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Attaques contre l’accord post-grève

tpg : cuisson lente pour la grenouille

Le Conseil d’Etat attaque frontalement le protocole d’accord post-grève des tpg. Au même moment, le SEV-tpg rejoint le Cartel instersyndical de la fonction publique et du secteur subventionné. L’automne s’annonce chaud!

Davide De Filippo, Patrick Flury, Marc Simeth(Cartel); Valérie Solano, Jérôme Fay, Riccardo Carvalho et Vincent Leggiero (SEV) ont présenté à la presse les raisons de l’intégration du SEV au Cartel.

Le 2 septembre, le ministre de tutelle des tpg, Luc Barthassat, a demandé dans une lettre à la présidente du CA de diminuer la masse salariale de 5% entre 2017 et 2018. Sans toucher aux mécaniciens et aux conducteurs … sans doute trop mobilisables. La retour du SEV au sein du Cartel intersyndical de la fonction publique et du secteur subventionné accepté il y a deux semaines par les délégué-e-s du Cartel passe donc au second plan, même si cette union retrouvée constitue un « signal fort », selon Marc Simeth, président du Cartel. Cette union s’est présentée aux médias le 20 septembre.

En quoi, le protocole d’accord est-il attaqué ? « L’accord prévoit le maintien des effectifs et des mécanismes salariaux pour tout le personnel, pas seulement pour le technique et l’exploitation, a rappelé Vincent Leggiero, président de la section SEV-tpg. Ce sont plus de 3,6 millions à trouver dans la masse salariale. Autant dire que c’est impossible sans réduire les postes et/ou toucher aux mécanismes salariaux ». Et pourtant, interrogé par la Tribune de Genève, le département de Luc Barthassat affirme que les tpg peuvent trouver ces millions ailleurs, contredisant au passage leur propre lettre …

Cet épisode intervient alors que le Grand Conseil s’est penché sur une hausse des tarifs couplée à une augmentation de la subvention des tpg. Résultat des courses, la hausse des tarifs rapportera 8 millions de plus aux tpg et la subvention de l’Etat sera augmentée de 4 millions, soit 12 millions par année. Les tpg devant trouver 3,6 millions sur la masse salariale, le Conseil d’Etat reprend donc aux tpg ce que le parlement vient de donner …

Le tout alors que les tpg souffrent de sous-effectifs engendrant de mauvaises conditions de travail et un taux d’absentéisme autour des 10%. Soit près de deux fois le chiffre communément admis comme « normal ». Mais pour y remédier c’est le bricolage absolu. « Pourtant, une étude des tpg a déjà démontré qu’il manque 120 conducteurs et conductrices. La dégradation des conditions de travail est donc bien réelle », témoigne Jérôme Fay, du comité SEV-tpg.

La sous-traitance, tout sauf un remède

Autre problème majeur: la sous-traitance dont le PLR souhaite une augmentation à 20% maximum, contre 10% actuellement. Un compromis est sorti de la Commission des transports : 15%. « Nous lancerons le référendum si le Grand Conseil maintient cette hausse, avertit Valérie Solano, secrétaire syndicale en charge des tpg. Ce sont de fausses économies car les coûts des infrastructures, les arrêts, les wc par exemple, sont à la charge des tpg et non des sous-traitants. » Mais la sous-traitance ne touche pas que la conduite. Membre du comité SEV, Riccardo Carvalho a relevé que les tpg pourraient faire plus à l’interne dans la carrosserie par exemple, « mais faute de personnel c’est externalisé. Or la sous-traitance a des conséquences sur la possibilité de mobiliser des véhicules. Cette perte de temps a un coût sans compter que la qualité du travail baisse. » Et l’union des forces dant tout ça ? « Il était important de faire front uni et se mettre en situation de lutte », relève Vincent Leggiero. « Avec la vision du Conseil d’Etat on va tous dans la même direction, appuie Marc Simeth. Avec RIE III c’est une destruction terrible qui nous attend. Le Conseil d’Etat a tiré les leçons des grèves de la fonction publique. Désormais, il met la grenouille dans l’eau froide et fait chauffer gentiment comme ça il ne sent rien. L’an dernier, il a jeté la grenouille dans l’eau bouillante ! » Dans ce contexte, peut-on dire que ça va chauffer ?

Vivian Bologna

Commentaires

  • chaufeurdestl

    chaufeurdestl 29/09/2016 05:35:26

    Riccardo Carvalho dit : sans compter que la qualité du travail baisse. Je suis attristé de constaté que les chauffeurs travaillant pour la sous-traitance travaille moins bien que ceux des T.P.G. , Ils font ce qu'ils peuvent et pour certains le fait qu'ils ne travaillent pour la maison mère ne les font pas moins bien travailler.

  • Michel Piguet

    Michel Piguet 30/09/2016 12:31:06

    Le problème avec le conseil d'État, c'est que cela se joue sous forme d'un duel, Honte à lui! Il devrait penser plutôt utiliser la méthode "win-win". Mais pour lui c'est difficile, il est élu par un électorat sensible à la prose populiste. Donc à mon avis, si il était moins braqué dans son optique actuelle, il y gagnerait sans doute aussi politiquement. Des transports publiques qui fonctionnent c'est quand même plus populaires que des arguments populistes qui sont facilement démontables avec preuve à l'appui du coût de mauvaises décisions.