CFF Cargo
L’Arc jurassien veut garder ses places de travail
Des négociations sur l’avenir des collègues de CFF Cargo de l’Arc jurassien ont lieu aujourd’hui même, 30 juin. Le SEV avait appris tardivement que la direction de l’entreprise avait l’intention de transférer tout son personnel des sites de l’Unité de production Trois Lacs, à savoir Neuchâtel, Cornaux, Reuchenette-Péry et Delémont, à Bienne Triage.
Le SEV a écrit à la direction Cargo dès qu’il a été mis au courant de ce transfert et a obtenu, d’une part, des excuses de la part de Nicolas Perrin, qui a avoué avoir omis de prévenir le syndicat, et d’autre part une réunion avec les partenaires sociaux le 20 juin. Philipp Hadorn, responsable Cargo au SEV, est donc intervenu ce jour-là auprès de la direction CFF Cargo pour faire part de notre insatisfaction. Une assemblée extraordinaire des membres a ensuite eu lieu le 22 juin à Courtelary et a décidé de confier un mandat de négociations très clair au SEV : on refuse le transfert pour préserver la sécurité et la santé du personnel. Une séance entre SEV et CFF Cargo se déroule aujourd’hui 30 juin et une assemblée générale extraordinaire prendra position sur le résultat en fin de journée au buffet de la gare de Courtelary.
Conséquences inattendues
Pour rappel, ce sont des collègues concernés qui ont averti le SEV, puisque celui-ci n’avait pas reçu d’information à propos de ce transfert, contrairement à ce qui avait été affirmé par la direction CFF Cargo. Concrètement, une vingtaine d’employés du terrain qui sont occupés à diverses tâches de manœuvre et de sécurité sur les quatre sites mentionnés ci-dessus seraient transférés à la gare de Bienne Triage dès le mois de décembre 2016. Ceci pose plusieurs problèmes :
- le site de Bienne n’est pas bilingue. La gare de triage de Bienne est germanophone et certains de ses employés ne parlent pas du tout français. Or, parmi les collègues qui seraient déplacés, certains ne parlent pas allemand, d’où des craintes évidentes en matière de sécurité et d’intégration ;
- ce transfert engendrerait des temps de parcours entre le domicile et le lieu de travail bien plus grands qu’actuellement, et ce en voiture lors de tours de service extrêmes, hors des horaires de transports publics. A noter d’ailleurs que certains employés n’ont pas de permis de voiture ou pas de voiture privée pour effectuer ces trajets.
Des déplacements illogiques
Dans la réalité quotidienne, on demanderait à ces personnes de se rendre à Bienne pour ensuite revenir à Delémont, par exemple, effectuer leur travail. Puis, après les opérations sur le terrain, de retourner à Bienne «timbrer la fin du service», pour revenir dans le Jura ou plus loin encore, où il réside. Pas très écologique comme manière de faire, alors qu’on prône de plus en plus une diminution des déplacements pour préserver l’environnement. De plus, ces déplacements en voiture, tard le soir, après des travaux pénibles durant toute la journée, n’est pas la panacée question sécurité.
Une proximité essentielle
Il faut aussi souligner que ces collègues de l’Arc jurassien ont toujours priviligié la proximité de leur lieu de travail, au détriment parfois de leur carrière. La proximité était un critère primordial pour eux. La moyenne d’âge des personnes concernées est de 53 ans et la moyenne d’années de service aux CFF est de 35 ans. Autant dire qu’ils ont fait leur vie dans leur localité actuelle et n’envisagent guère de changer.
Henriette Schaffter