RPV Genève : un premier pas dans la bonne direction
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À la suite d’une pétition de la RPV Genève demandant de meilleures conditions de travail remise le 16 juillet à Berne, une séance a eu lieu le 5 novembre. Les collègues de la manœuvre ont été entendus. Les tours se sont améliorés, des locaux de pause et de repos ont été créés. Pour la section, tout n’est pas encore parfait, notamment les horaires, mais on va dans la bonne direction.
« Nous sommes satisfaits d’avoir été écoutés. Depuis notre pétition, il y a eu un certain nombre de changements dans la bonne direction, même s’il y a encore des choses à améliorer, notamment au niveau de la répartition annuelle et de la rotation », résume Qamil Lutfiu, président de la section SEV RPV Genève. Avec le vice-président Osmani Enver, ils me font la visite de leur local réservé à la manœuvre qui a été refait à neuf (photo). Ils me montrent ensuite le local de repos assombri et ses trois fauteuils « Stressless » et, à l’étage, leur local de pause qui permet de manger avec machine à laver, plaques et micro-ondes. « C’est un succès par rapport aux demandes exprimées par la base et cela montre que la mobilisation paie et que cela vaut la peine de se syndiquer », se réjouit de son côté Vincent Barraud, secrétaire syndical au SEV en charge des CFF en Romandie
Avec le recul, Qamil peut mesurer le chemin parcouru depuis le 16 juillet quand il remettait une pétition au Bollwerk à Berne avec deux secrétaires syndicaux SEV. Cette pétition était signée par la quasi-totalité des 60 employé·es de la manœuvre à la gare de Genève-Cornavin.
Les problèmes soulevés étaient triples. Les horaires de travail étaient extrêmement variables. De nombreux tours de service étaient souvent trop longs (et interrompus par de longues pauses), d’autres étaient en revanche trop courts, à peine 6 heures. Cette irrégularité engendrait une fatigue excessive et des difficultés à concilier vie professionnelle et privée. La pétition pointait du doigt ensuite les cas de maladie parmi le personnel qui avaient augmenté de façon significative. Troisièmement, la pétition demandait un local adéquat pour les pauses qui soit séparé du passage, avec l’équipement de base nécessaire afin que les employés puissent se reposer convenablement.
Le 22 août, la direction a indiqué dans un courrier adressé au SEV qu’elle avait pris au sérieux les demandes et qu’elle avait demandé aux responsables concernés à Genève de trouver des solutions aux problèmes soulevés par la pétition. Des mesures et des ajustements avaient alors permis de réduire l’amplitude de certains services en diminuant la durée des « pauses coupées ». Les tours débutants avant 4 h du matin avaient été limités. L’idée d’une implication renforcée de la répartition était notamment annoncée ainsi que l’engagement de créer un espace de repos adéquat. Des discussions ont eu lieu ensuite à l’interne pour avancer en ce sens.
Le 5 novembre, une séance commune a eu lieu entre la direction régionale, les chefs de site, le SEV et les représentants locaux du personnel pour présenter le résultat des avancements des solutions amenées avec un agenda pour ce qui n’était pas encore terminé. « On a été bien accueilli. On nous a écoutés et pris au sérieux », indique Qamil. En ce qui concerne la planification, le nombre de tours réels a augmenté mais le nombre de tours vus comme trop petits a été réduit. Le nombre de tours avec des pauses longues de plus de 30 minutes a été énormément réduit. « Il y a eu une vraie volonté de mieux équilibrer les tours. Nous sommes passés de 111 tours avec pause longue à … 5 », se réjouit Vincent Barraud. « C’est ce que demandaient principalement les collègues qui veulent des pauses courtes ! Et c’est ce qui a été fait, malgré une augmentation de la charge de travail, en raison de travaux notamment. » Les tours très longs, de plus de 9 heures de travail, sont passés de 41 à 5 également.
« Dans l’ensemble, je suis plutôt satisfait, indique Qamil, même si par rapport à l’idéal, il y a encore du travail. C’est un bon premier pas dans la bonne direction ». Il ajoute : « Il y a toujours des situations où seulement deux jours de congés sont attribués à la suite d’une journée de travail qui a terminé à 5 h du matin. C’est insuffisant pour récupérer. Par ailleurs, les tours de services qui peuvent finir à 5 h du matin sur un jour de congé restent très problématiques ! ». Osmani fait aussi remarquer que « les tours sont encore un peu mélangés et manquent de régularité. Certains collègues finissent parfois très tard et recommencent très tôt. Ce sont un peu les montagnes russes. Ces tours sont fatigants et laissent peu de place à une vie de famille digne de ce nom ».
« Nous allons suivre dans l’année ce que les plannings vont devenir, prévient Vincent. Il y aura forcément des modifications au fur et à mesure des changements d’horaires. Nous sommes au début de l’effort, qui a été important. Mais il faut absolument éviter que l’on revienne à ce mode dégradé qui a usé de nombreux collègues ces dernières années. »
Yves Sancey