Les syndicats du rail de langue allemande présentent des revendications communes
La bonne sécurité au bon endroit
Les syndicats germanophones du rail demandent aux gouvernements d’agir de manière durable pour plus de sécurité. Et pas de réagir dans l’urgence.
Quelques jours après l’attaque du Thalys entre Amsterdam et Paris, les ministres de divers pays se sont rencontrés pour discuter des moyens à mettre en place pour augmenter la sécurité dans les trains, avec des mesures telles que l’augmentation des contrôles personnels ou l’introduction de billets nominatifs dans le trafic international longue distance.
Peu de jours après, dans le nord de l’Allemagne se sont rencontrés les dirigeants des syndicats EVG, Vida, FNCTTFEL et SEV. Ils ont qualifié ces mesures sécuritaires de lacunaires et peu utiles. «Ce qui a été discuté sur les contrôles personnels n’est vraiment que peu en phase avec la réalité.» Tel est en substance l’avis des syndicats. Par ailleurs, des mesures limitées au trafic international ne servent pas à grand-chose et ignorent complètement les revendications du personnel qui demandent davantage de sécurité plutôt sur le trafic régional et national.
Les revendications des syndicats
«C’est vraiment désolant de constater que les requêtes justifiées de nos collègues des secteurs des trains et des services sont toujours ignorées. Soudainement, après l’attaque du Thalys, des voix s’élèvent pour demander davantage des services de sécurité et plus de contrôles dans les trains», a critiqué Alexander Kirchner, le président du syndicat allemand du rail et des employé-e-s des transports, EVG. Jusqu’à aujourd’hui, les instances politiques n’ont jamais été à l’écoute des revendications du personnel, confronté au quotidien aux agressions physiques et verbales. Sans que des mesures adaptées ne soient prises.
Les quatre syndicats se sont toujours engagés pour des mesures d’ordre et de sécurité dans les transports publics.
Augmenter la présence de personnel qualifié
«D’après nous, il s’agit d’employer de manière ciblée du personnel formé de façon optimale», a expliqué Giorgio Tuti, président du SEV.
Quant à Roman Hebenstreit, président du secteur rail à Vida, le syndicat autrichien du secteur, il a ajouté: «Il faut définir de manière claire les responsabilités et pouvoir compter sur du personnel qualifié qui, justement grâce à sa formation, puisse assumer aussi des tâches de prévention.»
Les quatre syndicats ont donc exprimé des revendications concernant le niveau de formation nécessaire et sur les exigences pour le personnel ayant des tâches de sécurité. «Nous voulons que la formation du personnel soit uniforme», a expliqué pour sa part Jean-Claude Thümmel, du syndicat luxembourgeois FNCTTFEL.
Par exemple, les exigences auxquelles est soumis le personnel des trains sont si élevées qu’elles justifient pleinement une certification à l’échelon européen. Dans cette optique, les syndicats demandent la définition de contenus de formation et d’examens uniformes. «Il est aussi impératif de définir urgemment les effectifs minimaux pour l’accompagnement des trains et établir une liste de toutes les professions avec des tâches de sécurité, comme c’est le cas depuis longtemps dans le domaine de l’aéronautique», a conclu Guy Greivelding, président de la section rail de la Fédération européenne des travailleurs des transports ETF.
pmo/vbo
Des contacts plus concrets et étroits entre syndicats et entreprises
Outre les questions de sécurité, les quatre syndicats ont approfondi divers aspects concernant les contacts entre les représentants des entreprises et du personnel.
Au sein de l’Union européenne, ces contacts sont institutionnalisés dans le cadre du Dialogue social. Les conditions de travail réglées à ce niveau par les partenaires sociaux sont jugées contraignantes.
Ces dernières années, le Dialogue social a connu de nombreuses difficultés. Les syndicats germanophones (soutenus par le SEV qui, avec les CFF, s’engage au niveau européen) tentent de redonner du poids au Dialogue social, du moins dans le rail, afin qu’il puisse à nouveau avoir son pouvoir de décision.
pmo/vbo