Projet « Profils professionnels Operating » à la Division Voyageurs
Immense démotivation et mécontentement
Le domaine P-Operating des CFF souhaite introduire jusqu’à la fin de l’année de nouveaux profils professionnels dans les secteurs de la maintenance, des nettoyages, des manœuvres, de la logistique et de l’industrie des véhicules. Le SEV et la Commission du personnel exigent des correctifs, mais Operating n’en a cure et applique ses mesures.
Jusqu’à aujourd’hui, les RH se sont notamment refusées à fournir les descriptions de poste au SEV. Mais par le biais de ses membres, le SEV a bien entendu pu y accéder. Ce que Jürg Hurni, secrétaire syndical, y a découvert, suscite de nombreuses interrogations.
Le chef peut commander n'importe quoi
Dans la plupart de ces descriptions on trouve notamment une habilitation à effectuer des tâches spéciales qui est formulée ainsi : « A la demande de son supérieur hiérarchique, effectue des tâches (spéciales) à responsabilité technique ». Jürg Hurni avertit : « Ainsi, pour des tâches plus exigeantes, on pourra faire appel à n’importe qui, mais sans lui donner le niveau d’exigences requis par la complexité de la tâche. » Parfois, la nouvelle description de poste n’est pas remise à l’employé, et fréquemment l’ancienne non plus. « Rien n’est fait dans la transparence », crique Jürg Hurni. « Dans ces conditions, on ne sait pas très bien ce qui change concrètement dans ces tâches et pourquoi le niveau d’exigences baisse. »
C’est la raison pour laquelle le SEV et la CoPe demandent aux employés d’exiger de leurs supérieurs qu’ils leur remettent la nouvelle et l'ancienne description de poste et qu'ils leur montrent ce qui a changé dans les exigences en question.
Mauvaise information et pressions
On nous a aussi rapporté que, lors des entretiens individuels, les chefs (cheffes) d’équipe n’ont pas été en mesure de répondre à beaucoup de questions. De nombreux employés, mais également des chefs (cheffes) d’équipe, ont dû subir la pression de leurs supérieurs pour qu’ils signent immédiatement la nouvelle description du poste, au risque de perdre leur emploi s’ils refusaient. Ou, s’ils refusaient telle ou telle tâche, on leur a fait comprendre que l’on considérerait cela comme un refus de travailler qui entraînerait des sanctions prévues par le droit du travail.
Or, au sein du comité de suivi, les CFF avaient assuré aux partenaires sociaux que personne ne perdrait son emploi en raison de ce projet, que le délai pour la signature serait le 30 septembre et que tous les employés auraient le droit de recourir contre leur nouvelle fonction. Les CFF pourront ensuite statuer sur le recours, leur décision pouvant à son tour être contestée auprès du Tribunal administratif fédéral. Le cas échéant, les membres du SEV y seront soutenus par le syndicat, pour autant qu’ils fassent une demande d’assistance juridique. De nombreuses demandes sont déjà parvenues au SEV, bien qu’aucune ordonnance n’ait encore été rendue.
Formations internes et expériences professionnelles ignorées
Le SEV a également entendu dire que, pour les attributions de fonctions, on avait tout simplement ignoré les formations internes et l’expérience professionnelle, qui s’étend parfois sur de longues années. Souvent, les formations internes semblent même ne pas avoir été consignées dans les dossiers du personnel. Dans la plupart des cas, seule la formation de base initiale a été prise en compte, à savoir le Certificat fédéral de capacité, ou l’attestation fédérale de formation professionnelle, ou encore toute autre formation reconnue à l’échelle fédérale. « C’est ainsi que des collègues ont été classés au niveau 1 ou 2 de technicien de maintenance, alors qu’ils auraient certainement mérité un meilleur classement au vu de l’activité qu’ils exerçaient jusqu’ici dans les ateliers et les installations de service des CFF », rapporte Jürg Hurni. « A juste titre, ils ont ressenti cela comme une décision arbitraire et irrespectueuse. Là aussi, il convient de se faire expliquer par la hiérarchie quelles sont les formations et les qualifications dont on a tenu compte ».
Des profils professionnels superficiels
« De toute évidence, la manière exacte dont on a délimité les niveaux n’est pas claire », déclare Christoph Geissbühler, membre de la CoPe de la Division Voyageurs. « Il incombe désormais à chaque site de voir comment cela s’applique chez lui ; il le fera à sa manière, ce qui va à l’encontre de la standardisation recherchée. Seuls quelques rares employés ont été classés dans le niveau 4, et pour cause : d’abord, on doit encore définir leurs tâches. Les racines du mal se trouvent dans le fait que les ressources humaines n’ont pas assez bien analysé quelles sont les fonctions et les compétences sont requises sur le terrain ». Les ressources humaines ne semblent pas non plus avoir discuté avec le groupement de formation « Login », si l’on en croit les réactions de surprise qui ont émané de cet organisme quand il a appris que l’expérience professionnelle acquise dans les ateliers ferroviaires par les personnes en formation chez lui ne comptait pour rien.
Avant tout un projet d’économies ?
