13 février 2025 | Actualité / journal SEV

CFF Infrastructure

Modèle de carrière au service Intervention CFF : « Nous voulons une solution équitable »

Par le biais d’une pétition, les pilotes de locomotive B100 du Service Intervention des CFF ont exigé une égalité de traitement avec leurs collègues de CFF Cargo et de CFF Infrastructure (I-VU). Après plus de deux ans d’attente, en décembre 2024, un nouveau modèle de carrière est entré en vigueur, qui apporte certes une revalorisation pour 150 collaborateurs, mais ne répond pas à la revendication centrale de la pétition.

Au printemps 2022, les pilotes de locomotive B100 (conductrices/conducteurs de locomotives tractant des trains jusqu’à 100 km/h) du Service Intervention des CFF ont signé une pétition exigeant l’égalité de traitement avec les pilotes de locs B100 de Cargo et du Service Infrastructure (I-VU), ainsi qu’une reconnaissance monétaire adéquate de leur activité. Antérieurement, diverses mesures avaient été mises en place au sein de Cargo et de I-VU, notamment à l’incitation du SEV, qui avaient débouché sur une revalorisation salariale de la fonction des pilotes de locomotive B100. Ainsi, chez Cargo, si certains critères étaient remplis, le niveau d’exigence avait passé de F à G. Et chez I-VU, une prime de marché annuelle de 3000 francs avait été introduite.

Mais comment procéder avec les pilotes de locomotive B100 de l’Intervention ? La question est restée en suspens, d’autant plus que l’introduction d’une prime de marché analogue à celle de l’I-VU avait été rejetée. Amorcé par la pétition, un groupe de travail s’est alors emparé du problème et a élaboré un nouveau modèle de carrière au Service Intervention, qui est entré en vigueur le 1er décembre 2024.

Celui-ci conduit à une revalorisation monétaire de leur fonction pour 150 collègues : les fonctions de chef de groupe et d’officier ont été augmentées, passant d’un niveau d’exigence F à G, respectivement de G à H, ce qui représente un salaire maximum plus élevé, donc une marge de progression supérieure. De plus, la compétence en matière de conduite des pilotes B100 peut désormais être maintenue au niveau du chef de groupe. Cela signifie que, contrairement à l’ancien modèle, les sergents et les sergents-majors continuent d’avoir le droit de conduire des trains d’extinction et des trains de sauvetage. En revanche, dans le nouveau modèle de carrière du Service Intervention la fonction de soldat·e pilote de locs reste les mains vides : elle stagne au niveau d’exigence F, sans aucune rémunération complémentaire, bien que cette fonction implique aujourd’hui déjà de très nombreuses tâches complémentaires et une grosse responsabilité.

« Le nouveau modèle de carrière au sein de CFF Intervention a donc des effets positifs pour 150 collaborateurs, un effort que le SEV salue », constate Michael Buletti, secrétaire syndical du SEV. « Mais la revendication centrale de la pétition, à savoir la revalorisation monétaire des soldat·es pilotes de locomotive B100, reste en suspens ». À l’heure actuelle, le SEV reste en contact avec les personnes concernées et étudie la suite des démarches. « Nous gardons l’œil ouvert et nous continuerons à nous battre en faveur d’une solution équitable », poursuit Michael Buletti.

Autre point qui interpelle dans le nouveau modèle de carrière d’Intervention : l’introduction de requalifications de certaines fonctions. Jusqu’à présent, les différentes fonctions figuraient concrètement dans le descriptif des postes. Désormais, certaines tâches sont fortement résumées et les fonctions sont décrites de manière beaucoup plus générale. Le SEV perçoit cette évolution de manière critique.

Chantal Fischer