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Transports publics fribourgeois

Nouvelle CCT TPF sous toit !

Une partie du comité de la section SEV-TPF présent à la conférence de section avec la nouvelle CCT.

Dès le 1er janvier 2026, la grande majorité des collègues des Transports publics fribourgeois (TPF) sera au bénéfice d’une nouvelle Convention collective de travail (CCT). Après plusieurs mois de négociations (voir encadré), elle a en effet été acceptée par plus de 91 % des votant·es du SEV. La signature formelle a eu lieu le vendredi 7 février au siège des TPF à Givisiez.

La nouvelle CCT est le fruit d’intenses négociations et son résultat permet, notamment, de maintenir des acquis que l’entreprise souhaitait initialement supprimer.

Refonte du système salarial.Acquis et conquis sociaux

La refonte du système salarial fait partie des nouveautés. En effet, le catalogue des fonctions a été remis à jour. Le salaire maximal sera rehaussé pour une majorité des fonctions, notamment pour le personnel de conduite.

Cependant, le nouveau système salarial assurera une progression plus lente, mais permettra, pour la plupart, de bénéficier d’un salaire plus élevé sur l’ensemble de la carrière. Un travail important sera entrepris par le SEV pour défendre les intérêts du personnel dans la mise en place du nouveau système salarial et notamment dans la nouvelle commission des fonctions qui sera mise sur pied et dont le SEV fera partie.

Outre le maintien des acquis, de nombreux autres éléments ont été négociés comme la revalorisation du travail du dimanche et du service de piquet, un congé « autre parent » de trois semaines, des allocations revues ou des primes de fidélité redéfinies.

Le résultat de négociation qui a été largement accepté par les membres du SEV est l’aboutissement d’intenses négociations et tout n’a pas été rose au tout début du processus. Pour rappel, en 2021, les syndicats avaient quitté la table des négociations après plusieurs rencontres jugées, à l’époque, stériles.

« Les employé·es des TPF ne paieront pas la crise » ou « Le ballon d’essai de la direction est en train de se dégonfler », notait le journal du SEV en juin 2021. Le SEV constatait avec surprise et déception que la direction n’était pas venue avec des propositions concrètes afin de réellement commencer la négociation, mais avec une exigence de productivité. « La direction veut démanteler la CCT, le SEV suspend les négociations ! » titrait alors le SEV-Info du 15 octobre. En s’obstinant à vouloir faire des économies sur le dos du personnel et à rejeter les revendications syndicales, la direction ne laissait guère le choix au SEV qui l’avait pourtant clairement informée qu’il n’accepterait pas une dégradation des conditions de travail.

La mobilisation solidaire a payé

Deux assemblées du SEV très bien suivies par les collègues des TPF et très combatives permettront de montrer la détermination de la base et de poser la négociation sur de bien meilleures bases à fin 2023. « La mobilisation et la pétition pour de vraies négociations et une CCT de haut niveau issue de la première assemblée de novembre 2021 et remise à la direction munie de ses 711 paraphes, ont permis de créer un rapport de force plus favorable aux salarié·es », constate Pablo Guarino, secrétaire syndical SEV en charge des TPF.

Pour Fritz Hänni, président de la section SEV VPT-TPF, « si les négociations ont été ardues, le très bon taux de syndicalisation aux TPF a permis d’être entendu par la direction. Le paquet global, avec plusieurs avancées importantes et également des compromis ont été trouvés. Nous partions de très loin et la mobilisation des collègues de la section a permis d’arriver au meilleur résultat que nous pouvions atteindre par la négociation. »

Approbation, confiance et reconnaissance

Un avis largement partagé par la base. Tous les membres de la section ont été consultés par un vote par correspondance. La participation a été massive - plus de 70 % - ainsi que le taux d’acceptation avec 91 % de oui . « Une vraie approbation et une marque de confiance pour le travail que nous avons accompli dans la délégation de négociation, mais cela a nécessité un énorme travail de terrain pour informer les collègues », indique Hänni très touché par cette reconnaissance.

Yves Sancey

Chronologie

Mars 2021 : la première séance de négociation en vue du renouvellement de la CCT commence mal. La direction veut augmenter, sans dire comment, la productivité de 42 heures par année et par employé·e. Le SEV annonce qu’il s’opposera à toute dégradation.

15.10.2021 : le SEV suspend les négociations CCT. La direction voulait supprimer 7 jours de vacances et la compensation des jours fériés en échange du passage de 42 à 41 heures. Elle voulait baisser pour une grande partie du personnel les indemnités liées au lieu de travail et supprimer des bonifications en temps de 5% pour le travail sur le réseau urbain.

18.11.2021 : une AG très mobilisée de plus de 140 salarié·es lance une pétition pour de vraies négociations et une CCT de haut niveau.

28.3.2022 : une délégation remet au directeur des TPF, à Givisiez, cette pétition est munie de 711 signatures.

14.12.2022 : une nouvelle assemblée très suivie, plus de 150 personnes et 70 excusé·es, montre sa détermination et sa combativité.

Décembre 2023 : les négociations reprennent sur de meilleures bases.

20.11.2024 : 120 personnes réunies en AG écoutent la présentation de l’état des négociations et réaffirment leur confiance dans la délégation.

7.2.2025 : après presque quatre ans de négociations, y compris une longue suspension, les syndicats et la direction arrivent à un accord et signent la nouvelle CCT. La base du SEV l’a plébiscité à plus de 91% des votant·es. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2026 pour une durée de quatre ans.