« Au vu de la façon dont on a abordé ce projet, nous avons l’impression qu’il ne s’agit pas en premier lieu d’un projet qui vise à adapter les compétences du personnel à l’accroissement des exigences, comme il est prétendu, mais surtout d’un moyen pour réaliser des économies sur les coûts du personnel », déclare Manuel Avallone, vice-président du SEV. « C’est ce qui explique pourquoi les exigences ont été consciemment maintenues au plus bas dans le niveau 1 des techniciens de maintenance et qu’un maximum d’employés sont classés là ». Dans le chapitre des économies de bout de chandelle, mentionnons également le refus des CFF de compter comme temps de travail la participation aux séances d’information de la Cope. Le SEV vérifiera également avec précision que l’introduction des nouveaux profils professionnels ne supprime pas la possibilité pour les employés de prendre une retraite anticipée selon le modèle « Valida ». Certaines modifications des tâches et les 727 reclassifications vers le haut pourraient en effet avoir cette incidence. Celles-ci, d’ailleurs, ne conduiront pas automatiquement à une augmentation de salaire dès le début de 2018, parce que les niveaux d’exigence ont des fourchettes salariales très larges.
Et maintenant ?
Manuel Avallone espère que les CFF auront quand même encore le courage de rétablir la transparence requise et de procéder à des correctifs.
Les séances de la CoPe de la Division Voyageurs, avec présence du SEV :
après les régions de Zürich, Bâle et Lucerne, ce devrait être au tour de celles de Genève et du Tessin, dans la mesure du possible.
Personnes de contact :
, secrétariat central du SEV
, membre de la CoPe Division Voyageurs et vice-président central TS
Responsables inaccessibles au critiques
Lors de l'élaboration des nouveaux profils professionnels, les RH du domaine Operating de la Division Voyageurs (P-OP) avaient certes consulté la Commission du personnel (CoPe), mais avaient ignoré les suggestions et demandes de modifications de celle-ci. En juillet 2017, au sein du comité de suivi du projet, le SEV critiquait surtout:
- le manque de clarté et l’irréalisme de certains profils professionnels, notamment en ce qui concerne la délimitation des quatre nouveaux niveaux des techniciens de maintenance
- le manque de transparence et d’intelligibilité dans la classification des fonctions et dans l’attribution des nouvelles fonctions aux employés
- la rétrogradation de 227 des 2774 employés concernés, car nous soupçonnons que les exigences qui leur sont imposées ne sont absolument pas plus basses
Mais Operating n'a rien voulu savoir de ces critiques et continue la mise en oeuvre des profils professionnels jusqu'à maintenant comme si de rien était. Le 7 août, le domaine "Mise à disposition des trains" (P-OP-ZBS) a commencé avec des séances d'information pour le personnel aux différents lieux de travail. Depuis mi-août, des entretiens individuels avec les collaborateurs et collaboratrices concerné-es ont suivi.
Commentaires
Bogo Andreas 15/09/2017 10:21:56
Als sehr traurig erachte ich die Tatsache, dass es wieder mal Funktionen trifft die meist in unteren Funktionsstufen angesiedelt sind . Das war schon bei Einführung von Toco so, dass gerade diese Funktionen in Instandhaltung etc.teilweise im Lohnband gekürzt wurden. Man begründet es mit dem Markt. Diese Funktionen ( die notabene sehr wichtig sind ) seien besser bezahlt bei der SBB als im üblichen Mark. Ultra hohe Chefgehälter begründet man auch mit Markt...
Ich denke es geht hier auch um den Wert der Arbeit. Wenn man bei einer privaten Firma als Reinigungskraft 800 Franken weniger hat im Monat mag das evt. sogar sein bei einigen Firmen die die MA ausnutzen. Nur. Es entspricht nicht annähernd dem Wert der geleisteten Arbeit. Immer begründet man es mit Markt. Wie wichtig es sei sich dem Markt anzupassen. Aber ist der Markt fair? Muss man nicht mal Mut haben das zu ändern? Es gibt Funktionen die sind zu hoch eingereiht und andere zu tief. Aber glauben Sie mir. Instandhaltung, Handwerk, Reinigung, Rangier etc. Die sind garantiert nicht zu hoch. Eher zu tief eingereiht!
Ich hoffe deshalb, dass auch die Verantwortlichen nochmals über die Bücher gehen und sich das nochmals genau überlegen. Nicht alle haben nach GAV Besitzstandgarantie. Es sind ja nicht alle oben und es gibt neue MA. Auch an diese sollte man denken.
Stephan Weibel 15/09/2017 22:37:39
Es ist unglaublich wie mit langjährigen Mitarbeitern um gegangen wird! Zählt Erfahrung und interner Wissensaufbau durch Schulungen nichts mehr? Ich sehe, dass etliche Mitarbeiter um die 50 von Rückstufungen betroffen sind, nützt man die Situation aus da diese Altersgruppe schwer hat eine andere Stelle zu finden und wohl auch die plötzlich verlangten HF / TS etc. kaum mehr nachholen wird?
Silvia Stoll 28/09/2017 15:58:50
TOCO lässt grüssen!
War bei uns Infrastruktur (I-PJ) auch so.
Die langjährigen Mitarbeiter sind nicht soooooooooo viel Wert, wie ein Diplom!
Traurig!