Conférence de presse de l’Union syndicale suisse (USS)
Pas touche aux rentes des cheminot(e)s !
Pour les cheminot(e)s, les actifs et actives comme les retraité(e)s, la sécurité est une priorité. Elle joue un rôle fondamental dans la branche ferroviaire et les cheminot(e)s sont quotidien-nement « dressés » à la sécurité. « Safety first », rabâche-t-on sans cesse aux CFF. Et c’est bien comme ça.
La sécurité accompagne les cheminot(e)s durant toute leur vie, jusque pendant leur retraite. La sécurité y est ainsi un thème central. L’importance que revêt pour eux une rente sûre, qui leur permette de vivre décemment, ils l’ont bien montrée lors de la récolte de signatures pour l’initiative AVSplus. En quatre semaines seulement, ils ont en effet réuni 22 000 signatures, contribuant ainsi dans une grande mesure au succès que fut cette récolte.
Comme chacun sait, le revenu perçu sous forme de rentes ne se compose pas seulement de l’AVS, mais aussi des rentes du 2e pilier. Or à ce sujet, les cheminot(e)s ont un énorme pro-blème aujourd’hui. Le conseil de fondation de la caisse de pensions des CFF prévoit en effet d’introduire une rente variable. « Variable », cela ne veut rien dire d’autre que cela : le mon-tant de la rente n’est plus garanti et les assuré(e)s doivent entièrement porter les risques auxquels sont exposés les marchés financiers. Les cheminot(e)s ne sont pas d’accord. Et ils ont raison. C’est monstrueux de leur proposer cela. À la retraite, on a besoin de sécurité, pas de revenu sous forme de rentes variables. Car les loyers et les primes des caisses-maladie ne sont pas variables, eux.
À plusieurs reprises, les cheminot(e)s ont prouvé toute l’importance qu’ont les rentes de vieil-lesse pour eux. Année après année, ils ont lutté, dans le contexte du refinancement insuffi-sant de la caisse de pensions des CFF en 1999, pour une contribution unique de la Confédé-ration. Pour que cette caisse soit assainie, ils ont accepté une baisse de ses prestations et des relèvements de l’âge de la retraite. Pour que cette caisse soit assainie, ils continuent à payer des contributions d’assainissement de 2,5 %.
Et maintenant, le coup de massue ! Après le versement de ces énormes contributions d’assainissement, ils devraient accepter en plus une baisse de leurs rentes. Trop, c’est trop !
Profession | Rente actuelle | Rente 87,5 % | Différence par mois |
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Gleisbauer | 2600.- | 2200.- | Minus 400.- |
Rangierer | 2300.- | 1930.- | Minus 370.- |
Rail Clean MA | 1870.- | 1570.- | Minus 300.- |
Zugbegleiter | 3250.- | 2750.- | Minus 500.- |
Lokführer | 3580.- | 3020.- | Minus 560.- |
L’entreprise des CFF appartient à 100 % à la Confédération. Si elle introduisait une rente variable, cela aurait un formidable effet de signal pour d’autres entreprises et caisses de pensions. Tout le système du 2e pilier s’en trouverait remis en question. Le risque des mar-chés financiers et rendements fluctuants se reporterait entièrement et uniquement sur les assuré(e)s, c’est-à-dire les retraité(e)s. Pour l’entreprise, cela peut être intéressant, mais pour les assuré(e)s, cela n’induit que de l’insécurité et n’entre donc pas en ligne de compte.
Le conseil de fondation de la caisse de pensions des CFF a aussi fièrement annoncé que cette dernière ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui. C’est vrai ! Son taux de cou-verture est actuellement supérieur à 100 %. En 2012, elle a réalisé un rendement de 7,5 % et s’est retrouvée parmi les 20 meilleures caisses de Suisse. Il n’y a par conséquent vrai-ment aucune raison de bousculer l’équilibre social !
Les rentes variables sont inacceptables, éhontées et dangereuses ! C’est pourquoi, aux cô-tés de l’Union syndicale suisse et de ses syndicats, nous combattons ce projet monstrueux aux plans syndical et politique.
Nous lançons cette semaine une pétition contre les rentes variables et enverrons les milliers de signatures récoltées au conseil de fondation de la caisse. De plus, la mobilisation pour la manif du 21 septembre 2013 à Berne bat son plein. Les cheminot(e)s y montreront vigoureu-sement qu’ils sont pour la sécurité.
« Safety first », au travail, comme cheminot(e)s actifs ET à la retraite !
Giorgio Tuti