Cargo Arc jurassien
La réaction des collègues a payé
La première séance de négociations entre le SEV et CFF Cargo a été constructive. D’ici au 25août, il s’agit de trouver des solutions individuelles pour les 21 personnes concernées. Le SEV soutiendra chacune d’elles.
Le transfert de 21 personnes à l’Unité de production 3 Lacs et la concentration sur le site de Bienne RB avait suscité la grogne des collègues de Neuchâtel, Cornaux, Péry-Reuchenette et Delémont. Une grogne à laquelle CFF Cargo a décidé d’être attentive puisque des négociations se sont ouvertes avec le SEV le 30 juin dernier. «Le climat est constructif et le fil rouge adopté avec la délégation de la direction de Cargo est positif. Bien sûr, maintenant, il faudra voir quelles solutions concrètes seront adoptées pour les 21 personnes», explique Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical en charge du dossier.
Ce fil rouge prévoit que des délégués des quatre sites concernés soient partie prenante dans le cadre de la mise en place des nouvelles organisations de service. «Leur implication doit être réelle. C’est primordial pour la crédibilité du processus de négociations», insiste Jean-Pierre Etique. Les représentants du personnel ont été élus par l’assemblée du SEV qui s’est tenue le 30juin en soirée.
Des solutions acceptables pour tous!
Pour le SEV, le fil rouge doit être scrupuleusement respecté dans les négociations individuelles qui auront lieu d’ici les prochaines négociations prévues le 25 août. Chaque employé pourra être accompagné par le SEV lors de ces entretiens s’il le désire. Les secrétaires syndicaux SEV Jean-Pierre Etique et Daniel Froidevaux sont à disposition des collègues. Les solutions individuelles doivent notamment tenir compte des éléments suivants: «La priorité doit être donnée aux prises et fins de service aux lieux actuels. CFF Cargo devra tenir compte de la situation des collègues n’ayant pas de permis de conduire ou pas de véhicule privé», relève Jean-Pierre Etique.
Pour ceux qui utilisent aujourd’hui leur véhicule privé pour se rendre au travail et qui pourraient voir le temps de trajet augmenter, le SEV défend l’idée que la marge d’augmentation ne dépasse pas 40% pour ceux qui ont plus d’une heure de trajet aller-retour. La marge ne doit pas dépasser les 60% de hausse pour ceux qui ont moins d’une heure. «Nous n’accepterons pas que des trajets trop importants engendrent davantage de fatigue. Le personnel touché a en moyenne plus de 50 ans. Une augmentation de la fatigue nuirait de manière significative à sa santé et à sa capacité de travail. De trop longs déplacements journaliers comportent trop de risques de stress et d’accident. Il est intéressant de constater qu’à la fin des années 80, un employé avait essuyé un refus alors qu’il souhaitait habiter à 25 kilomètres de Bienne... Un refus justifié par la volonté de protéger la santé. Les temps ont certes changé, mais nous attendons de Cargo une attitude socialement responsable», poursuit Jean-Pierre Etique pour qui les mesures individuelles transitoires n’auront de sens que si leur durée va au-delà des minimas prévus par la CCT CFF Cargo.
Enfin, le souci de l’immersion de francophones dans l’environnement germanophone de Bienne RB a été entendu. CFF Cargo créera des équipes homogènes linguistiquement. Il évaluera aussi le niveau linguistique du personnel transféré tout en assurant que les exigences en allemand se limitent au langage spécifique ferroviaire. Vivian Bologna