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Sur les traces de ...

Giuseppe Lanini, formateur pour les apprenant·es constructeurs de voies ferrées

Giuseppe Lanini s’occupe de la formation pratique de base (1re année) des apprenant·es constructeurs·trices de voies ferrées chez login : « La construction des voies ferrées est un milieu dangereux et les apprenant·es font tout d’abord une première année de base durant laquelle ils·elles sont rendu·es attentifs·ves à la sécurité et au maniement des instruments », nous explique-t-il.

Giuseppe Lanini a débuté il y a 35 ans une carrière de constructeur de voies ferrées, après un apprentissage de maçon. Aux chemins de fer, il a eu l’opportunité d’occuper divers postes, toujours dans le domaine de la voie : « J’ai grimpé les échelons en commençant par un poste de machiniste, puis je suis passé au bureau, ensuite je suis devenu chef d’équipe et en 2020, j’ai décidé de relever le défi que représente le poste de formateur. J’ai toujours eu besoin de changement... et j’ai pensé qu’il serait utile de transmettre mon bagage et mes expériences aux jeunes ». Le travail est varié, chaque année le groupe de jeunes change : en 2024, Giuseppe a accueilli sa première fille apprenante constructrice de voies ferrées et, cette année, il a de nouveaux élèves, un groupe plutôt hétéroclite du point de vue de l’âge, de l’expérience et de la culture : « Cela me plaît de travailler avec les jeunes. Parfois, cela me permet d’affronter les situations d’un point de vue différent et avec d’autres méthodes de travail. Je suis toujours ouvert à la discussion avec eux sur les diverses possibilités. »

Après cinq ans, Giuseppe est encore enthousiasmé par son choix de carrière, car chaque année, il se trouve devant un nouveau défi avec un nouveau groupe d’apprenant·es. Depuis quelques années, il a décidé d’amener les jeunes tout de suite, déjà en première année d’apprentissage, sur des chantiers réels : cela les motive et contribue à créer un esprit d’équipe ainsi qu’une bonne collaboration.

En l’entendant parler, on comprend que Giuseppe est vraiment enchanté de son travail, même s’il admet qu’il lui manque parfois au quotidien des contacts avec d’autres adultes formateurs. Le constructeur de voies ferrées s’occupe de tout ce qui concerne l’infrastructure ferroviaire, l’entretien et la rénovation des voies. La technologie progresse et il y a toujours plus de machines pour faire le travail, mais une bonne partie des choses est encore faite à la main et il y a toute une série de mesures à effectuer aussi manuellement. En somme c’est un métier très manuel, mais qui demande également d’utiliser ses méninges : « C’est un travail de grande précision, nous devons être attentifs au millimètre près, et c’est aussi un travail d’équipe dans un monde de plus en plus individualisé », explique Giuseppe avant de poursuivre : « Quand j’ai commencé aux chemins de fer, on avait notre équipe avec laquelle on travaillait tout le temps et cela permettait de développer des rapports plus amicaux avec les collègues, par contre aujourd’hui on change de collègues chaque jour et il est plus compliqué de développer un esprit de collaboration. »

Giuseppe n’a pas adhéré au syndicat tout de suite en début de carrière. Quand il a commencé à s’intéresser aux sujets syndicaux, il s’est laissé prendre au jeu et aujourd’hui il est devenu un membre actif du SEV.

« J’ai fait la connaissance du syndicat lorsque je suis entré à la commission du personnel, à peu près dix ans après avoir commencé à travailler aux CFF. Aujourd’hui, je suis membre de la commission centrale de la sous-fédération du personnel des travaux (BAU), dans laquelle je m’occupe principalement des questions qui concernent la Suisse romande et le Tessin. J’ai aussi défendu avec succès l’idée de mettre les apprenant·es directement dans leur sous-fédération de référence afin d’en augmenter le taux d’organisation et de construire le syndicat du futur ».

Pour lui, le syndicat est important en tant que force œuvrant pour le bien de la collectivité. Plus nous sommes nombreux, plus nous pouvons mettre en avant avec succès nos revendications et défendre avec détermination nos conditions de travail.

À côté du travail, Giuseppe est membre d’un patriciat qui s’occupe de la gestion du territoire, il aime faire de longues excursions avec son chien et fait aussi occasionnellement du vélo.

Veronica Galster