Grève aux TPG: Barbara Spalinger est impressionnée par le professionnalisme des militants
«Le comité SEV-TPG est crédible et authentique»
Vice-présidente du SEV, Barbara Spalinger évoque sans détours ce qu’elle a ressenti durant la grève, elle qui a suivi le mouvement dès la mise en place des piquets de grève. Entretien.
Barbara Spalinger, tu étais parmi les grévistes au dépôt du Bachet. Quel regard portes-tu sur cette grève?
J’ai été extrêmement impressionnée par ce que ces hommes et ces femmes ont réalisé. L’organisation était parfaite et la section a travaillé de manière sérieuse. Il n’y avait pas de nervosité. A aucun moment, nos membres n’ont haussé le ton envers qui que ce soit. Ceux qui ont choisi de faire grève ont fait ce choix en leur âme et conscience. Cela montre que le travail d’information réalisé par la section était exceptionnel. La détermination de nos collègues a aussi eu un effet sur les indécis qui ont vu que la très grande majorité des conducteurs et conductrices et les collègues du technique n’allaient pas travailler ce jour-là.
D’après toi, à quoi est dû l’excellent travail de la section SEV-TPG?
C’est le fruit d’un long travail. Si cette action est si active, c’est notamment dû au fait que les membres du comité fonctionnent très bien ensemble. Ce travail sur la durée donne de la crédibilité au comité à qui les membres font confiance. Mais ce n’est pas tout. Il y a de l’authenticité dans ce comité. Ils sont convaincus de leurs positions. Ils se battent pour de bonnes conditions de travail et salariales aux TPG. Ils agissent en fonction de ces convictions. Il n’y a pas de doute là-dessus. Autre élément fondamental: ils agissent sur mandat des membres et s’y tiennent.
Dès les premières heures du matin, et même les jours précédant la grève, le SEV a été traité de syndicat minoritaire. Le 19, le ministre des Transports Luc Barthassat appelait à sanctionner pénalement les grévistes. Que penses-tu de cette attitude?
Le jour de la grève, si Luc Barthassat était venu dans les dépôts, il aurait vu qu’il n’y avait pas de petit groupe d’extrémistes mettant la pression sur les collègues. C’est l’effet de groupe qui a joué son rôle. C’est la mobilisation qui a donné un signal. Faire la grève, ce n’est pas timbrer et rentrer chez soi. Faire la grève, c’est timbrer et être là, ensemble, pour afficher son opinion et défendre ce en quoi on croit. La tentative de criminalisation du mouvement était maladroite. D’ailleurs, la prétendue obstruction des grévistes que Luc Barthassat dénonçait à la radio le matin a même été démentie par la direction en milieu de journée. Ce discours sans fondement a eu l’effet inverse et la vérité a éclaté au grand jour, discréditant le ministre.
Vivian Bologna