L'avenir appartient aux transports publics
Les transports publics font partie de la solution au problème climatique, car leur bilan environnemental est meilleur que celui du trafic individuel motorisé. C'est pourquoi le SEV s'engage à augmenter la part des transports publics de voyageurs d'environ 20% du volume total aujourd'hui à 50% d'ici 2050, ainsi que, pour le trafic marchandises, à doubler la part du rail dans le trafic total à l'importation, à l'exportation et dans le trafic intérieur de marchandises d'ici 2050. Pour cela, il faut du personnel en nombre suffisant, bien formé et correctement rémunéré.
Texte d’orientation Politique des transports
Les transports publics font partie de la solution au problème du climat
Les cris d'alarme du Conseil mondial du climat sont extrêmement pressants. C'est pourquoi la Suisse s'est elle aussi engagée à atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Les transports vont jouer un rôle essentiel pour atteindre cet objectif. En effet, le secteur des transports est responsable à lui seul de 40% des émissions CO2 enregistrées en Suisse et d'environ un tiers de la consommation totale d'énergie.
Le changement climatique est le projet d'avenir collectif qui ne peut être mis en œuvre efficacement que s'il est négocié de manière collective et démocratique. Le point fort doit être le renforcement du service public. Le changement climatique sera couronné de succès uniquement s'il prend en compte l'intérêt général et ne pénalise pas les personnes aux revenus et rentes faibles ou moyennes. Il faut des objectifs ambitieux, applicables socialement.
Celui qui a des objectifs peut et doit assumer sa position et, le cas échéant, introduire d'autres mesures ou débloquer les fonds nécessaires si les chiffres n'évoluent pas suffisamment dans la bonne direction. Le SEV demande dès lors que d'ici 2050 la part du trafic voyageurs dans les transports publics s’élève à 50% du volume total et que la part du rail dans l'ensemble du transport d'import-export et dans le trafic intérieur des marchandises double d'ici 2050. Des mesures sont également prévues pour le transport aérien. Comme par exemple l'obligation de prévoir une part de carburants d'aviation renouvelables et d'augmenter la part des projets de protection de l'environnement du financement spécial pour les transports aériens à plus de 25% des recettes.
L'évolution démographique représente un grand défi pour les entreprises
Jusqu'en 2035, de nombreux collaborateurs des transports publics partiront à la retraite. Par ailleurs, la fluctuation naturelle ne va pas diminuer. Cela signifie que, dans les prochaines 15 années, plus de 40% des collaborateurs et collaboratrices devront être remplacé-e-s. Citons l'exemple des CFF : d'ici 2035, environ 11'300 personnes atteindront l'âge de la retraite. Le SEV est convaincu que si les entreprises de transport public veulent compenser cette pénurie de personnel, elles se doivent d’être des employeurs attrayants offrant des conditions de travail sociales, des possibilités de formation et de perfectionnement ainsi que des salaires équitables. Par ailleurs, elles doivent également trouver des solutions pour pallier la perte de savoir-faire.
L'Europe mise sur la promotion des femmes
La signature de l'accord Women in Rail à l'échelle européenne est un jalon important pour améliorer les conditions de travail et d'engagement des femmes en favorisant l'égalité et augmenter la proportion de femmes dans le secteur ferroviaire. Concrètement, les femmes doivent obtenir de meilleures conditions. Notamment grâce à des salaires équitables, en mettant l'accent sur la santé et la sécurité au travail, la promotion de carrière et la prévention contre le harcèlement sexuel. Le SEV, qui a participé activement à cet accord, surveillera de près sa mise en œuvre et prendra des contre-mesures si nécessaire.
Continuer dans cette voie et évoluer
Coopération au lieu de concurrence
Les transports publics sont un succès de longue date de la Suisse et ils sont renommés dans toute l'Europe. Le SEV se réjouit qu'une prise de conscience se soit imposée: dans notre système actuel, la clé de ce succès réside dans la coopération étroite au lieu d'une concurrence malsaine (aussi pour le trafic voyageurs international transfrontalier). Les piliers centraux de ce système sont les suivants: un trafic voyageurs grandes lignes non privatisé, un financement illimité, le chemin de fer intégré, le travail main dans la main de toutes les parties prenantes en évitant qu'elles se montent les unes contre les autres, un personnel en nombre suffisant, bien formé et payé convenablement, un entretien conséquent et un horaire cadencé jusque dans les régions périphériques.
