Conférence de presse annuelle de l’USS 2017
« Combattre le chômage », entre autres
L’USS a fait part de ses priorités pour l’année 2017, à savoir « combattre le chômage, renforcer le pouvoir d’achat et alléger la charge des caisses de pensions » lors de sa conférence de presse annuelle le 4 janvier dernier.
Le président Paul Rechsteiner a débuté la conférence par ces mots : « Le taux de chômage en Suisse augmente depuis 2015, ce qui est contraire à la tendance internationale. Nous avons désormais un taux plus élevé que l’Allemagne, c’est du jamais vu ». Une des raisons principales de cette augmentation du chômage est la crise de l’euro, selon Daniel Lampart, économiste en chef à l’USS : le franc a été fortement surévalué depuis que la BNS a supprimé le taux plancher de l’euro il y a deux ans. « Cela a eu un impact important sur notre pays » a-t-il expliqué, « car l’économie d’exportation a été confrontée à une forte pression. Même l’économie intérieure, qui a bien tenu jusqu’à présent, commence à s’essoufler, en particulier parce que le pouvoir d’achat ne croît plus aussi vigoureusement. » L’USS demande à la BNS de s’opposer avec beaucoup plus d’énergie à la surévaluation du franc.
Pouvoir d’achat affaibli
Le revenu net des ménages suisses diminue et il reste toujours moins d’argent dans le porte-monnaie. Lampart y voit la raison principale d’une stagnation de l’économie intérieure. Mais où va donc l’argent ? Il faut bien avouer que la charge des entreprises et des actionnaires a été sensiblement allégée et s’y ajoutent de nombreux privilèges fiscaux. Cela génère des trous dans les caisses publiques et met en danger le service public. Les baisses d’impôts relatives à la RIE III sont d’ailleurs considérées par l’USS comme de « l’argent jeté par les fenêtres ». Les cotisations des caisses de pensions, les rentes en diminution et les primes de caisse-maladie ont des conséquences sur les bas et moyens revenus. L’USS s’engage pour qu’il y ait davantage de réductions des primes de caisse-maladie pour les ménages à bas revenus.
Pays plus pour moins de rente
Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l’USS dans le domaine des assurances sociales, a revenu sur la probléma- tique des caisses de pension : « L’année passée a été une année difficile pour les caisses car le faible niveau des taux d’intérêt se répercute pleinement. » Elles ont dû baisser leur taux technique et leur taux de conversion. Les rentes versées sont toujours plus petites et les assurés doivent payer toujours plus, pour maintenir leur niveau de rentes. « Le salaire net s’en ressent » explique Bianchi, « et la charge représentée par les cotisations du deuxième pilier se monte désormais à presque 20% de la masse salariale assurée. »
L’USS s’engagera pour une prévoyance professionnelle forte. Si nécessaire, elle saisira le référendum contre la réforme 2020, qui en est encore au stade du Parlement. C’est une tâche qui revient aux syndicats affiliés à l’USS, selon le président Paul Rechsteiner : « Ce sont les syndicats qui sont les organisations centrales pour la défense de la prévoyance vieillesse. »
Karin Taglang/Hes
Que veut l’USS ?
Les revendications de l’USS sont les suivantes :
Ce que la BNS gagne aujourd’hui grâce aux taux d’intérêt négatifs doit être versé aux caisses de pensions, via le Fonds de garantie LPP. Le Fonds de compensation AVS (compenswiss) doit échapper aux taux d’intérêt négatifs.
Personne ne doit être contraint de dépenser pour son assurance-maladie plus de 10% de son revenu net corrigé des déductions pour enfant.
Ce que la commission de la concurrence encaisse chaque année doit être rendu à la population, via une réduction des primes des caisses-maladie, comme cela se fait avec le produit de la taxe sur le CO2.
L’USS attend de la BNS qu’elle s’oppose avec beaucoup plus d’énergie à la surévaluation du franc. Le but à court terme doit être de stabiliser le taux de change aux alentours de 1,10 franc pour 1 euro.
La prospérité suisse repose sur des services publics de très grande qualité. Les baisses d’impôt exagérées du type RIE III sont de l’argent jeté par les fenêtres, de l’argent qui fera plus tard défaut pour financer des tâches importantes comme la formation entre autres.