Navigation sur le Lac Majeur
Le personnel reste sur le qui-vive
Le dialogue a repris entre les syndicats et les dirigeants de la SNL (Lugano) et NLM (Lac Majeur) après la longue grève du personnel sur le bassin suisse de la NLM. Cette rencontre a permis de clarifier les positions de chacun. Les syndicats demandent une rencontre urgente avec le canton.
Jeudi dernier, la communauté syndicale (SEV, UNIA, Ocst et commission du personnel NLM) emmenée par le secrétaire syndical SEV Angelo Stroppini a donc rencontré les dirigeants de la SNL et de la NLM. Il y aura forcément d’autres rencontres. Une fois la glace brisée, les parties ont exprimé leur volonté de dépasser la défiance mutuelle, le tout dans un climat constructif et ouvert.
Agostino Ferrazzini, CEO de la SNL, a immédiatement indiqué aux syndicats qu’il attend encore le business plan du futur consortium et que, sans ce document stratégique, il ne peut donner des informations concrètes sur l’avenir de la navigation. La création de ce consortium tant souhaité tant du côté suisse qu’italien n’est pas encore réalité. Selon Ferrazzini, avec le renvoi de la réunion ministérielle prévue le 27 septembre, il manque encore un important élément : « Ce n’est qu’après que nous pourrons évaluer la durabilité de l’opération. »
Mais pour les syndicalistes Angelo Stroppini, Enrico Borelli (UNIA) et Lorenzo Jelmini (Ocst) les questions dérangeantes devaient êtres mises à plat, en premier lieu les conditions de transfert du personnel NLM. Le temps passe et on ne voit rien venir à l’horizon. Angelo Stroppini a été très clair avec Ferrazzini, lui rappelant qu’il connaît très bien les contenus de la convention et de la concession: « Monsieur Ferrazzini, vous êtes un patron doué et on a pu voir que vous avez de nombreuses idées pour relancer la navigation et vous connaissez le secteur. Vous avez sans doute des idées concernant l’avenir de ces personnes. Je ne peux pas imaginer le contraire. » Les syndicats ont évidemment rappelé les points de l’accord – le maintien des emplois et des conditions contractuelles et salariales, soulignant les garanties du Conseil d’Etat sur ces points ainsi que sur le financement de la ligne Locarno-Magadino, part intégrante du service public. Les syndicats demandent une rencontre urgente avec le gouvernement pour dissiper le brouillard ambiant.
Réuni en assemblée, le personnel NLM a exprimé sa grande inquiétude tout en étant prêt à défendre ses doits avec son habituelle fierté.
Les syndicats ont toujours pour objectif la défense du personnel et son ancrage dans une CCT. La volonté politique est néanmoins nécessaire car la navigation met en lumière la notion de service public et de service touristique sérieux.
Françoise Gehring