Sur les traces de...
Marco Belloli, chef de train
Généreux, attentif, un goût prononcé pour la plaisanterie, perspicace, loyal... Marco Belloli, chef assistant clientèle, assure la présidence ad intérim de la section ZPV Ticino après avoir mené la section tessinoise avec succès durant plusieurs années.
Le regard vif et profond, capable de percevoir les sentiments et les attentes des gens, Marco Belloli, actif aux CFF depuis 1987, est un pilier du SEV. Il déteste les compliments. Mais tant pis pour sa modestie: tous ces qualificatifs sont amplement mérités! Notre secrétaire syndical Angelo Stroppini le confirme, lui qui a été son collègue durant de nombreuses années: «Je connais Marco depuis très longtemps. Il n’aime pas trop qu’on le dise mais c’est un administrateur hors pair. Il aime sa profession et veut l’accomplir du mieux qu’il peut, et pour le syndicat il est un véritable atout. Il est capable d’anticiper les problèmes et ceci représente pour nous une aide très appréciable.» Marco Belloli sourit en secouant la tête. Le voilà coincé!
«Au SEV tous les militants sont fantastiques!», explique-t-il. Et Angelo Stroppini de rétorquer: «C’est vrai, nous avons la chance de pouvoir compter sur des membres actifs doués, présents, attentifs, toujours prêts à agir et à réagir. C’est pour cela nous pouvons nous estimer heureux dans notre syndicat. Et pendant que j’y suis, je remercie tout le monde, vraiment tous!» Cette fois Marco Belloli sourit franchement avec satisfaction. Car il est altruiste et partage volontiers les compliments et les succès. «L’union fait la force!», souligne notre chef assistant clientèle, en pointant du doigt les valeurs syndicales de base: unité, solidarité, collaboration, force collective. Tout ceci devancé par une valeur de prime importance: la responsabilité. Marco Belloli le souligne: «Chacune de nos actions, tout notre engagement implique d’en accepter les conséquences. D’autant plus qu’en tant que syndicat, nous assumons une responsabilité collective. Et c’est une tâche qui n’est pas toujours facile. D’une part parce que chaque catégorie professionnelle a ses propres exigences mais aussi parce que chacun de nous est différent. Heureusement le SEV, grâce à ses structures, peut garantir un traitement équitable pour tous.»
Marco Belloli a les traits tirés. La situation d’urgence sur le plan sanitaire et social déclenchée par le coronavirus a bouleversé les habitudes et secoué toute la société qui, soudain, a l’air perdue, fragile, sans aucun point de repère. «Au-delà du danger de contagion qui pose des défis concrets à celles et ceux qui travaillent dans le service public et ont des contacts directs avec les usagers, on se rend compte qu’autour de nous évoluent des femmes et des hommes avec leur propre histoire, leurs expériences, leurs souvenirs, leurs espoirs et leurs rêves. Même en cette période de peur et de désarroi. Pour nous aussi qui sommes au front, la situation est nouvelle et nous la découvrons chaque jour. C’est parfois difficile, nous essayons tous de faire de notre mieux», nous explique-t-il. Dans cette situation totalement inédite, il y a beaucoup de collègues qui interpellent le président ad interim de la ZPV Ticino. Il est nécessaire de garantir la protection de celles et ceux qui travaillent: «Nous avons agi et sommes satisfaits que les CFF aient écouté toutes nos revendications, par exemple pour ce qui est de limiter les tâches du personnel des trains pour garantir sa sécurité, avec la suspension des contrôles, des contrôles sporadiques et du relevé des fréquences», raconte-t-il. En ces jours difficiles chargés d’incertitudes, la première chose qu’il te dit lorsqu’il te voit est: «Comment vas-tu? Comment allez-vous?» Il se préoccupe constamment de son prochain. C’est ainsi qu’il fonctionne.
Marco Belloli est entré au SEV dès son engagement aux CFF. «J’ai tout de suite trouvé que le syndicat représentait une valeur sûre. Un lieu où la porte est toujours ouverte en cas de besoin. Mon père m’avait déjà expliqué l’importance d’adhérer à un syndicat». Il n’a pas tardé à accomplir diverses tâches au sein du comité de section de la ZPV Ticino dont il a finalement assumé la présidence. C’est un homme de terrain qui donne une grande valeur au travail de proximité réalisé par le syndicat. «Je ne pourrais pas concevoir mon rôle d’une autre manière. Nous passons une grande partie de notre vie à notre poste de travail. Nous rencontrons tous les jours des collègues et partageons des moments de joie mais aussi des préoccupations. Il m’est impossible de leur tourner le dos lorsqu’il y a des problèmes à résoudre. Je suis vraiment convaincu de l’importance de la solidarité. Car ensemble nous sommes plus forts! Et je dois dire que toutes ces années m’ont aussi permis de grandir en tant que personne».
Pour Marco, il était tout naturel d’entrer aux CFF pour suivre l’exemple de son papa qui était chef de gare: «j’allais souvent le trouver sur son lieu de travail. Ses horaires irréguliers, tellement différents de la majeure partie des gens et son travail tout à l’opposé du travail de bureau m’ont fasciné. Et ce qui m’a vraiment plu, c’est le contact avec la clientèle». Cela vous étonne?
Françoise Gehring