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Chemins de fer du Jura (CJ)

Olivier Luder,cheminotsur le départ

Au Jura, aux Franches-Montagnes en particulier, qui dit CJ dit Olivier Luder, qui dit Olivier Luder dit CJ. Après quarante-trois ans et trois mois d’activité comme mécanicien de locs, il prendra officiellement sa retraite au 31 janvier, qui l’eut cru ! Son parcours tient aussi à son engagement syndical très actif.

Olivier Luder et le « Baitchai » ne font qu’un aux CJ et pour Carnaval.

Chacun connaît encore le succès phénoménal du film de Claude Schauli, réalisateur pour la RTS « Les 4 saisons du petit train rouge », dont Olivier était le fil rouge. Son image a marqué de manière durable les esprits des petits et grands et l’image des CJ lui est intimement associée. Ce n’est pas tout, la disponibilité du gaillard a toujours été totale avec la compagnie, à toute occasion, par exemple : le train de Saint-Nicolas, c’est lui, le conteur dans les trains pour le 125e de la ligne Saignelégier – La Chaux-de-Fonds, c’est aussi lui. Viscéralement, Olivier porte les CJ, les chemins de fer, le service public en général en lui. Il aime aussi rappeler la vie de son grand-père au temps de la vapeur aux Franches-Montagnes. D’ailleurs encore aujourd’hui, il aime se qualifier d’ouvrier cheminot, et non de mécanicien, ou de collaborateur.

Son activité professionnelle débute le 1er novembre 1981, syndiqué dans la foulée, il devient président de section VPT du Jura en 1986 et jusqu’en 1997. L’engagement syndical lui semble donc une évidence et son argument afin de syndiquer ses collègues est souvent celui-ci : « Pour avancer, il faut être unis, se rassembler, la solidarité est notre force. » Comme président, et même après, le personnage est connu loin à la ronde des collègues romands. Jusqu’à peu, Olivier montait systématiquement à la tribune des assemblées romandes, congrès, prises de paroles souvent marquantes. Parmi ses combats, le statut des saisonniers CJ, le raccordement des CJ à Delémont, mais aussi concevoir la section SEV comme une grande famille, organisant pique-niques, marches, sorties. Il siège aussi au parlement cantonal, élu socialiste. Par conviction, jamais il n’a conduit de voiture, se déplaçant toujours en train ou en vélo. Pour sa retraite, ce jeune grand-père ambitionne, avec son épouse Adrienne, de parcourir l’ensemble des lignes ferroviaires de Suisse. Samedi 25 janvier à 12 h 14, il terminera sa dernière course Glovelier-Saignelégier, puis rendra les manettes !

Olivier aime faire vivre les traditions locales. Depuis 1989, il anime le « Baitchai » de Saignelégier. Après cinq générations de trains CJ, une rame est enfin baptisée « Baitchai », comme un cadeau de départ ou la marque de son empreinte personnelle, tant Olivier, les CJ et le « Baitchai » de carnaval sont imbriqués !

Jean-François Milani

Le batchai : kesako ?

Le baitchai est une tradition unique au monde et typiquement franc-montagnarde. Les baitchaiteurs et les baitchaiteuses redoublent d’efforts pour faire un maximum de bruit et éloigner les mauvais esprits avec leurs tambours et trompettes, la veille du Mardi gras. La tradition du baitchai consiste à propager partout un bruit répétitif visant à éloigner les esprits hantant le village, permettant ainsi à ce dernier de retrouver la tranquillité juste avant l’entrée en Carême.