôlent systématiquement les autorisations des agences de travail temporaire. Si les conditions d’autorisation ne sont plus remplies, l’autorisation est retirée.
- Dans les domaines de la sécurité au travail et la protection de la santé, il faut mettre en place de meilleures mesures de prévention. Et, en particulier, le passeport de sécurité personnel pour les employé-e-s temporaires devient obligatoire.
USS et SEV
Soutenu par le SEV, il est engagé aux CFF
Durant la conférence de presse de l’Union syndicale suisse lundi matin, le président du SEV Giorgio Tuti a évoqué la situation de cet employé des CFF, temporaire durant 18 ans. Une situation que le principal intéressé avait dénoncée dans Blick début avril. Cet employé actif dans le nettoyage a désormais obtenu un emploi fixe grâce au soutien du SEV. Giorgio Tuti a rappelé que «de tels cas ne sont hélas pas isolés et ils démontrent clairement que dans le travail temporaire, il ne s’agit pas seulement de pics de production. Les CFF planifient leurs activités avec des travailleurs temporaires de longue durée, ne serait-ce que pour des raisons comptables car le personnel temporaire n’entre pas dans la catégorie des frais de personnel mais des coûts de choses, donnant ainsi l’impression que l’on maîtrise les frais de personnel. En fonction des objectifs fixés par le propriétaire, le fait de les atteindre peut aussi être pertinent pour l’obtention d’un bonus.»
Commentaires
Elizabeth Zollinger 22/10/2020 20:22:42
Hallo
Danke dass Sie sich für solche Menschen einsetzen. Ich betreue freiwillig einen Flüchtling, der auch temporär bei der SBB arbeitet, allerdings erst seit 2 Jahren. Ich habe gemeint es gäbe ein Gesetz, dass man nach 3 Jahren temporär einen festen Arbeitsvertrag erhalten muss. Ist das nicht so? Gibt es dieses Gesetz nicht in der Schweiz? Er hat mir auch erzählt, dass er Kollegen hat, die schon 8 und 12 Jahre bei der SBB temporär arbeiten. Einer ist zum Chef gegangen, aber dieser hat ihm nur gesagt, wenn es ihm nicht passe temporär weiterzuarbeiten könne er gehen. Ich finde das alles skandalös. SBB ist doch ein staatlicher Betrieb, oder? Danke für Ihre Information.
Mit freundlichen Grüssen
Elizabeth Zollinger
anonym 18/10/2022 16:11:56
dies ist tatsächlich so das der arbeitgeber gesetzlich verpflichtet ist den temporären mitarbeiter nach 12 monaten zu entlassen oder fest anzustellen. leider kann man aber nach 3 monaten wieder 12 ranhängen was sich über jahre hinaus ziehen kann. der fehler liegt im system und dem gesetz. der arbeitgeber nutzt nur was ihm zur verfügung steht und leider sind viele arbeitnehmer davon abhängig.