Fatigue et CCT au point mort
Le personnel des TL a rejoint la fonction publique en lutte

Le 26 novembre en fin d’après-midi, une partie du personnel des tl (transports publics lausannois) s’est joint au cortège de la fonction publique vaudoise en lutte. Cela a permis de témoigner leur solidarité avec le service public attaqué en raison des coupes budgétaires prévues (plus de 300 millions) par le Conseil d’État assis sur un matelas de plus de 11 milliards. Le but était aussi d’attirer l’attention sur la dégradation des conditions de travail, de sécurité et de santé aux tl, ainsi que sur le blocage dans le renouvellement de la CCT-tl.
Cette première étape de mobilisation avait été votée à l’unanimité lors de l’assemblée du personnel du 5 novembre suivie par plus de 200 collègues. Manque chronique d’effectifs, absentéisme élevé, fatigue généralisée, amplitudes horaires trop grandes, manque de coordination… Autant de problèmes déjà dénoncés dans une pétition en 2024, restés largement sans réponse (voir notre dernière édition).
Avec cette 3e mégamanif, la mobilisation de la fonction publique et parapublique vaudoise est historique, avec 28 000 personnes dans la rue. Des journées de grève et des actions symboliques se sont déroulées dans les écoles, les gymnases, l’université, les hôpitaux, les milieux d’accueil de la petite enfance, le social, l’administration et même la police.
Dans le cortège, plusieurs centaines de collègues des tl ont dénoncé le fait que les améliorations des conditions de travail ne devraient pas coûter un seul centime, selon un accord préalable à la négociation que la direction voulait faire signer aux syndicats.

Sur une place du Château débordante de monde, le président de la section SEV-tl, Manuel José Antunes de Lima a pris la parole (photo). Il a dénoncé ce « chèque en blanc à zéro franc » pour toute réponse aux collègues qui se démènent tous les jours pour transporter la population, au risque d’en perdre la santé avec des amplitudes trop longues et des conditions de travail trop pénibles, qui s’empirent. « L’austérité du Canton déteint sur celle des communes et des TL. À la fin, la variable d’ajustement c’est toujours les travailleuses et les travailleurs. Transports, écoles, hôpital, le mépris, ça suffit ! » a-t-il conclu.
Yves Sancey