sulle orme di ...
Maurizio, Sulmoni, controlling
Lorsqu’il parle de ses voyages, son regard reflète mille souvenirs. Eclectique, polyvalent, Maurizio Sulmoni, vice-président central de la sous-fédération TS, est un homme posé, sûr de lui et doté d’un talent naturel pour les relations humaines. Il sait écouter et jouer le rôle de médiateur et surtout, il sait prendre des décisions. Rencontre sur son lieu de travail, aux ateliers CFF Cargo à Chiasso. Il est actif dans le domaine du controlling et s’occupe de nombreux projets d’administration et commerciaux.
Lorsqu’on demande à Maurizio Sulmoni de nous raconter sa carrière, il sourit: « Tu as le temps ? Quelle longueur doit avoir ton texte ? » Doté d’un diplôme fédéral en électronique et en électrotechnique, Maurizio a d’abord travaillé dans le privé et lorsqu’il s’est retrouvé sans emploi, il n’est pas resté les bras croisés. « J’aime les défis, et prendre des risques. J’ai même travaillé comme serveur à un moment de ma vie. Tout plutôt que de rester inactif. J’aime beaucoup le contact avec les gens. Et même si j’ai devant moi des personnes compliquées ou difficiles, je trouve toujours moyen de me mettre d’accord avec elles. » Maurizio incarne la force tranquille. Il a grandi dans une famille de cheminots - son père était chef d’équipe de manoeuvre - et a baigné dans ce climat depuis tout petit. Durant les grandes années du rail à Chiasso il y avait une multitude de possibilités de travailler dans la branche. « Il y a eu un concours pour devenir mécanicien et mon père m’a poussé à y participer. Mais j’avais une autre idée en tête… et surtout : je déteste le travail répétitif. Je ne l’ai pas fait tout de suite mais finalement, pour faire plaisir à mon père, j’ai quand même posé ma candidature. J’ai passé les examens et terminé la formation, et puis je me suis limité à travailler en tant que chauffeur. J’ai tout de suite compris que ce métier était trop monotone pour moi et que les rapports sociaux étaient trop limités. » En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Maurizio a reçu une proposition pour un autre poste. Et ainsi durant quelques années il a travaillé au dépôt de Bellinzone à l’entretien des locomotives. « C’est là que ma carrière dans les chemins de fer a vraiment commencé. Je dois reconnaître que je suis arrivé au bon moment car beaucoup de portes se sont ouvertes et j’ai eu de nombreuses possibilités. »
Il a atterri à Chiasso et n’a plus jamais bougé de là, malgré tous les postes à responsabilités qui lui ont été offerts en Suisse allemande. « Dans la vie, il faut avoir du professionnalisme et une bonne formation mais il est vrai que la chance joue aussi un grand rôle. » Si l’on considère la carrière de Maurizio Sulmoni, on comprend le sens du proverbe «la chance sourit aux audacieux». Sa capacité à relever les défis, à prendre des risques, et sa curiosité pour tout ce qui est nouveau ont été valorisées aux CFF. En outre, Maurizio n’a jamais cessé de se former et de se perfectionner professionnellement. Aujourd’hui, il travaille à Chiasso mais dépend directement d’Olten. Il se charge de tâches administratives et commerciales et assure une fonction importante dans le domaine du controlling. Il rappelle avec satisfaction que « les ateliers de Chiasso ont été les premiers de Suisse à s’ouvrir à la clientèle privée ».
Sa progression au syndicat s’est faite tout naturellement. « A la maison, le syndicat était partout. Mon père était un grand militant du SEV et il a aussi occupé la fonction de secrétaire de la section RPV. Tout petits, nous allions au 1er Mai avec mes frères Jonathan et Christian (membres SEV eux aussi, ndr) », se souvient Maurizio. Il a adhéré au SEV en 1992. « Je m’en rappelle bien : c’était Massimo Piccioli (un autre grand militant du SEV, ndr) qui m’a présenté le syndicat et il a eu de la chance car ce fut une tâche facile pour lui de me recruter », nous confie-t-il avec un sourire. Notons dans le parcours extraordinaire de Maurizio qu’il a mis sur pied la première commission du personnel avec Gianni Frizzo. « Aux CFF, je me suis toujours trouvé en position de devoir recommencer à zéro dans de nouvelles tâches et de nouvelles fonctions. J’étais une sorte de précurseur, c’est un rôle parfait pour celui qui est ouvert aux nouveautés et aux défis. » Au SEV, Maurizio a occupé diverses fonctions allant de la présidence de la section tessinoise de TS à son poste actuel de vice-président central TS. « Pour le syndicat aussi l’heure est aux défis parce qu’il doit trouver de nouvelles solutions et répondre à de nouveaux besoins. Le monde change tellement vite et le syndicat doit faire de même, tout en continuant bien sûr de défendre nos droits », souligne-t-il.
Voyageur passionné, lorsqu’il parle de ses voyages en Afrique son regard s’illumine et il raconte avec une grande précision ses expériences dans les villages retirés. Maurizio est un globe-trotteur, il aime cultiver les rapports sociaux et en retire une grande richesse dont il prend grand soin. « J’aime cuisiner pour mes amis et écouter leurs histoires, partager des moments avec eux. Mais lorsque j’ai besoin d’espace pour moi, je m’arrange pour le créer. »
Françoise Gehring