Transports publics de la Riviera vaudoise – VMCV
Exaspération persistante
Sur mandat des travailleurs, une lettre du SEV a été envoyée le 6 décembre à la direction demandant un respect strict de la rotation figurant dans la CCT, une réelle dégressivité et le respect des moyennes journalières de travail. Le 17 janvier, l’assemblée générale extraordinaire a examiné les réponses apportées par l’entreprise. Présentées par le secrétaire syndical Tony Mainolfi, elles ont été considérées comme totalement insatisfaisantes par une assemblée très représentative.
Horaires très irréguliers
En décembre, lors de leur dernière assemblée, l’exaspération des chauffeurs des VMCV était apparue au grand jour. Elle s’est à nouveau exprimée dans la salle, bien éloignée du climat de satisfaction évoqué par la direction. La discussion a été très vive. Le nouvel horaire calculé sur 92 et non 52 semaines a été jugé peu clair : il « noie le poisson » et ne permet pas une vraie rotation. La nouvelle planification entrée en vigueur le 10 décembre permet certes d’avoir plus de jours de congé, notamment le week-end. Selon certains, il arrive toutefois que l’entreprise rappelle des chauffeurs pourtant en congé. Le doigt a été mis sur la « nouvelle planification des horaires » très irrégulière d’une semaine à l’autre.
« Minutage négatif »
Des chauffeurs s’inquiètent surtout de perdre des minutes et de ne pas pouvoir faire leurs heures à la fin de l’année. Ce « minutage négatif » est revenu plusieurs fois. Barbara Spalinger, vice-présidente SEV, a expliqué que c’est à l’entreprise de fournir le travail et que si cela ne joue pas à la fin de l’année, c’est sa faute. Et par conséquent le solde négatif ne doit pas être reporté à l’année suivante. Sur le plan juridique, cette question a été tranchée à plusieurs reprises et le SEV a assuré l’assemblée de son soutien en cas de dépôt d’une demande aux prud’hommes.
Local à Vevey
La nécessité de disposer d’un local à Vevey, lieu de pause et de changement de service, a été soulevée. Sans local, les chauffeurs doivent actuellement attendre dans leur bus. S’ils veulent aller aux toilettes, il faut aller au bistro ou derrière un buisson. Pour les femmes, cette situation est très pénible. Il n’y a ni casier ni possibilité de cuisiner soi-même. Parfois le restaurant n’est pas encore ou plus ouvert.
De l’ensemble de la discussion ressort un manque général de confiance du personnel envers sa direction dont la crédibilité est fortement entamée. La direction pense que les critiques n’émanent que de quelques-uns qu’il suffirait de mater pour éteindre l’incendie. Au cours de l’assemblée, des nouvelles peu propices à rassurer ont été évoquées. Des collègues ayant émis des critiques auraient été rappelés à l’ordre par la direction pour des entretiens disciplinaires.
Dernière chance
Le mécontentement et la perte de confiance sont profonds et unanimement partagés. Des mesures de lutte ont été évoquées: port d’un badge, débrayage et grève. Barbara Spalinger a expliqué les différents enjeux d’une grève et assuré le personnel syndiqué du soutien du SEV. Au fil de la discussion a émergé l’idée de donner une dernière chance à la direction de prendre au sérieux les revendications et les solutions des chauffeurs pour améliorer la planification des tours de service.
Le personnel a décidé à l’unanimité d’élire une délégation chargée de remettre à la direction une liste de revendications découlant de l’organisation des horaires en vigueur depuis le 10 décembre 2017. Du sérieux avec lequel la direction répondra à ces exigences lors d’une séance dont la date est encore à déterminer dépendra la suite des événements. La balle est maintenant dans le camp patronal.
Yves Sancey