Transports publics genevois
Le personnel des tpg décide la suite
Le 2 décembre dernier, un préavis de grève était déposé. Les demandes notamment sur l’organisation du travail étant restées sans effet, le personnel est appelé à donner son avis en AG et décidera le 14 septembre de la suite de la mobilisation et des mesures à prendre.
Le préavis de grève déposé le 2décembre dernier par le Front syndical TPG et exprimant la colère du personnel tarde à être pris au sérieux par la direction qui ne prend pas les mesures qui s’imposent.
Certes, 108 embauches ont été faites dans les premiers mois de l’année, mais cela couvre à peine les départs de l’entreprise et les heures supplémentaires accumulées.
Les négociations peinent à avancer dans tous les secteurs (parkings, manque de personnel, réorganisations dans l’administration).
Les dirigeants restent sourds pour le moment à la souffrance du personnel roulant, en particulier en ce qui concerne les horaires de travail qui n’ont pas bougé.
Temps de terminus
Les difficultés des conditions de circulation à Genève (un nombre restreint de sites propres, une circulation endémique, incivilités) génèrent un stress plus important que dans les autres villes suisses et rendent le temps de conduite plus contraignant. « Pour garder des conditions de sécurité minimales, le temps de conduite ne doit pas dépasser quatre heures d’affilée », explique Valérie Solano, secrétaire syndicale aux tpg. Des temps de terminus garantis de 5minutes (au lieu de 4 minutes) pour s’hydrater ou aller aux WC doivent être intégrés dans les horaires.
Épuisement des voltigeurs
Les près de 300 collègues dit «en voltige», soit plus du tiers du personnel de l’exploitation, ont les conditions de travail les plus pénibles. Ils ne disposent en effet de leurs horaires de travail qu’avec une prévisibilité de 4 jours. Ils demandent 8 jours de prévisibilité. Les « roulements », soit le choix de réaliser son horaire les matins, en journées ou le soir ne s’applique pas à eux. Ils demandent leur intégration aux roulements. Cela pose en effet des problèmes de sommeil, de digestion et d’organisation de la vie sociale et familiale. « L’irrégularité des horaires génère de l’épuisement qui fait le lit de maladies graves et sur le plus long terme de l’absentéisme », s’inquiète Valérie Solano. Pour les personnes à temps partiel, il faut mettre en place des jours fixes de congé.
Mobilisation lancée
Les négociations piétinent depuis un an et, à ce rythme, il semble peu probable que l’entreprise fasse le nécessaire d’ici la première semaine de décembre quand les nouveaux horaires seront annoncés. D’où l’urgence de la mobilisation. Ces blocages sont-ils dus à une politique d’austérité ? Le problème ne semble pas venir de là puisque le conseiller d’Etat en charge du dossier, Luc Barthassat, a fait savoir aux présidents de syndicat lors de la rencontre du 1er septembre qu’il y aura de l’argent pour les transports publics. Pour le SEV, cet argent doit aller à la qualité du réseau pour les usagers mais aussi aux conditions de travail du personnel des TPG et donc répondre à ses revendications.
« Que vont décider les collègues face à cette direction qui ne semble pas vouloir de sortie de crise, car nous sommes bien dans une crise de l’organisation du travail aux TPG ? », s’interroge Valérie Solano. Jeudi 14 septembre nos collègues décideront quelles mesures ils sont prêts à prendre par rapport à l’entreprise pour obtenir des améliorations déjà en décembre 2017. Le préavis de grève reste toujours d’actualité.
Yves Sancey