1 septembre 2023 | Actualité / journal SEV

Trafic régional voyageurs: pétition contre les projets de coupes

Le SEV a lancé une pétition avec syndicom et le SSP : nous récoltons des signatures afin de montrer au Conseil fédéral et au Parlement que les mesures d’économie dans le transport régional de voyageurs sont clairement un « no go ».

La Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, cheffe du Département fédéral des finances, prévoit de réduire les contributions fédérales pour le transport régional de voyageurs. Concrètement, les entreprises régionales de transport recevront l’année prochaine 7,8 %, soit environ 92 millions de francs de moins. De plus, ceci ne doit pas constituer une mesure unique mais être appliqué durant plusieurs années. Le SEV considère que cela ne peut pas se passer ainsi.

« On ne peut pas estimer précisément les conséquences aujourd’hui mais, une chose est sûre, c’est qu’un tel démantèlement ne passerait pas inaperçu », déclare le vice-président SEV Christian Fankhauser. « Cela engendrerait des suppressions de prestations en trafic régional. En clair l’horaire serait réduit. Certains lieux ne seraient plus desservis par les transports publics. Et bien sûr, le personnel subirait les conséquences de toute cette pagaille. » Il est à craindre que les entreprises, en plus de revoir leurs prestations à la baisse, réduiraient également leurs effectifs. Des postes seraient supprimés ou resteraient inoccupés. Pour Christian Fankhauser la situation serait catastrophique : « Aujourd’hui déjà, beaucoup de collègues sont à bout. Si les entreprises devaient supprimer une partie de leurs effectifs, la pression augmenterait encore pour le personnel restant. Il y aurait des tours plus longs, des jours libres supprimés, etc... » En fait, actuellement, il y a au contraire un besoin urgent de personnel en plus.

Menace de baisse des salaires réels

Mis à part les suppressions au niveau des prestations et du personnel, les salaires pourraient également être touchés. « Nous n'accepterons pas de renoncer à une compensation de coût de la vie sous prétexte que les entreprises doivent faire de économies. Tant les pouvoirs politiques que les employeurs doivent savoir que la paix sociale à un prix ! » poursuit Fankhauser en pensant aux négociations de cet automne. Si les salaires ne sont pas relevés, le personnel subira une perte du pouvoir d’achat : les primes des caisses maladies, les loyers, les prix des denrées augmentent et par conséquent, les portemonnaies se vident. « Nous pouvons donner un signal contre une telle évolution, avec les collègues des autres syndicats, en nous rendant tous à Berne le 16 septembre, pour manifester en faveur d’une hausse des salaires et des rentes » affirme Christian Fankhauser, et de préciser : « Nous devons montrer que nous sommes forts ! C’est important que nous puissions motiver tous nos collègues à être solidaires et à venir nous rejoindre. Descendons tous dans la rue ! »

Fausse direction pour le climat

Les suppressions dans le transport régional de voyageurs ne sont pas seulement néfastes pour le personnel mais aussi pour l’avenir des transports publics et pour la politique climatique de Suisse. Le 18 juin, le peuple a clairement accepté la nouvelle Loi sur le climat et l’innovation. Cette loi exige une réduction de l’empreinte carbone pour parvenir à zéro émission nette en 2050. Une possibilité pour atteindre cet objectif ambitieux est de décarboniser les transports. Les transports publics peuvent y contribuer ! Il serait absurde de vouloir économiser à cet endroit, justement maintenant.

Ueli Stückelberger, directeur de l’Union des transports publics (UTP), le dit également dans un commentaire dans la NZZ : « Les transports publics jouent un rôle important pour parvenir à atteindre les objectifs climatiques. Ils constituent un moyen de transport peu polluant et extrêmement efficient sur le plan énergétique, et font donc partie de la solution. Concernant les transports publics routiers, le passage à des bus à propulsion écologique représente un grand défi et ceci ne pourra pas être réalisé dans des délais convenables sans les contributions fédérales. Et sans elles, la branche des transports publics ne sera pas en mesure d’accomplir ce qu’exige la Confédération. » Dès lors, il est nécessaire de pouvoir compter sur une recrudescence d’investissements au lieu de telles mesures d’économie.

Au vu de cette situation, il est très important que les membres SEV et des deux syndicats partenaires dans le domaine des transports publics, syndicom et le SSP, signent la pétition. Il faut absolument éviter un démantèlement du transport régional de voyageurs. Le Parlement doit rejeter le projet de Karin Keller-Sutter !

Michael Spahr