En Afrique ou en Asie, on se réjouirait
Que faire du « vieux » matériel roulant des chemins de fer suisses?
Prochain arrêt : la casse ? Du bon matériel roulant de loin pas en fin de vie est envoyé à la casse, alors qu’en Afrique et en Asie, des compagnies de chemin de fer ont un besoin urgent de wagons ? Inacceptable !
La loi sur l’égalité pour les handicapés a entraîné pour les chemins de fer suisses une vague d’achats de matériel roulant conforme aux nouvelles prescriptions. C’est une bonne chose, ainsi qu’une bénédiction pour Stadler Rail, Bombardier et Siemens. Les transports publics font peau neuve et les véhicules répondent ainsi aux vœux de la majorité des usager-e-s et des entreprises de transport.
Des wagons à la casse ?
Cela a pour conséquence une montagne de « vieux » véhicules en trop, qui auraient en fait facilement pu rouler pendant 20 années encore. Car leur état technique est en règle générale exceptionnel.
Si l’on sait qu’en Afrique, les voitures voyageurs sont énormément recherchées, il est regrettable que chez nous, on les envoie à la casse sans envisager leur utilisation sur ce continent, à titre d’aide au développement durable. Ci-après, un exemple de solution.
J’ai appris par Stadler Rail que Camrail, au Cameroun, cherchait de toute urgence des voitures voyageurs parce que celles qui leur avaient été livrées il y a peu par des constructeurs chinois avaient dû être mises hors service à cause de leur mauvaise qualité. Camrail a immédiatement montré un grand intérêt pour mes questions. Avec les 15 voitures voyageurs des Chemins de fer appenzellois, l’entreprise voulait former trois trains de cinq wagons et réactiver ainsi le trafic Intercity entre la ville portuaire de Douala et la capitale Yaoundé (env. 300 km), qui avait été interrompu. Un ingénieur contrôle a alors vérifié les wagons et déclaré: « C’est un crime que d’envoyer ces véhicules à la casse. » Des paroles qui devraient faire réfléchir nos spécialistes et nos politicien-ne-s. Camrail n’est malheureusement pas parvenue à organiser dans les délais impartis le financement nécessaire à l’achat et au transport des wagons. Les moyens financiers des pays africains sont vraiment limités. Tout de suite après, une autre compagnie de chemin de fer s’est employée à acquérir ces wagons: la STI-B, qui exploite la ligne entre Ouagadougou (Burkina Faso) et Abidjan (Côte d’Ivoire).
En janvier, son directeur général, son directeur technique, son directeur financier et un autre cadre de l’entreprise ont inspecté de près les wagons pendant deux jours et furent heureux de pouvoir les acquérir. Ils ont signé le contrat d’achat par retour de courrier.
Afin de rendre plus confortable l’aménagement intérieur spartiate des wagons pour une ligne de transit de 1000 kilomètres représentant un trajet d’une durée pouvant aller jusqu’à 30 heures, les wagons seront d’abord acheminés dans une entreprise roumaine de transport, ensuite à Abidjan, par bateau. Espérons qu’ils rendront de longs et bons services dans ce pays pendant encore 20 à 30 ans.
Les offrir ?
La DDC, qui est responsable de l’aide au développement de la Confédération, devrait examiner le plus rapidement possible si elle ne pourrait fournir une aide sous forme de matériel roulant offert. Envoyer à la casse les nombreux wagons qui seront sous peu en trop – comme par exemple les trains « Mandarines » (« Mandarinli ») entre Berne-Soleure – ne serait pas nécessaire. La solution serait de les offrir. Des membres du Parlement à qui nous avons posé la question trouvent que c’est une bonne idée. Beaucoup de pays en développement ont des réseaux à voie normale ou métrique sur lesquels des wagons suisses seraient très utiles encore longtemps. J’espère que les politiques mettront bientôt à disposition des fonds pour ce genre de don.
Le trafic ferroviaire en Afrique s’est centré ces dernières décennies sur le transport des marchandises. Mais on veut désormais encourager le trafic voyageurs sur rail. Nous avons les wagons – l’Afrique et l’Asie ont les rails !
Egon Minikus
Veuillez s.v.p. adresser vos questions et propositions directement à , 079 319 21 51; adresse postale: Hinterwies 2, 9042 Speicher.
Commentaires
Michaela Zimmermann 21/02/2019 08:14:35
Wunderbar - ein toller Vorstoss in der heutigen "Wegwerf-Gesellschaft"! Bravo!
zigerli 22/02/2019 12:02:11
Würde ich sehr begrüssen. Bravo warum Verschrottung wenn andere es noch gebrauchen können.
Roberto Frik 26/02/2019 08:02:41
Besser als Geldspenden, die in der Korruptionsschleife verschwinden. Dazu noch einige Techniker im Unterhalt ausbilden. Das wäre gelebte Entwicklungshilfe, die auch vom Volk verstanden und akzeptiert würde.
Bahnfan, 26.02.19