4e paquet ferroviaire de l'UE avec ses atouts et ses faiblesses
Succès pour les chemins de fer intégrés
Le 4e paquet ferroviaire mis en route aujourd'hui par la commission européenne contient des éléments positifs et négatifs: Alors que le SEV prend connaissance avec grande satisfaction que l'engagement pour des chemins de fer intégrés a eu du succès, il se dit par contre très préoccupé des intentions affichées de libéraliser l'ensemble du trafic voyageurs. Ceci entraînerait des désavantages massifs pour le personnel des transports.
Depuis des années, le Syndicat du personnel des transports SEV s'engage avec les syndicats partenaires des pays limitrophes et les compagnies de chemins de fer pour que l'Union européenne continue d’autoriser les chemins de fer dits intégrés. Les CFF constituent le meilleur exemple de chemins de fer intégrés puisqu'ils englobent sous le même toit l'infrastructure, le trafic voyageurs et le trafic marchandises. Ils sont un modèle du genre dans le monde entier. «A Bruxelles le combat contre la libéralisation a été long», fait remarquer Giorgio Tuti, président SEV. L'Union européenne a décidé aujourd'hui qu'elle continuait de juger une séparation des domaines comme la solution adéquate mais qu'elle autorisait toujours les entreprises intégrées.
Sa décision de vouloir complètement libéraliser le trafic voyageurs jusqu'en 2019 est donc d'autant plus curieuse. «La concurrence au sein du rail ne favorise pas le transfert du trafic de la route au rail mais entraîne une perte de qualité des places de travail» résume Giorgio Tuti en prenant l'expérience du trafic marchandises. «Nous continuerons à nous engager dans la lutte contre la concurrence dans le trafic voyageurs, car ceci n'a simplement pas de sens sur le réseau suisse avec la densité de son trafic, l'horaire cadencé et les titres de transports unifiés.»
Le SEV salue en principe la revalorisation de l'Agence européenne des chemins de fer comme organe de certification. Mais il souligne toutefois que les normes techniques ne représentent que la moitié du travail. Les standards sociaux doivent aussi être fixés afin d'éviter le dumping dans les salaires et les conditions d'engagement. Et chaque standardisation ne vaut rien si elle n'est pas appliquée et contrôlée. La concurrence que l'UE apprécie tant comporte le risque que des économies sur les coûts deviennent la règle là où il n'y a pas de standards ou si ces derniers sont trop peu contrôlés.