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Sous-traitance de la voie

Les TPG déraillent-ils?

Ayant pris connaissance d’un projet d’externalisation aux TPG, les huit salariés du service de la voie dont l’emploi est menacé ont tous signé une pétition remise à la direction. Le SEV-TPG soutient les collègues. Il est vent debout contre ce projet inacceptable et envisage divers moyens de lutte.

Le SEV-TPG va se battre contre le projet d’externalisation du service de la voie et défend les huit collègues menacés.

«Nous, employés de la voie, avons pris connaissance du projet de sous-traiter une partie de notre travail. Nous confirmons ce que nos représentants ont dit […], nous nous opposons à cette sous-traitance. Nous sommes déterminés à sauvegarder notre travail, d’autant que nous sommes tout à fait aptes à l’assumer.»

Le texte de la pétition remise à la direction début septembre et signée par les huit collègues de la voie dont l’emploi est très directement menacé par ce projet de sous-traitance est très clair.

Sous-traiter toute la voie ?

Ils s’opposent clairement au projet des Transports publics genevois (TPG) de lancer un appel d’offre pour l’entretien du rail par soudage. Ce projet contient tous les travaux de soudure et de maintenance (l’entretien, le dépannage et l’intervention d’urgence, y compris les travaux réalisés par le service de la voie).

En option, figure même le piquet voie, projet bloqué jusqu’ici en raison de la question des primes. Jusqu’ici, seule la question très spécifique de l’usure de courbe des rails était sous-traitée depuis des années. C’est à l’occasion du renouvellement de l’appel d’offre pour cette activité très spécifique que la direction songe à élargir le mandat à toute l’activité autour de la voie.

L’Office fédéral des transports avait fait remarquer que le service de piquet n’était pas assuré par suffisamment de personnes. Engager du personnel supplémentaire pour respecter la loi et les temps de repos, cela a un coût.

Menace sur l’emploi et la sécurité

«Pour la direction, externaliser semble donc être la solution de facilité pour assurer le même service sans que cela coûte davantage», s’indigne Valérie Solano, secrétaire syndicale SEV en charge du dossier. Au sous-traitant, soumis à la Loi sur le travail (LTr) plus souple sur les horaires que la Loi sur la durée du travail (LDT) à laquelle sont soumis les TPG, d’engager du personnel à meilleur coût pour faire son bénéfice.

«Au final, c’est bien du dumping organisé auquel se livre cet établissement autonome de droit public cantonal. Des personnes externes interviendront à la place de personnes qui sont déjà là», dénonce Valérie Solano.

Cela fait pourtant des années qu’une équipe très motivée et compétente s’occupe de tout ce qui touche à l’entretien de la voie. C’est grâce à elle que les trams genevois peuvent circuler en toute sécurité et peuvent compter sur son intervention en cas de problème.

Ce sont des collègues !

«Les conducteurs de tram des TPG veulent savoir sur quels rails ils sont en train de rouler. Pour eux, c’est une sécurité de savoir que l’entreprise est capable de faire ça. Ce sont des collègues!», insiste Solano.

Pour l’équipe de la voie, il est donc incompréhensible que la direction des TPG puisse songer à sous-traiter un tel service stratégique et crucial pour assurer un transport de qualité tant pour les passagers que pour les conductrices et conducteurs. Que deviendraient ces huit collègues si l’appel d’offre était vraiment lancé et qu’une entreprise le remporte? Il parait évident que ce projet fait planer une menace très claire sur leurs emplois.

«Le SEV-TPG est totalement opposé à toutes formes de sous-traitance car il estime que l’on ne peut pas contrôler la sécurité, que c’est une perte de savoir-faire, que ce sont des pertes d’emploi et que c’est une réduction de la compétence générale de l’entreprise, s’inquiète Valérie Solano. Cela affaibli également l’autonomie de l’entreprise qui n’est plus capable d’exécuter des travaux majeurs d’infrastructure, alors même que le réseau s’étend.»

Soutien du syndicat

A notre connaissance, l’appel d’offre n’a pas encore été déposé. La direction a donc encore la possibilité de rétropédaler et de renoncer à cette fausse bonne idée.

Le comité SEV-TPG a pris connaissance du problème au moment du dépôt de la pétition et accompagne l’ensemble des travailleurs de la voie menacés. Un courrier a été envoyé ce lundi à la direction pour faire part de l’opposition du syndicat et lui demande de renoncer à ce projet.

«Si la direction devait rester sourde à cette demande, le comité prendra les mesures qui s’avéreront nécessaires, met en garde Valérie Solano. Le SEV défendra les collègues face à cette mesure inique et dont la coloration néolibérale est indigne d’une entreprise publique.»

Yves Sancey
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