RATP: le recours à l’inspecteur du travail a porté ses fruits
Merci monsieur l’inspecteur !
Depuis plusieurs mois, le SEV demandait qu’il y ait des wc aux terminus des lignes exploitées par RATP DEV sur le réseau des TPG, de même que des locaux de pause adéquats. Il aura fallu l’intervention de l’inspection du travail pour que la direction promette d’agir.
Le SEV est satisfait de la tournure des évènements, bien qu’il ait fallu beaucoup de temps et d’énergie pour obtenir quelque chose qui est tout simplement inscrit dans la loi (il s’agit ici de la loi fédérale sur le travail et de la loi fédérale sur l’assurance-accident). L’OCIRT (Office cantonal d’inspection des relations du travail), interpellé par le SEV (voir contact.sev n°11), a provoqué une première table ronde avant l’été à laquelle ont participé la direction de RATP Dev, les TPG et le SEV, représenté par Pierre Delias, délégué syndical, et Valérie Solano, secrétaire syndicale SEV. Une seconde table ronde a eu lieu le 30 août dernier.
Les choses vont bouger
La direction a bien dû écouter et respecter les demandes du syndicat. « La discussion est plus facile en présence d’un inspecteur du travail » explique Pierre Delias. « Sous la pression, ils ont dit oui. On attend maintenant de voir ce qui sera fait concrètement. S’ils font ce qu’ils ont promis, c’est bien. » complète-t-il, un peu méfiant tout de même.
Des aménagements annoncés
Le SEV demandait depuis des mois à RATP DEV d’agir, mais aussi aux TPG, qui sous-traitent ces lignes à RATP DEV. La revendication du SEV étaitclaire: chaque ligne doit disposer de wc aux terminus et de lieux de pause adéquats. « Aussi triviales que soient ces préoccupations, la mise à disposition des WC et des locaux de pause est un point essentiel pour la qualité des conditions de travail dans une entreprise et c’est ce que le SEV a réussi à transmettre comme message » explique Valérie Solano.
Des améliorations sont désormais annoncées et le SEV s’en réjouit. Certaines seront réalisées dans l’immédiat et d’autres au changement d’horaire en décembre.
Action exemplaire de l’OCIRT
L’OCIRT ne s’est pas contenté d’assister à la table ronde et de mettre les points sur les i oralement à l’entreprise. L’inspecteur du travail a écrit un courrier par la suite à la RATP DEV avec une demande explicite de mise en conformité. L’OCIRT a fixé le délai à fin 2016 et exige de l’entreprise qu’elle prenne toutes les mesures adéquates. L’Office cantonal se met également à disposition des TPG pour faire pression sur les communes réticentes à octroyer les installations nécessaires.
La RATP, les TPG et le SEV se retrouveront en janvier 2017 pour évaluer la situation.
Situation catastrophique
Pour Pierre Delias, la situation actuelle est « honteuse et désolante venant d’un grand groupe comme la RATP ». Il espère vraiment que les aménagements promis seront bien réalisés : « En général, quand le personnel proteste, il y a bien quelque chose qui se passe mais ça ne dure pas longtemps. Quand les TPG tape sur la table par contre, la direction RATP réagit vite. »
Et cette fois-ci, il a même fallu aller plus loin et faire appel à l’inspecteur du travail genevois …
Henriette Schaffter