Bus neuchâtelois
En sous-effectif chronique, des chauffeurs de TransN sont à bout
Aux TransN, les transports publics neuchâtelois, les chauffeurs de bus sont à bout. Ras-le-bol et fatigue découlent de conditions de travail devenues insupportables.
Yves Sancey Aux TransN, les transports publics neuchâtelois, les chauffeurs de bus sont à bout. Ras-le-bol et fatigue découlent de conditions de travail devenues insupportables avec de trop longues amplitudes dépassant les douze heures dont de longues pauses, des rappels sur les congés de chauffeurs qui avaient justement besoin de repos et un sous-effectif chronique.
Alors que l’offre augmente, les moyens mis à disposition par le canton stagnent depuis des années. La variable d’ajustement de ces investissements qui n’ont pas suivi, ce sont les employé-e-s. Leur santé s’en ressent. La situation est particulièrement tendue à La Chaux-de-Fonds où certaines courses ont été supprimées, même en pleine semaine. C’est tout le domaine des transports publics qui est touché, y compris ailleurs. « Mais à La Chaux-de-Fonds, dit Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical au SEV, s’ajoute une situation avec de moins en moins de jours de récupération, des horaires pénibles, le sous-effectif qui ampute les périodes de repos, et finalement une augmentation croissante des cas d’absences pour cause de maladies. »
Les bien-portants tombent à leur tour malades. Ne pouvant être remplacés faute d’effectifs suffisants, la surcharge de travail se reporte sur les chauffeurs restants. Et ainsi de suite. Etique regrette que la problématique des coûts de production soit prioritaire aux dépens du bien-être du personnel. Si les compagnies prévoyaient auparavant des « tours de réserves », des remplaçants planifiés prêts à dépanner, ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce qui oblige des chauffeurs à sortir de leurs congés. Pas étonnant que le taux d’absentéisme soit qualifié par l’entreprise elle-même de « spécialement haut » à La Chaux-de-Fonds. TransN affirme dans la presse rechercher activement de nouveaux conducteurs ou de nouvelles conductrices pour combler ce sous-effectif. Selon Etique, « pour trouver des chauffeurs qui restent, il faut très rapidement revaloriser les conditions de travail et convaincre le canton de mettre les moyens adéquats pour ne pas mettre en danger la santé des chauffeurs et l’attractivité du métier. Sans cela, la pénurie de personnel n’est pas près de se résorber. »