Votation genevoise du 29 novembre
CEVA : le cœur d’une étoile ferroviaire
Le 29 novembre, les électrices et électeurs genevois devront dire s’ils acceptent un crédit complémentaire pour financer la réalisation du CEVA, la liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives – Annemasse. Ce vote constitue un enjeu majeur pour l’avenir du transport ferroviaire dans le bassin franco-valdo-genevois car seul le CEVA peut transformer le cul de sac de Genève en nœud ferroviaire.
Les réseaux ferroviaires suisses et français ne se connectent actuellement qu’en un seul point : Bellegarde. En mettant en réseau les infrastructures ferroviaires existantes de la Haute-Savoie et de l’arc lémanique, le CEVA permettra d’aller en train de la rive droite à la rive gauche de Genève. Ainsi, Genève se trouvera au centre d’une vaste étoile ferroviaire, desservant dans un rayon de 60 kilomètres une population de près d’un million d’habitants, avec 230 km de ligne ferroviaire, desservant 40 gares dont 20 en France.
CEVA : d’une pierre quatre coups !
Longue de 16,1 km, dont 14,1 km sur territoire genevois, cette liaison suivra un parcours dont 60% sera en souterrain (tunnel ou tranchée couverte).
Le CEVA remplit 4 fonctions :
- il servira aux déplacements au sein de la ville, comme le ferait un métro, (ex. Bachet - Sécheron). 5 stations nouvelles seront construites : Lancy- Pont-Rouge, Carouge-Bachet, Champel-Hôpital, Eaux-Vives, Chêne-Bourg
- pour les voyageurs en provenance du canton de Coppet ou de France voisine, il permet d’accéder au cœur de la ville, sans devoir changer de moyen de transport ; c’est une liaison péri-urbaine de type RER ;
- il sert de liaison interrégionale rapide, càd. d’un centre à un autre, incluant notamment Lausanne et Nyon ;
- il est relié au réseau international. Un trajet tel que Annecy – Neuchâtel, aujourd’hui impossible, pourra se faire grâce au CEVA.
Le CEVA offrira 6 liaisons par heure (de 5h à 1h), 7 jours sur 7. Cette offre se décompose de la manière suivante : 4 RER, avec une cadence d’un quart d’heure, desserviront tous les arrêts depuis Coppet et les 5 nouvelles gares du parcours jusqu’à Annemasse (et 3 d’entre eux continueront sans transbordement en direction d’Evian, de St-Gervais et d’Annecy) et 2 trains RegioExpress à deux étages relieront Lausanne à Annemasse sans transbordement, en desservant les gares de Lancy-Pont-Rouge et des Eaux-Vives. En termes de fréquence, 4 RER ajoutés aux 2 RegioExpress font que, au cœur du bassin, il y aura 1 train toutes les 10 minutes.
Le besoin en déplacements de fait que s’accroître, l’offre doit suivre
Comme souvent, Genève a du retard : toutes les grandes villes suisses ont leur RER depuis au moins 10 ans. A Genève, la situation devient d’autant plus urgente que, d’ici 20 ans, le bassin franco-valdo-genevois comptera 200'000 habitants et 100'000 emplois de plus. Si le canton ne se dote pas d’une solution de transport efficace, que seul un RER peut apporter, il deviendra irrespirable, dans tous les sens du terme !
Genève ne paie que 43% de la facture totale
Le crédit initial pour le CEVA a été calculé en 2000. Neuf ans plus tard, la prise en compte des demandes des communes, des services cantonaux mais aussi de l’Office fédéral des transports rend nécessaire de voter un crédit complémentaire. Le Grand Conseil a, dans ce cadre, décidé d’y inclure toutes les améliorations techniquement possibles aujourd’hui pour diminuer le son solidien (vibrations produites dans le sol) afin de répondre aux inquiétudes des riverains.
Le coût du CEVA s’établit aujourd’hui à 1'479 millions des francs. Ce montant tient également compte des rentrées des appels d’offres pour tous les travaux de gros œuvre, donc l’essentiel du chantier.
Grâce à la convention de 1912, toujours valable, la Confédération prend à sa charge plus de la moitié des frais et a déjà confirmé par écrit qu’elle assumerait sa part du renchérissement. Mais cette promesse ne concerne que le CEVA. Dès lors, le CEVA ne coûtera à Genève que 642 millions. Ce montant représente moins d’une année des recettes fiscales apportées par les frontaliers !
Le tracé alternatif est une vaste blague
Le « barreau sud » proposé par les référendaires n’est qu’un leurre. Non seulement, il ne dessert pas la ville – et, donc, n’est pas utile aux Genevois - mais il finit en cul de sac au pied du Salève. La plus grande ville française desservie de ce côté serait St Julien, 11'000 habitants, alors qu’Annemasse en fait le triple. Et, pour couronner le tout, les autorités françaises ont, à réitérées reprises, indiqué que ce tracé ne les intéressait pas.