Victoire du personnel
Caisse de pension TPG recapitalisée
L’Etat de Genève recapitalisera la Fondation de prévoyance en faveur du personnel des Transports publics genevois (TPG). Le Grand Conseil a accepté en urgence le 30 août au soir un projet de loi amendé dans ce sens par Ensemble à Gauche (EàG).
Ce vote évite de voir se dégrader massivement les retraites des salarié-e-s TPG comme le prévoyait un projet de loi du gouvernement et permet de maintenir les rentes à leur taux actuel. «Cette victoire est celle d’un combat du personnel des TPG porté par le Comité SEV-TPG», déclarent les délégué-e-s.
Cela est d’autant plus important que la caisse de pensions des TPG est la caisse publique qui octroie les rentes les moins élevées du canton et qu’entre 2014 et 2017, les salarié-e-s des TPG ont déjà consenti à des sacrifices, perdant l’équivalent de 20% de prestations. La mobilisation du personnel des TPG initiée dès le mois de février par le SEV a évité le vote de la loi au mois d’avril. Selon Comité SEV-TPG, cela a été bénéfique puisque la votation du 19 mai dernier concernant la caisse de prévoyance de l’état de Genève (CPEG) conservait, comme le voulaient les syndicats, la primauté accordée aux prestations et non aux cotisations.
Le sort de la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève a été scellé lors de la votation du 19mai en conservant, comme le voulaient gauche et syndicats, la primauté accordée aux prestations et non aux cotisations, celui de la caisse des employés TPG restait en suspens. Les retraites de 2000 salarié-e-s en dépendaient. Le gouvernement genevois avait proposé de modifier le fonctionnement de la caisse des TPG afin de passer à un système plus défavorable de primauté des cotisations. Avec ce système, la rente est calculée en fonction du capital accumulé par l’assuré et des rendements sur les marchés financiers. La primauté des cotisations (montants des rentes proportionnels aux cotisations des assurés) est en général moins favorable à l’employé que la primauté des prestations (rente garantie à l’âge de la retraite).
Le projet du Conseil d’Etat impliquait aussi une baisse du taux technique d’un demi-point et environ 10% de pertes supplémentaires pour les salariés des TPG, voire le double pour les travailleurs les plus âgés. Autre point important, la réforme du gouvernement faisait porter le poids de cette recapitalisation sur les épaules des TPG. Une charge annuelle estimée à environ 3,5 millions de francs pour l’entreprise publique, qui aurait diminué dans le même temps son taux de cotisation de 3,5%. Les employé-e-s des TPG étaient vent debout contre ce projet de loi. Le SEV avait annoncé un référendum s’il devait être voté ainsi par le Grand Conseil.
La recapitalisation par l’Etat votée le 30août relève du bon sens et permet d’éviter aux TPG des mesures d’économies aux conséquences potentiellement néfastes pour les salarié-e-s et les prestations à la population. «Bon sens, insite le Comité SEV-TPG, que la mobilisation du personnel a dû rappeler et mettre en évidence afin de le faire valoir.»
Ce vote représente une victoire importante pour les salarié-e-s des TPG. Réunis lors de deux assemblées du personnel, ces derniers ont voté à l’unanimité sans abstention contre le projet de loi du gouvernement et pour les amendements déposés par EàG.
Yves Sancey