Allocution de Paul Rechsteiner

« Il n’y a jamais eu autant d’argent en Suisse, mais nous devons mieux le répartir »

Paul Rechsteiner au Congrès.

Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse, a su captiver les membres SEV avec son discours sans fioritures.

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Paul Rechsteiner, président de l’USS, a su captiver les membres SEV avec son discours sans fioritures. Rechsteiner a tout d’abord fait référence au discours du directeur de l’OFT, Peter Füglistaler, qu’il connaît de la commission des transports du Conseil des Etats et qu’il estime pour le sérieux de son travail: «Il est difficile d’entendre aujourd’hui parler ainsi du redimensionnement des moyens dans le trafic régional.»

Les chemins de fer intégrés sont la base même du succès du modèle suisse dans le domaine du rail. Dans la commission des transports des Etats, on a réussi à éviter que CFF Cargo ne puisse devenir une entreprise indépendante des CFF, il reste maintenant à convaincre les deux chambres.

Rechsteiner a ensuite parlé des grands défis qui attendent le monde politique ces prochains temps. La monnaie fortement surévaluée constitue un danger pour les places de travail: «Nous devons veiller à ce que le franc suisse n’ait pas un rôle négatif mais au contraire qu’il nous serve. La situation actuelle est utilisée pour prendre des mesures en défaveur du personnel.»

Comme la «troïka» des pays du sud de l’Europe dicte un démantèlement du service public, en Suisse, la «troïka» des partis bourgeois veut également tout démanteler et protéger uniquement les paysans. «Les salariés ne se laisseront pas traiter ainsi. Nous devons mettre fin à ces démantèlements.» Rechsteiner a rappelé le principe comme quoi «en Suisse on paie des salaires suisses». Il est alarmant pour lui que le directeur de l’OFT ne puisse pas comprendre cela. «Pour nous, ce n’est pas négociable.»

Le SEV représente une grande force dans le mouvement syndical suisse et après le succès en matière de rentes variables, un grand défi arrive maintenant, avec le projet de réforme 2020. «Ce qui est dans la Constitution est juste, ce qui est dans la réforme, en particulier en matière d’AVS, est mauvais et signifie une dégradation des prestations.»

C’est aux syndicats d’empêcher ces détériorations. Au niveau des caisses de pension, nous défendons le statu quo et en matière d’AVS, des améliorations des rentes. La campagne pour l’initiative AVSplus, grandement portée par le SEV, marquera les 10 à 15 prochains mois. Les succès n’arrivent pas tout seuls. C’est pourquoi je vous remercie de vous engager pour le futur social de la Suisse. Il y a plus d’argent que jamais en Suisse, mais nous devons le répartir de façon plus juste», a conclu Rechsteiner.

pan/Hes