Actions SEV
Santé des femmes
Le 14 juin, le SEV était présent sur les lieux de travail notamment à la gares de Lausanne et à Genève auprès des TPG et des Mouettes. Les ZPV Lausanne-Sion et Genève ont installé un distributeur de serviettes hygiéniques et de tampons pour donner l’alerte sur la précarité menstruelle. Aux tpg, un cahier de revendications féministes a été remis à la direction.
Sur le coup des 9 heures en ce 14 juin de grève féministe, une délégation d’assistantes à la clientèle de la nouvelle section ZPV Lausanne-Sion et de Genève inaugurait un distributeur de tampons et de serviettes hygiéniques dans les toilettes de leur local de pause, à la gare de Lausanne. La cérémonie était simple. La présidente de la section a levé le voile qui cachait le dispositif sous les applaudissements. Ce sont elles qui ont pris l’initiative de la mise en place de ce distributeur offert par la section.
Précarité menstruelle
Par cette action, elles veulent attirer l’attention sur la question de la précarité menstruelle, soit la difficulté financière et pratique pour les femmes de pouvoir s’offrir des protections hygiéniques ou en changer suffisamment régulièrement.
Selon Caritas, les frais liés aux menstruations durant la vie d’une femme dépasseraient les 4000 francs. Un espoir de baisse de prix pourrait arriver du parlement où le National est entré en matière sur une révision de la loi sur la TVA pour que ces produits ne soient plus considérés comme des produits de luxe et donc taxés à hauteur de 7,7 %, mais à 2,5 % comme … la litière pour chats. Les États devraient suivre. Restera à vérifier que cela conduise à une réelle baisse des prix et non à une augmentation de la marge de la pharmacie.
Jura et Vaud sont entrés en matière pour proposer gratuitement des protections hygiéniques dans les écoles. La question est ouverte dans d'autres cantons et communes suisses, avec parfois une levée de boucliers de la droite, UDC en tête et PLR. Or, il ne s’agit pas ici de simples désagréments ou d’inconfort : la précarité menstruelle peut entraîner un plus grand risque de complications liées au syndrome du choc toxique, la rétention de sang trop longue favorisant le développement de dangereuses bactéries de la famille des staphylocoques.
Charge mentale
Au-delà de la question financière non négligeable et des complications médicales sérieuses, il y a la question de la charge mentale qu'ont les femmes à devoir anticiper l’arrivée de règles parfois capricieuses. Quand on se trouve à bord d’un train ou d'un bus, le fait de savoir qu’au local de pause on peut trouver un distributeur de protections hygiéniques peut réellement soulager. Bien sûr que des locaux adaptés et propres sont aussi une nécessité. Ces problématiques concernent toutes les femmes.
À Lausanne et à Genève, deux distributeurs sont maintenant à disposition gratuitement grâce aux sections du ZPV Lausanne-Sion et du ZPV Genève. Le SEV souhaiterait ainsi lancer une réflexion sur cette question en espérant que les CFF et les ETC la poursuivent en installant ce type d’appareils là où cela aura du sens dans les toilettes femmes. Si les directions des métiers du transport veulent que leur personnel se féminise, il leur faudra tenir compte des revendications des femmes, notamment en termes d’horaires, d’infrastructures appropriées et de violence.
Cahier de revendications aux tpg
Aux tpg, un travail de réflexion a été menée depuis plusieurs mois par les délégué-e-s de la section SEV-tpg autour des revendications féministes du 14 juin pour améliorer les conditions de travail des femmes. En effet, même si les métiers des transports tendent à se féminiser, les femmes y sont encore très minoritaires. Leur présence est freinée par différents facteurs.
Dans le but de permettre aux femmes et aux minorités de genre d’obtenir enfin l’égalité, la section SEV a remis au collège de direction des TPG son cahier de revendications féministes à 13 h 33, soit le moment à partir duquel les femmes commencent à travailler gratuitement (en tenant compte du temps partiel).
En plus de revendications développées dans l’article à lire ici, sur les questions de conciliation vie professionnelle – vie privée, respect et sécurité au travail, égalité salariale et infrastructures, trois points importants ont été développés : la création d’une crèche d’entreprise aux horaires d’ouverture pertinents selon l’activité des secteurs du Technique et de l’Exploitation, une meilleure prise en compte des problématiques de santé des femmes (menstruation, ménopause) et des locaux d’allaitement adaptés, à l’accès facile et sécurisé.
Yves Sancey