Conditions-cadre dignes de protection
Les conditions-cadres actuelles doivent impérativement être maintenues, notamment l'interdiction de cabotage, l'interdiction de circuler le dimanche et la nuit, ainsi que la redevance sur le trafic des poids-lourds liée aux prestations (RPLP).
Service public
Les TP ont prouvé qu'ils fonctionnent de façon fiable aussi en période de crise et qu'ils peuvent maintenir une offre de base du service public importante pour le pays. C’est primordial, car la réduction de l'offre dans les TP peut avoir de graves conséquences dans différents domaines de la vie et de l'économie.
Le trafic marchandises doit être régi comme un service public
En cessant de nous focaliser sur l’autonomie financière prescrite par la loi pour le trafic marchandises et en nous centrant plutôt sur l’extension de la part du rail, nous pourrons faire sérieusement bouger les choses en matière de trafic marchandises. Pour esquisser un transport ferroviaire des marchandises porteur d'avenir, il faut une desserte de base par rail suffisante sur l'ensemble du territoire. Ceci permettra au trafic marchandises d'être considéré comme partie intégrante du service public et de bénéficier à ce titre, si nécessaire, des deniers publics.
Pas de mise au concours dans l'offre de transport actuelle et interdiction d'externaliser à des sous-traitants
La concurrence des idées, souvent glorifiée, n'est malheureusement, dans le domaine des bus aussi, qu'une concurrence des coûts, qui se fait au détriment des conditions d'emploi. L'externalisation à des sous-traitants suit le même exemple. Le SEV s'engage donc fondamentalement contre des mises au concours dans l'offre de transport actuelle.
Les cantons doivent assumer leur responsabilité sociale et créer des standards minimaux tels que l'interdiction d'externaliser à des sous-traitants. En outre, pour les appels d'offres, les critères d’adjudication doivent garantir que seuls peuvent être pris en compte les prestataires qui ont une CCT ou ceux qui sont prêts à en conclure une avec un syndicat bien établi.
Le SEV s'investit
De bonnes conditions-cadres politiques pour les transports constituent le terreau nécessaire à des conditions d'engagement et de travail équitables pour le personnel des transports. Le SEV s'engage pour que les revendications des collaboratrices et collaborateurs sur ces questions soient transmises et prises en considération à tous les niveaux. Il soigne constamment ses relations avec les autres organisations, les autorités, les leaders d’opinions des transports publics, les membres du Parlement suisse et l'ETF.
Public Transport for Future
Les transports publics font donc partie de la solution au problème du climat, car ils contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à stopper les changements climatiques dangereux. D'où le slogan "Public Transport for Future" : les transports publics sont bons pour notre avenir, l'avenir appartient aux transports publics.
C'est sous cette devise que le SEV a participé cette année encore à la journée d'action du mouvement de grève pour le climat du 9 avril, comme il l'a déjà fait le 21 mai 2021 (voir article web avec galerie de photos et vidéo).
Nous avons besoin d'un tournant climatique, mais celui-ci n'est possible que collectivement et doit être socialement acceptable. Le transport durable doit être aussi socialement durable. Selon le SEV, il faut fixer des conditions-cadres pour cela : une protection du climat en tant que partie intégrante du service public ; une transformation socialement supportable ; une coopération au lieu de la concurrence et pas de déshumanisation des transports publics.
Malheureusement, dans les discussions sur l’énergie et le climat, l’évolution du trafic marchandises est souvent occultée. Le SEV considère que ceci est une lacune, et il prévient depuis des années que si l’on veut pouvoir augmenter la part du rail de manière sensible, on ne doit pas se fixer sur une exploitation rentable du transport des marchandises.